Michel Platini va saisir le TAS après la réduction de sa suspension en appel. La suspension du président de l'UEFA a été réduite de huit à six ans en appel par la commission des recours de la FIFA. Une peine qui le prive de la présidence de l'UEFA. Et l'a agacé au plus haut point.
Michel Platini va saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS), plus haute juridiction sportive, pour contester le maintien de sa suspension, réduite de huit à six ans, décidé en appel par la justice interne de la FIFA, a-t-il annoncé mercredi à l'AFP. "J'introduirai tous les recours possibles, à commencer par le TAS, a-t-il annoncé dans un communiqué. J'ai demandé à mes avocats de le saisir sans attendre."
Il s'agit d'une "décision insultante, honteuse et un déni de droit", "en réalité une décision politique" prise par une "véritable bureaucratie sans contre-pouvoir au sein de cette organisation", a réagi le président français de l'UEFA, qui avait de longue annoncé sa décision de se battre jusqu'au bout pour laver son honneur.
Michel Platini - 2016 - AFP
" Une décision politique prise par l'administration de la FIFA"
Platini et Joseph Blatter, président démissionnaire de la FIFA, avaient été suspendus pour une durée de huit ans de toute activité liée au football le 21 décembre par la commission d'éthique de la FIFAdans le cadre de l'affaire du fameux paiement de 1,8 million d'euros reçu 2011 de la part du Suisse au Français, pour des travaux de conseiller entre 1999 et 2002. La commission des recours a rejeté leurs appels, les estimant coupables d'avoir violé quatre articles du code d'éthique, et notamment de conflit d'intérêt, pmais pas de corruption. La réduction de la peine de huit à six ans s'explique par "les activités et les services" qu'ils ont "rendus à la Fifa, à l'UEFA et au football pendant des années".
Platini, qui était pourtant sorti "content" de sa longue audition la semaine dernière par la commission, s'est montré furieux de la décision, "en réalité une décision politique prise par l'administration de la FIFA, véritable bureaucratie sans contre-pouvoir au sein de cette organisation qui, depuis plusieurs mois, a confisqué le pouvoir d'une fédération démocratique centenaire".
Michel Platini, candidat à la présidence de la FIFA - AFP
'Illégitimité' du congrès de vendredi
"Je suis la victime d'un système qui n'a eu qu'un seul objectif: m'empêcher de me présenter à la présidence de la Fifa afin de protéger certains intérêts que je m'apprêtais à remettre en cause", ajoute celui qui faisait figure de grand favori à l'élection présidentielle de la Fifa avant de renoncer à se présenter, devant l'impossibilité d'épuiser tous les recours dans les temps.
Selon le Français, le congrès extraordinaire électif de vendredi, qui doit élire un successeur à Blatter, "sera marqué dans l'histoire du sceau de l'illégitimité de la mise sous tutelle des élus du football par l'administration de la Fifa". "Les motifs retenus contre moi sont sans fondement, construits de toutes pièces et surréalistes au regard des faits et des explications que j'ai données au cours de l'audience de la commission des recours", a-t-il également pointé. Il a aussi dénoncé l'"arrogance insupportable" liée à la justification de la réduction de peine: "Quelle est le nom d'une justice qui fixe la sanction au faciès et à la réputation ?"