Procès de l’assassinat du colonel Mamadou Ndala : Un nouvel officier accusé de complicité

Jeudi 23 octobre 2014 - 09:38

Le procès sur l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, nommé à titre posthume, général de brigade,poursuit son cours à Beni, dans la province du Nord-Kivu.

Assassiné le 2 janvier 2014, dans la matinée à quelques 10 km de Beni où il avait établi son quartier général, la mort de ce vaillant soldat, continue de défrayer  la chronique. Depuis lors cet acte ignoble n’a cessé de faire, l’objet de plusieurs  commentaires couplés des rumeurs allant dans tous les sens. Avait-il été victime d’une conspiration ou serait-il tombé dans une embuscade ? C’est autant des questions que la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu tend à élucider.

Après de enquêtes menées sur le lieu de l’assassinat suivies du recoupement des faits, ce procès est encore au stade de l’audition des personnes présumées suspectes et des témoins.

C’est dans ce contexte que le mardi 21 octobre courant deux nouveaux officiers des Forces armées de la RDC (FARDC) suspectés d’être impliqués ont comparu. Il s’agit des colonels Kamulela Joker et Birotso Nzanzu Kosi. Tous deux se sont présentés à la barre respectivement comme prévenu et témoin. Le second a été arrêté après la déposition du premier, note des sources concordantes. Il serait accusé d’être complice dans l’assassinat du colonel Mamadou.

Dans la déposition qui a été faite, il s’est révélé que l’épouse du colonel Birotso travaillait depuis plusieurs jours pour le compte des rebelles ougandais de l’ADF opérant dans la brousse du territoire de Beni, quand Mamadou Ndala a été assassiné. La même déclaration signale que c’est le véhicule de ce même colonel Birotso dont s’était servi son épouse pour se rendre vers l’une des bases de ces rebelles ougandais de l’ADF. Le ministère public a aussitôt ordonné l’arrestation et la  prévention de ce colonel.

Notez qu’il travaillait au département de la sécurité des frontières. Selon le général-major Timothée Mukuntu de la Cour militaire, cet officier est désormais poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel et complicité dans l’assassinat du colonel Mamadou Ndala.

Ce procès dont la  reprise a été observée le mardi 21 octobre avait été suspendu suite à la situation d’insécurité qui a prévalu, ces derniers jours à Beni où les rebelles ougandais de l’ADF s’étaient illustrés en semant la mort et la désolation dans la population du territoire de Beni. C’est ce qui nous revient des sources judiciaires.

Pour mémoire, retenez que le colonel Mamadou Ndala assassiné le 2 janvier 2014, était un soldat formé par des instructeurs belges, angolais, américains et chinois. Avant sa mort, il a commandé le 42ème bataillon des commandos des unités de Réaction rapide des FARDC. Avec ses hommes de troupe appuyés par la Brigade d’intervention de la Monusco, il a mené une farouche offensive contre le mouvement rebelle M23 soutenu par le Rwanda et l’Ouganda. Attaque au terme de laquelle les insurgés avaient subi une lourde  perte en vies humaines et qui  s’est  soldée par la défaite de cette rébellion, fin octobre 2013.

A retenir aussi, qu’au terme de la débandade du M23, plusieurs armes et munitions furent récupérées par les FARDC, notamment à Tchanza, quartier général de Sultani Makenga, l’ancien chef militaire de cette rébellion, aujourd’hui refugié à Kampala en Ouganda.

Peu, avant son assassinat, Mamadou Ndala  dans le cadre de l’opération  » Sokola  » traquait les ADF/Nalu conformément à la résolution 2098 visant à neutraliser tous les groupes armés qui sévissaient en territoire de Beni. Une mission qu’il ne remplira pas, sa jeep 4 x 4 ayant été touchée par une roquette. C’était le 2 janvier 2014, date qui mettait fin à la vie d’un vaillant soldat qui a payé de son sang, la libération total de ce pays du joug des forces obscures qui ne veulent pas voir ce pays accéder un jour à la paix et au développement.

Maurice Bakeba

 

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