Le procès public à Beni (Nord-Kivu, Est de la RD Congo) de 14 assaillants, qui ont tenté d’attaquer la prison centrale et celle de l’Auditorat militaire, révèle qu’ils ne sont pas des ADF-Nalu. Ce sont plutôt des Maï-Maï du groupe « Diacre » et utilisent différents gris-gris pour hypnotiser leurs victimes avant de les tuer à la machette.
Depuis vendredi 19 décembre 2014, cette histoire rocambolesque de « tentative de libérer des prisonniers du groupe +Diacre+ est partie d’une improvisation banale d’un homme dans le débat au Dialogue social tenu dans la ville de Beni et qui a réuni 65 notables Nande venus de tout le pays.
Cet homme mystérieux affirmait avoir été recruté par les autorités pour tuer la population de Beni-territoire. Ces déclarations ont alerté les services spécialisés qui ont entamé un interrogatoire à cet effet.
Dans la nuit du vendredi à samedi le 20 décembre, ce groupe jusque-là inconnu s’est révélé dans les déclarations des personnes arrêtées et interrogées au bureau T2 des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et à l’Auditorat militaire.
Les Maï-Maï font diversion
Alors que le maire de la ville de Beni avait annoncé aux notables que « la Haute hiérarchie du pays a décidé qu’un procès public soit ouvert à la tribune du 8 Mars afin que la population écoute les témoignages de ces illuminés », les 14 assaillants font diversion.
Dans leurs différents propos, ils disent être « un groupe d’autodéfense contre les ADF-Nalu ». Deux prévenus sont déjà passés devant la barre avec deux déclarations contradictoires.
Le premier prévenu, du nom de Musamango Kasereka, avait pourtant précisé lundi qu’ils sont « allés attaquer l’Auditorat militaire pour libérer » leurs camarades qui y sont « arrêtés pour rien ».
Au troisième jour du procès, l’autre prévenu Paluku a tout remis en cause mercredi 24 décembre 2014, en disant que leur « groupe est un mouvement d’autodéfense pour lutter contre les ADF-Nalu ».
Vendredi dernier, s’est-il défendu, il croyait qu’ils allaient « attaquer un campement des rebelles ougandais » mais ils se sont « retrouvés a l’Auditorat militaire de Beni sans le savoir ».
Il a ajouté qu’ils ont des « gris-gris » que leur offre leurs chefs et sont ainsi « hypnotisés »' avant d’opérer...