Tant attendue, la deuxième audience s’est ouverte, hier jeudi 2 octobre 2014 à 10h locales dans un climat d’émoi lorsque la Cour militaire a annoncé la mort du sergent major Arsène Ndambo Ndongala, chauffeur du défunt général Ndala. Selon des sources locales, c’est à 7heures du matin qu’il est décédé à l’hôpital Santé Plus de Beni à la suite d’une crise. La Cour militaire a communiqué que le malaise du sergent major Arsène Ndambo a débuté après l’audience du mercredi à laquelle il a comparu. C’est à 5heures que son cas s’est aggravé, avant que l’inévitable survienne.
Dans son témoignage, rappelle-ton, il avait dit au procureur que la jeep du colonel Ndala avait pris feu au moment de l’attaque. Une déclaration qu’il a rejetée à la barre, indiquant avoir fait cette déposition sous pression et en l’absence de son avocat. Il a par ailleurs reconnu avoir conservé le téléphone portable de l’officier assassiné après cet attentat.
Seul prévenu à avoir comparu à l’ouverture de ce procès, le chauffeur était poursuivi par le ministère public pour non assistance à personne en danger, vol de l’argent de son chef, détention de quelques biens des autres victimes de l’attentat et aussi d’avoir mis le feu à la jeep du général.
A l’audiencen le sergent major avait aussi révélé avoir eu un long entretien avec un agent de la Mission des Nations-Unies en RDC (Monusco), Moussa Demba, peu avant l’assassinat du général Ndala. Ce chargé des communications de la Monusco à Beni-Lubero devait en principe être confronté au sergent Arsène Ndambo ce jeudi 2 octobre à Beni.
Absent de cette ville, l’agent onusien se trouverait à Dar-es-Salaam en Tanzanie.
C’est encore une vraie marée humaine qui a envahi ce jeudi matin, 2 octobre 2014, la tribune du 8 mars de la ville de Beni où s’est tenue la deuxième audience qui s’est poursuivie avec l’audience des renseignants Ndongala et Safari Banga, des adjudants de l’armée congolaise et gardes du corps du colonel Mamadou Ndala.
Le premier est arrivé aux premières minutes après l’attaque du véhicule du colonel Mamadou. Il a déclaré devant la Cour qu’il a trouvé la jeep en flamme, le corp du colonel penché en avant entrain de se consumer à l’intérieur de la cabine. Il a témoigné avoir essayé de retirer le corps de son commandant du véhicule, mais sans succès.
Quant au deuxième, l’adjudant Safari Banga a signalé qu’il était à bord de la jeep pendant l’attaque. Le ministère public le considère comme l’un des principaux suspects.
Présidé par le colonel Joseph Maya de la Cour militaire du Nord-Kivu, l’affaire a vu défiler, à son ouverture, à la barre quelque 12 personnes sur le 21 qui sont en détention. Quant aux 9 autres, dont Djamil Mukulu, patron des ADF (rebelles ougandais écumant la partie Est de la RDC), ils sont en fuite.
Des grandes personnalités militaires de la région telles que le colonel Idelphonse Ngabo en charge des renseignements et Bizuru Ngabo Tito, ancien commandant ville, se sont retrouvées aussi sur le banc des accusés. Le ministère public porte à leur charge la livraison d’information reletive aux mouvements de Mamadou Ndala ou la participation indirecte à l’assassinat.
Quant aux autres membres de la réellion ougandaise de l’ADF, actuellement en fuite, ils seront aussi jugés par défaut comme tous les autres pour des infractions de terrorisme, non assistance à parsonne en danger, participation à un mouvement insurectionnel, vol simple et vol d’effets de guerre, a fait savoir l’auditeur de la cour.
Tué le 2 janvier dernier dans une embuscade tendue par des éléments armés non autrement identifiés, à la hauteur de la localité de Ngadi, à plus ou mons 10 kilomètres de la ville de Beni, le « héros de Goma » a été élevé au rang de général de brigade à titre posthume, un jeune officier très prometteur mort à fleur d’âge, soit à 35 ans. Il est considéré comme un héros après avoir joué un rôle de premier ordre dans l’offensive FARDC ayant conduit à la défaite militaire de la rébellion pro rwandaise du Mouvement du 23 mars (M23).
Tshieke Bukasa