Programmation et financement des travaux routiers : éclairage de F. Kasweshi

Mardi 10 mai 2016 - 12:39
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Devant les députés nationaux, le ministre des ITP s’en tient à la politique du ministère qui vise une intégration de l’ensemble du pays pour assurer un drainage et non réaliser des tronçons de routes dans les territoires spécifiques ou secteurs particuliers.

 

La politique de programmation des travaux routiers et la problématique du financement de ces travaux ont constitué l’essentiel de la réplique du ministre des Infrastructures et Travaux publics (ITP), Fridolin Kasweshi, à la représentation nationale, hier lundi 9 mai au Palais du peuple. Un rendez-vous qui s’est inscrit dans le cadre du deuxième round de la question orale avec débat portant sur le financement du réseau routier d’intérêt général et du revêtement des routes en République démocratique du Congo, à l’initiative du député Jean-Pierre Pasi Zapamba.

 

Fridolin Kasweshi a présenté la politique de son ministère articulée sur trois piliers, à savoir la réhabilitation d’anciennes routes bitumées et la construction de nouvelles routes ; le rétablissement du trafic par la réouverture du réseau en terre et la protection et l’entretien des toutes en bon état.

 

Des actions sont ainsi menées au prorata des moyens suivant cette politique. Ainsi, l’on note notamment des réponses du ministre de l’ITP, l’élaboration et la mise à jour progressive des normes nationales en matière de routes, l’entretien du réseau déjà ouvert en vue de le maintenir en état de praticabilité, la priorisation d’un réseau d’environ 30 788 km jugé prioritaire, dont il faut assurer la praticabilité permanente sur les 58 129 km de routes d’intérêt général issus du réseau global de 152 400 km.

 

Dans la foulée, le ministère s’emploie à moderniser progressivement différents tronçons du réseau national pour améliorer la fluidité en toute saison et remplacer progressivement les ponts vétustes par des ponts à capacité élevée dont la charge minimale serait de 60 tonnes contre 25 tonnes en moyenne actuellement. Ceci pour se conformer aux réseaux des pays des sous-régions auxquelles la RDC appartient.

 

S’agissant des voiries, un domaine relevant essentiellement de la compétence des provinces, Fridolin Kasweshi a relevé les interventions du gouvernement central. Elles portent sur les voiries structurantes.

 

Dans l’ensemble, la politique du ministère vise plutôt une intégration de l’ensemble de la RDC pour assurer un drainage du pays et non réaliser des tronçons de routes dans les territoires spécifiques ou secteurs particuliers. « Le réseau des routes d’intérêt général constitue une épine dorsale à laquelle devront se, connecter les réseaux des routes d’intérêt provincial et local qui sont des feeder fines pour desservir les différents’ centres de production et de consommation », a fait savoir le ministre de l’ATP.

 

Limitée par les ressources propres affectées au secteur routier (99,6 millions de dollars pour le quinquennat 2012-2016 ; avec 164,3 millions de contribution des partenaires techniques et financiers), le ministère s’emploie à un arbitrage obligeant par moment de suspendre certains chantiers. Aussi, afin de s’adapter aux exigences des partenaires qui mettent à disposition des ressources plus régulières et qui se fondent sur des expériences plus réussies dans d’autres pays. Une réforme est en cours d’étude pour concilier la volonté nationale aux standards internationaux afin d’améliorer l’efficacité dans le secteur routier, a précisé le ministre.

 

Pour ce qui est du Foner, les ressources collectées sont destinées à financer l’entretien et la gestion des réseaux ‘routiers du territoire national, quels qu’en soient les maîtres d’ouvrages, à l’exception des ouvrages dont la construction et l’exploitation sont concédées.

 

S’agissant de la dégradation précoce des routes, Fridolin Kasweshi souligne qu’outre la mise en œuvre qui incombe aux services techniques, la dégradation précoce des routes a pour raison principale le comportement humain et l’insuffisance de ressources financières.

 

A l’entame de son exposé, le ministre des ITP a fait un rappel sur le réseau routier en RDC hérité de l’époque coloniale. Il s’étend sur 152 400 km dont 58 129 km de routes d’intérêt général à charge de l’Office des routes ; 86 129 km de routes de desserte agricole à charge de la Direction des voies de desserte agricole et 7400 km de voiries urbaines, à charge de l’Office des voiries et drainage, essentiellement dans les zones urbanisées depuis l’époque coloniale.

 

L’ensemble de ce réseau est constitué à 98% des routes en terre, et son niveau de dégradation était estimé en environ 90% depuis les années 1990 jusqu’a début des années 2000. Les routes aussi bien en terre que revêtues n’ayant pas été entretenues depuis plusieurs années se sont beaucoup dégradées, entrainant l’enclavement de plusieurs contrées du pays.

 

Depuis la reprise et la redynamisation des travaux de réhabilitation du réseau routier, en 2006, le pays a bénéficié d’abord de l’appui des partenaires techniques et financiers dans l’ouverture, la réhabilitation et l’entretien des routes qui exigent des moyens énormes.

 

Par la suite, la mise en concession de certaines routes revêtues ou à revêtira pu être envisagée à partir de l’année 2008. Aussi depuis 2000, l’Office des routes s’est vu doté de matériels importants pour les interventions routières. Ainsi, les travaux de réouverture et de réhabilitation des routes en terre ont été redynamisés.

 

Malgré le fait que la densité des routes, exprimée en termes de kilomètre de réseau routier par km2 de superficie, soit parmi les plus faibles de la région, surtout en ce qui concerne les routes revêtues, l’extension du réseau essentiellement en termes de revêtement n’est envisagée que de manière réaliste, les ressources étant faibles et ne garantissant pas totalement l’entretien du réseau existant.

 

Les réponses claires du ministre des ITP ont conduit l’auteur de la question orale avec débat à proposer, dans sa conclusion, une mission d’information au niveau pour éclairer sur la limitation d’affectation des moyens dans ce secteur vital. La mission d’information proposée devra déboucher sur des recommandations, appropriées, a-t-il indiqué avant de conclure : « Le peuple n’a pas besoin de minimum, il a besoin des routes».

 

Par Pitshou MULUMBA