La tourmente dans laquelle se trouve aujourd’hui la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) n’est pas l’œuvre du Premier ministre, Matata Ponyo Mapon. C’est tout le contraire. Hier mardi à la Primature, le gouvernement et la Banque centrale du Congo (BCC) se sont mis d’accord sur un plan de restructuration pour tirer la BIAC de la zone de turbulence. Le même jour dans la soirée, le gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, s’en est félicité devant la presse, louant la dextérité avec laquelle le gouvernement et la BCC ont géré ce dossier pour sauver l’un des fleurons du système bancaire congolais. Qui dit mieux !
Les difficultés dans lesquelles se trouve la BIAC - troisième banque commerciale de la RDC en termes de portefeuille - ont alimenté la chronique dans tous les sens.
Loin de s’attarder sur les vraies raisons qui ont conduit la BIAC dans cette situation, les uns ont trouvé là in moyen de se régler des comptes. La politique n’a donc pas attardé à s’inviter dans le débat, s’écartant totalement des aspects techniques du dossier. La Banque centrale du Congo, autorité de régulation du système bancaire en RDC et le gouvernement ne se sont pas inscrits dans ce schéma.
Alors que la polémique enflait, de part et d’autre, à la BCC et à la Primature, des experts s’attelaient à trouver la parfaite combinaison pour tirer des gouffres la BIAC, l’un des fleurons du système bancaire congolais.
Ainsi, après une série de réunions et plusieurs simulations, la BCC et le gouvernement ont trouvé enfin le mécanisme optimal. De bonnes raisons de croire en la relance de la BIAC. La sortie du tunnel n’a été possible que grâce à une nette implication du Premier ministre Matata, s’appuyant, à cet effet, sur la forte expertise de la Banque centrale du Congo pour des questions monétaires et bancaires.
Hier mardi devant la presse, le gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo, a salué la synergie qui s’est créée entre son institution et le gouvernement.
MUTOMBO MET FIN À LA POLÉMIQUE
La grande tempête qui a secoué la BIAC n’aura donc été que de courte durée. Comme promis par la BCC, le problème de trésorerie quia connu la BIAC est résolu. L’annonce a été faite, hier mardi 5 avril en fin d’après-midi à Kinshasa, par le gouverneur Deogratias Mutombo Mwana Nyembo. « Nous confirmons la reprise des activités à la BIAC ce mardi 5 avril tel que promis par l’Institut d’émission. En tant qu’autorité de régulation et de contrôle, la Banque centrale va poursuivre le suivi très rapproché des activités de la BIAC», a annoncé Deogratias Mutombo.
Par la même occasion, le gouverneur de la BCC a remercié l’opinion pour n’avoir pas cédé à la rumeur. Il a, par la même occasion, invité tous les clients à continuer à faire confiance à la BIAC.
Bien avant l’annonce du gouverneur, les experts de la BCC ont échangé le week-end avec les représentants de la BIAC ainsi que ceux du ministère des Finances. Au menu des échanges, l’examen de la situation de la BIAC, particulièrement sa trésorerie, en vue de la normalisation effective du fonctionnement de la troisième banque de la RDC.
Au sortir de ces échanges, le gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo avait rassuré l’opinion quant au rapide rétablissement de la situation à la BIAC.
La BCC et le gouvernement avaient également invité les déposants à continuer à faire confiance à « cette grande banque », promettant de tout mettre en œuvre pour préserver la stabilité de cette banque en particulier, et celle du système bancaire congolais, en général.
Le gouverneur de la BCC avait, par la même occasion, relevé que l’Institut d’émission n’avait pas mis la BIAC sous gestion administrative. Pour lui, cette banque commerciale continuait à fonctionner normalement.
Voilà qui dédouane le Premier ministre Matata. Les difficultés dans lesquelles se trouve aujourd’hui la BIAC n’ont jamais été l’ouvre de Matata. A moins d’avoir une connaissance limitée du système bancaire congolais. Heureusement, hier mardi devant la presse, le gouverneur Deogratias Mutombo, qui assure la régulation du système bancaire congolais, a remis les pendules à l’heure, mettant le chef du gouvernement à l’abri de toute critique.
Par LE POTENTIEL