Le phénomène «appel ya 1000fc» dans les universités de Kinshasa

Mardi 14 octobre 2014 - 09:19

Nul n’ignore que les universités et instituts supérieurs sont considérés, en RDC et ailleurs, comme des hauts lieux du savoir de l’intellect contemporain. Pratiquement tous les dirigeants politiques et toutes les personnes qui tiennent les administrations des pays à travers le monde, passent en amont par ces institutions. Ces établissements sont également considérés comme les lieux par excellence  de production d’élites, de citoyens, munis suffisamment de matière grise, capables d’assurer et d’assumer l’avenir de leur nation sur pratiquement tous les plans. Cependant, certaines réalités qui portent atteinte à l’éthique, à la morale et au bon sens, battent leur plein dans ces établissements. Elles méritent d’être dénoncées et éradiquées, afin que le milieu estudiantin soit assaini et lavé de toute immoralité.  

 Il s’agit entre autre du phénomène dit « appel ya 1000fc ».  Ceci n’est rien d’autre que la prostitution sous une forme voilée, qui se vit principalement dans les universités et instituts supérieurs qui regorgent des homes. En effet, une catégorie de filles, étudiantes ou pas, logées dans des homes, et pour certaines raisons qui seront évoquées dans les lignes qui suivent,  exercent la prostitution universitaire en se trouvant des clients par le biais des tenanciers des cabines téléphoniques des alentours  de leurs bâtiments (chambres). Selon les informations fournies par un étudiant d’une université de la place, c’est au près de ces derniers que ces jeunes filles laissent leurs numéros de téléphone, pour tout contact au cas où un client se présenterait. Lesdits tenanciers des cabines téléphoniques constituent ainsi un répertoire des numéros de contact et de photos (pour certaines), sur base duquel leurs clients peuvent opérer leurs choix selon leurs préférences. Ainsi, lorsqu’un client intéressé se pointe dans une des cabines concernées, il demande tout simplement l’appel ya 1000fc, moyennant cette somme d’argent qui n’est rien d’autre que la commission du facilitateur. Ensuite, le commissionnaire passe le coup de fil à l’une des filles de son répertoire qui correspond  à la description physique faite par son client, ou à la personne physique de la photo sélectionnée. Après quelques minutes, la fille appelée se présente, au lieu du rendez-vous.

Mais quelles en sont les causes ? En réalité, comme nous l’avons mentionné ci-haut, la majorité de ces filles qui s’adonnent à la prostitution dans les milieux universitaires ne sont pas étudiantes. Selon de nombreux témoignages venants d’étudiantes logées également dans des homes, bon nombre de ces filles, sont des prostituées venant de la cité, qui rachètent des contrats de bail auprès d’autres étudiantes. Ces filles préfèrent alors s’installer aux   homes où elles estiment avoir un marché facile pour se faire plus d’argent. D’autres par contre, se voient tout simplement  contraints d’emboiter les pas,  suite à certains problèmes financiers qu’ils rencontrent  dans leur parcours, et qui ne leur permet pas de poursuivre leurs études. Mais comme on le dit souvent, les mauvaises mœurs, corrompent souvent les bonnes. C’est le cas de celles qui quittent bonnement leurs familles pour s’installer au home, soit pour se concentrer d’avantage sur les études, ou encore pour réduire le coût des frais de transport avec les vas et viens, mais par malheur, se retrouvent facilement corrompues par les habitudes de leurs amies.

Eu égard à tout ce qui précède, il revient donc aux autorités compétentes, de mettre en place des mécanismes efficaces afin de mettre un terme à ce fléau qui pollue le milieu universitaire de Kinshasa. Etant donné que cette pratique malsaine favorise non seulement la transmission des maladies sexuellement transmissibles, mais elle contribue aussi d’une façon récurrente, à la  dépravation des mœurs.

 

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