La terreur que l’on redoutait tant dans la ville de Kinshasa, a finalement gagné avec le même cynisme et la même fureur, les milieux culturels et religieux. Plus rien n’arrête les bandits dans leur périple criminel, multipliant les épisodes d’attaques et d’autres braquages.
A Kinshasa, leur terrain de prédilection, comme il faudrait le relever, personne ne sait quand est- ce qu’il sera agressé par ces malfrats. Mais une chose est certaine et c’est même devenu un vieux refrain de France : « Il ne faut pas être au mauvais endroit et au mauvais moment ». C’est tout dire de cette insécurité grandissante dont le regain constaté ces temps derniers, fait constamment hérisser les cheveux sur la tête et nous procure de réflexes de peur panique.
Voici les dernières attaques des bandits dans les milieux religieux. Des fidèles rassemblés dans une secte religieuse de Camp Mombele, dans le cadre d’une veillée des prières, ont été surpris dernièrement, par l’irruption soudaine de quatre bandits armés, l’air menaçant, qui ont fait interrompre les chants et les prières. Il était 3 H. Deux autres membres de cette bande faisaient le guet sur l’avenue déserte à cette heure-là.
Devenus maîtres de lieux, les quatre malfaiteurs ont invité leurs victimes à déposer à tour de rôle, dans un gros panier, des .billets de banque, des bijoux et des téléphones portables. Au fil de passages, le panier se remplissait de butin. Alors que les chrétiens délestés de leurs biens de valeur, maugréaient, les fidèles démunis imploraient qu’aucun mal ne leur soit fait. Ils seront brutalisés tout simplement brutalisés.
A la fin du mois d’août dernier, au quartier Badiandingi, dans la commune de Mont Ngafula, les sentinelles de la Paroisse catholique Marie Mère Rédempteur qui taillaient bavette autour d’un petit feu allumé pour se réchauffer, ont senti des mouvements suspects dans la concession. Avant même d’aller s’enquérir de ces bruits, cinq bandits armés, masqués et cagoulés, les tenaient en respect, menaçant de les abattre au moindre geste ou à la moindre résistance.
Ce lundi 25 août 2014, ces malfaiteurs posteront deux de leurs à la surveillance des veilleurs de nuit, avec la consigne de tirer sans sommation à tout faux pas, tandis que les autres comparses se dirigeront vers le secrétariat. Ils ont cassé les portes. Dans les bureaux, la caisse a été dévalisée et des ordinateurs emportés. Ils ont pris également d’autres effets de valeur appartenant à cette communauté des Pères Franciscains.
A l’ombre du concert de Werrason, le général Ça sonne opérait dans le secteur
Le week-end dernier, au niveau du Groupement de recherche et d’investigations, l’unité antigang du commissariat provincial de la police de la ville de Kinshasa, les limiers ont découvert la signature d’un grand bandit. Selon des portraits-robots dressés sur base des témoignages des victimes, le chef de cette écurie des bandits serait Kibu Mbala alias général Ca sonne, qui a semé la terreur et la désolation à Selembao.
Traqué à son domicile du quartier Kitokimosi, l’homme se serait volatilisé avec ses hommes sans laisser des traces. A Selembao, ses voisins qui en avaient marre de ses coups connus dans les milieux économiques de cette mairie, ont laissé entendre qu’il a provisoirement déserté le coin et se serait refugié dans le district de Tshangu.
Les enquêteurs de la police sont également parvenu à identifier sa signature dans le braquage opéré lors du concert de l’orchestre Wenge Musica Maison Mère organisé le vendredi 15 août 2014, sur l’avenue Betoko, au quartier Kitokimosi. Cette nuit- là, alors qu’une brasserie de la place sponsorisait cette manifestation culturelle, général Ca sonne et quatre de ses acolytes installaient une fausse barrière sur une avenue qu’empruntaient les fanatiques de l’orchestre. Tous ceux qui sont passés par cette voie, ont été dépouillés de leurs biens.
L’une des victimes a reconnu qu’elle avait perdu la somme de 280.000 FC, des habits, et ses compagnons de fortune, des téléphones de nombreuses marques.
Et c’est cette même bande de Kibu Mbala qui avait opéré une série de braquages, le même vendredi 15 août 2014, au quartier Lalou, dans la commune de Ngaliema. Ici, ces bandits avaient fait irruption dans des boutiques, emporté plusieurs biens et recettes de la journée, avant de blesser par balle, un homme qui par malheur, se trouvait au mauvais en droit et au mauvais moment. Cette victime que l’on donnait pour morte, a été conduite dans un centre médical. Après des soins médicaux appropriés, cet homme a regagné sa famille et est en cours de rétablissement.
Pour la police, la traque de général Ca sonne continue et de ses acolytes jusqu’à leur capture. Ce n’est plus qu’une question des jours, car il est vrai qu’ils ne sauront pas vivre sans opérer des actes de banditisme, afin de se constituer un gros butin.
J.R.T.