En dehors de quelques partis politiques pratiquement sur le pied de guerre, on ne sent pas globalement la classe politique congolaise mobilisée pour affronter les élections. En témoigne le faible taux enregistré dans le processus de dépôt de candidatures pour les provinciales. Les statistiques indiquent un pourcentage loin en dessous de 50 pour cent. Pas donc étonnant que le calendrier électoral ait connu une légère modification.
A l’Opposition, on assiste au boycott du processus électoral. A la Majorité, en dehors de la fièvre observée dans divers états-majors, l’engagement vers les bureaux d’enregistrement et de traitement des candidatures n’est pas encore au rendez-vous.
II se pose dès lors la question de savoir à quoi peut être dû cet état des choses. Car, à tout prendre, le boycott de l’Opposition comme le peu d’enregistrement pour le processus électoral du côté de la Majorité ne forment qu’un seul et même langage. A savoir que le processus électoral, tel que conçu et présenté par la Ceni, est source de beaucoup d’appréhensions au niveau de la classe politique congolaise.
Transfert
C’est vrai, l’absence de préparation pour beaucoup de formations politiques comme le manque criant de réelle représentativité à travers tout le pays, fait craindre pour les provinciales, municipales et autres locales. Cette crainte s’explique d’autant plus que ces élections pourtant qualifiées de mineures par plusieurs, auront l’insigne mérite de donner la véritable mesure de chaque formation politique.
Les Congolais, comme les différentes missions diplomatiques occidentales, pourront avoir une idée précise de chaque parti politique et de chaque leader. Dans ce cas, mieux vaudrait ne pas participer à ces élections-scanner et inventer toutes sortes de prétextes pour justifier sa capitulation.
Une autre raison, source de la panique silencieuse qui s’installe au sein de la classe politique nationale, c’est l’absence du président de la Ceni du pays pour des raisons de santé.
On peut tout dire, mais même l’Opposition a démontré qu’au-delà de sa propension naturelle à la fronde contre Malu-Malu, elle reste pleinement consciente de l’expertise de ce Congolais en matière électorale. La preuve nous en est administrée par le fait que l’absence prolongée de Malu-Malu a causé plus d’inquiétudes du côté de l’Opposition que de la Majorité.
En effet, presque tout le monde s’interroge sur la crédibilité et la viabilité du processus électoral en l’absence de l’abbé de Butembo. A voir la complexité des opérations qui s’annonce à l’horizon surtout avec les municipales et les locales, l’on se demande comment les collaborateurs de Malu-Malu vont s’y prendre en son absence.
De l’avis de certains analystes, l’on pourrait assister à une catastrophe de loin plus grave que celle vécue avec Daniel Ngoy Mulunda. Justement, l’actuelle administration de la Ceni n’a aucune expertise certifiée en matière électorale. Elle a tout à apprendre et découvrir. C’est à ce titre que la brusque indisposition de Malu-Malu inquiète. Il ne s’est pas écoulé assez de temps pour assurer le transfert d’expertise.
Par LP