Alors qu’il lance les activités de son jubilé d’or fin octobre, le plus vieux parti politique de la RD-Congo est d’avis que toutes les moutures constitutionnelles dont le pays s’est doté depuis l’indépendance n’ont jamais été l’émanation du peuple souverain … Une correction s’impose … Préalable : une nouvelle transition devant déboucher sur la mise en place d’un Parlement qui devrait entre autres rédiger une nouvelle loi fondamentale qui tire sa légitimité du constituant originaire.
Antoine Gizenga a longtemps donné l’impression de ne pas s’intéresser au débat sur la Constitution et de rechigner à donner une position officielle. Ce ne sera plus le cas : sa formation politique, le Parti lumumbiste unifié –PALU-, va bientôt se prononcer sans restriction. Circonstance : le lancement des festivités de ses 50 ans d’âge dès le 25 octobre prochain. « 54 ans de souveraineté nationale, qu’avons-nous fait de notre indépendance ? Qu’est-ce qui n’a pas marché et pourquoi ? Quel bilan, quels acquis, quelles perspectives sur le plan politique, économique et social ? »… C’est la charpente des journées scientifiques que projette le parti gizengiste. Après 55 ans de lutte de son leader charismatique Antoine Gizenga, 54 ans d’indépendance de la RD-Congo et 50 ans de sa propre lutte politique, le plus vieux parti du pays s’arrête pour évaluer ce triple parcours. La campagne du PALU a été préparée de longue date. Le patriarche et ses lieutenants se défient. Ils s’assument.
Ils entendent mener le débat et donner la direction. Ils estiment que toutes les moutures constitutionnelles dont le pays s’est doté depuis l’indépendance n’ont jamais été l’émanation du peuple souverain. « Tous ces textes ont ce même péché originel. Kasa-Vubu, Mobutu, la Conférence nationale souveraine, l’AFDL, Sun City et les ex-belligérants avec le concours du CIAT ont tous ravi la place du peuple en concoctant des constitutions avec des malformations congénitales », analyse un haut cadre du parti. Enoncer pareilles vérités est une question de responsabilité. Un devoir que doit assumer tout parti politique avant-gardiste. Le moment est crucial et mérite que chacun tente de franchir courageusement l’obstacle.
AfricaNews est en mesure d’affirmer que quelque chose se prépare. A en croire une source proche de la direction du parti, le PALU va appeler au changement de la Constitution. Coup de tonnerre. Préalable : une nouvelle transition devant déboucher sur la mise en place d’un Parlement qui devrait entre autres rédiger une nouvelle loi fondamentale qui tire sa légitimité du constituant originaire. Et le programme livré à la presse laisse présager la suite. Le parti va faire un sévère état des lieux. Au menu les thèmes variés comme : « 54 ans après, la RD-Congo est-elle une République ? », « Qu’est-ce qu’une République ? » « L’Histoire des Constitutions de la RDC et des constituants ainsi que de leurs sources de légitimité respectives »… Ou « l’équilibre du pouvoir entre les trois institutions, notamment Exécutif, Législatif et Judiciaire ». Ou encore « les régimes politiques de 1960 à ce jour : atouts et faiblesses ». Des thèmes qui en disent long sur la détermination du PALU à éventrer le boa et jeter les bases de son nouveau projet. Avec son ancrage idéologique et son poids sociologique, le PALU a les moyens de faire basculer les choses.
AKM