
L'ouverture officielle du deuxième dialogue national sur la durabilité de l'écosystème des droits à la santé sexuelle et reproductive a été donnée ce mardi 14 octobre 2025, à Kinshasa, par le Docteur Epumba Jean Bertin, secrétaire général au ministère de la Santé.
Cette activité, organisée avec l'appui technique et financier d'IPAS RDC et de ses partenaires, s'étendra sur trois jours.
Ce rendez-vous a pour mission de réfléchir collectivement afin de proposer des pistes de solution visant à une réduction sensible du taux de mortalité maternelle en RDC.
Ce cadre servira également d'évaluation nationale de l'écosystème d'accès à l'avortement sécurisé en RDC.
La République Démocratique du Congo fait face à un défi humain et sanitaire important. Plus de 700 femmes meurent chaque mois de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement. Malgré des progrès, le pays reste tristement classé au second rang mondial après le Nigéria, avec près de 17 000 décès maternels par an.
Jean Claude Mulunda, directeur pays d'IPAS RDC, a présenté la situation actuelle de la santé sexuelle et reproductive en RDC, ainsi que l'objectif de ce dialogue.
« Le dialogue que nous tenons aujourd'hui vise essentiellement à réfléchir en pensant aux femmes qui meurent tous les jours des suites d'avortements non-sécurisés. [...] C'est vrai qu'il y a des progrès en termes de réduction de la mortalité maternelle, qui est passée de 843 à 528. Mais lorsqu'on regarde le nombre de femmes qui meurent chaque jour, la RDC est classée deuxième après le Nigéria avec près de 17 000 décès. Et ça, c'est quelque chose que nous pouvons changer », a-t-il déclaré.
Selon lui, 30% de ces décès maternels causés par des complications des grossesses sont évitables.
Ce dialogue s'inscrit dans la continuité des engagements pris par le gouvernement, notamment la ratification et la domestication du Protocole de Maputo. Ce cadre légal international est au centre des réflexions qui visent à garantir la santé sexuelle et reproductive ainsi que le bien-être des femmes et des jeunes filles.
Anne Marie Tumba, directrice du Programme national de la santé de la reproduction (PNSR), a rappelé la portée de cette activité.
« Ce dialogue s'inscrit dans une dynamique qui vise à promouvoir la santé et le bien-être de toutes les femmes et jeunes filles de notre pays. Conformément à notre engagement institutionnel et interventionnel concernant le Protocole de Maputo, nous savons que les avortements non-sécurisés restent l'une des causes principales des décès maternels dans notre pays. Il est de notre devoir de réfléchir afin d'offrir des services sûrs, de qualité et accessibles à tous ceux qui en ont besoin », a-t-elle indiqué.
À noter que les recommandations attendues de ce dialogue devront nourrir les politiques publiques congolaises et se traduire en actions concrètes sur le terrain, pour que chaque femme et fille congolaise puisse exercer ses droits reproductifs en toute sécurité.
Bob Bondo