PALU, LE TEMPS DE L’AUTOCRITIQUE : Gizenga, réunions décisives

Vendredi 3 octobre 2014 - 14:23

Le plus vieux parti de la RD-Congo en activité décrète un audit général à la faveur de la célébration de son jubilé d’or. Il se propose de passer au peine fin tous les secteurs de la vie nationale. De ces états des lieux, il pourrait sortir la recette susceptible de conduire à un changement de cap.

 

Le Parti lumumbiste unifié –PALU-, 50 ans d’âge, n’est pas la plus vieille formation politique de la RD-congo en activité pour rien. Empli d’expérience grâce à la longévité politique de fondateur et leader Antoine Gizenga, 54 ans sur scène, marqués par une constance remarquable, l’ainé entreprend, logiquement de jouer son rôle. Il décrète un audit général à la faveur de la célébration de son jubilé d’or. Il prend le pari de passer tous les secteurs de la vie nationale à la loupe. A commencer par la Constitution, objet d’un débat fou dans le gotha politique. Les Gizengistes estiment que ce débat général pourrait déboucher sur la mise en route d’une recette susceptible d’aider le pays à corriger les malformations congénitales qui ont toujours caractérisé ses différentes constitutions depuis 1960 à ce jour.

 

Antoine Gizenga a longtemps donné l’impression de ne pas s’intéresser au débat sur la Constitution et de rechigner à donner une position officielle. Ce ne sera plus le cas : sa formation politique, le Parti lumumbuste unifié –PALU-, va binetôt donner de la voix. Circonstance : le lancement des festivités de ses 50 ans d’âge dès le 25 octobre prochain. « 54 ans de souveraineté nationale, qu’avons-nous fait de notre indépendance ? Qu’est-ce qui n’a pas marché et pourquoi ? Quel bilan, quels acquis, quelles perspectives sur le plan politique, économique et social ? » … C’est la matrice des journées scientifiques que projette le parti gizengiste. Après 55 ans de lutte de son leader charismatique Antoine Gizenga, 54 ans d’indépendance de la RD-Congo et 50 ans de sa propre lutte politique, le plus vieux parti du pays s’arrête pour évaluer ce triple parcours.

Lacampagne du PALU a été préparée de longue date. Le patriarche et ses lieutenants veulent fonctionner comme un laboratoire d’idées et un cimetière de connaissances.

Estimant que toutes les moutures constitutionnelles dont le pays s’est doté depuis l’indépendance n’ont jamais été en odeur de sainteté avec le peuple souverain, ils veulent lancer la réflexion susceptible de conduire à un changement de cap. « Tous ces textes ont ce même péché originel. Kasa-vubu, Mobutu, la Conférence nationale souveraine, l’AFDL, Sun City et les ex-belligérants avec les concours du CIAT ont tous ravi la place du peuple en concoctant des constitutions avec des malformations congénitales », analyse-t-on.

 

Influencer le débat

Enoncer pareilles vérités est une question de responsabilité. Un devoir que doit assumer tout parti politique avant-gardiste. Le moment est crucial et mérite que chacun tente de franchir courageusement l’obstacle. Ce qui pourrait aussi supposer un éventuel appel au changement de la Constitution. Conséquence logique d’un probable dialogue, prélude à une éventuelle nouvelle transition devant déboucher sur la mise en place d’un Parlement qui devrait entre autres rédiger une nouvelle loi fondamentale qui tire sa légitimité du constituant originaire. Telle est, qu’elle soit ou non encore bien formalisée, la logique vers laquelle tend la prochaine sortie des Gizengistes.

 

Ces suggestions sont à l’image du maelström qui affecte l’ensemble de la classe politique depuis les années indépendance. Comme à l’accoutumée, les élections, que le PALU n’a jamais redoutées, perturbent les esprits dans l’arène politique et éveillent des soupçons.

Quelle méthode envisagée pour sortir la solution la plus adaptée ? Tel est l’exercice auquel se soumet le PALU pendant les réunions qui débutent le 25 octobre prochain et s’annoncent décisives.

Au menu, les thèmes variés comme : « 54 ans après, la RD-Congo est-elle une République ? », « Qu’est-ce qu’une Républiqueµ ? », « L’Histoire des Constitutions de la RDC et des constituants ainsi que de leur sources de légitimité respectives ? » … Ou l’équilibre du pouvoir entre les trois institutions, notamment Exécutif, Législatif etJUdiciaire ». Ou encore « les régimes politiques de 1960 à ce jour : atouts et faiblesses ».

 

Des thématiques qui en disent long sur la détermination du PALU à évaluer, s’évaluer et tenter de changer le cours des événements. De sa capacité à mobiliser et influencer le débat dépendront une bonne part des dynamiques politiques possibles et, partant, des visages de la gauche nationaliste à venir.

 

Le patriarche de Gungu, seul devant l’histoire et sa conscience, pour l’amour du pays et en l’honneurdes vœux originau, veut léguer aux populations RD-congolaises, la liberté par voie des élections. « Le Congo est né démocratique. Les premières élections gagnées par Lumumba et la coalition des nationalistes étaient véritablement démocratiques.

Les impérialistes ont confisqué cette démocratie et hypothéqué l’abenir de la nation. La vérité a fini par les rattraper. C’est l’heure du grand retour à la voie des urnes. Le pouvoir appartient au peuple souverain. C’est lui seul qui le lègue par référendum et par voie des urnes. Fini l’époque des conciliabules politiques », clame-t-on au PALU.

AKM

 

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