La perspective d’un mandat d’à peine 8 mois ne suscite pas de vocations.
L’élection au second degré de 21 gouverneurs de 21 nouvelles provinces est toujours fixée au 26 mars prochain. L’opération de dépôt de candidatures s’est clôturée mercredi dernier dans les centres provinciaux de la CENI. On apprend de la centrale électorale qu’il y a eu très peu de retrait de formulaires de candidatures et très peu aussi de dépôt.
L’élection des gouverneurs ne soulève pas d’engouement à la différence de l’année dernière lors de la première opération de dépôt de candidatures. A cette époque déjà, les différents prétendants se sont battus au portillon.
Ils l’ont fait même dans les provinces considérées comme des plus démunies, où il n’y a pas la moindre activité économique, aucune infrastructure administrative et qui sont nourries par la pitance du pouvoir central. Qu’est-ce qui justifie alors ce subit désintérêt des acteurs politiques envers la gestion des nouvelles provinces ? Deux raisons peuvent être notées comme étant à la base de ce manque d’engouement à l’opération de dépôt de candidatures aux postes de gouverneurs de 21 nouvelles provinces.
Il s’agit avant tout de la durée du mandat de ces nouveaux gouverneurs de provinces à dater du jour de leur installation effective qui est le 10 avril prochain. D’avril 2016 à la date de la fin de la législature en cours qui tombe le 20 décembre 2016, il n’y a que 8 mois. Ce qui veut dire en principe que les nouveaux gouverneurs ne vont diriger les nouvelles provinces que pendant 8 mois.
UN MANDAT DE 8 MOIS EST TRES INSUFFISANT
Un mandat de 8 mois est très insuffisant pour mettre en œuvre le moindre projet de développement dans ces provinces confrontées à d’énormes défis. Par lequel commencer et pour ne pas du tout le conduire à bien ? Un mandat de 8 mois pour les gouverneurs élus au second degré, sera le plus court que la République ait jamais connu.
Il a découragé nombre des compétiteurs qui étaient pourtant enthousiastes l’année dernière lors de la première publication par la CENI du calendrier portant élection des gouverneurs dans les 21 nouvelles provinces. La deuxième raison à invoquer est que dans la classe politique intéressée par le gouvernorat, on attendait plutôt la publication par la CENI de la date des élections des députés provinciaux.
LA PUBLICATION PAR LA CENI DE LA DATE DES PROVINCIALES
Celles-ci étaient fixées dans le calendrier électoral global au 25 octobre 2015. Mais elles ont été reportées sine die par la centrale électorale alors que toutes les opérations y afférentes étaient déjà accomplies avec publication des listes définitives des candidats à la date prévue. Il ne restait que l’organisation du scrutin le 25 octobre 2015. Elle n’a pas eu lieu.
Or, c’est cette élection des députés provinciaux qui donnera lieu à l’installation des Assemblées provinciales légitimes, celles qui ont encore cours étant en principe fin mandat depuis 2012. Ce sont ces nouvelles Assemblées provinciales qui devraient procéder à l’élection au second degré des gouverneurs de provinces légitimes.
Selon toute vraisemblance, c’est cette élection qui intéresse plus les compétiteurs aux gouvernorats de provinces. D’autant que là, ils seront élus pour un mandat de 5 ans et non 8 mois comme à ce jour. A la CENI, qui avait renvoyé aux calendres grecques ce scrutin alors que les candidats avaient déjà versé les cautions exigées au trésor public, il n’y a pas un mot sur la nouvelle date de ces joutes provinciales très attendues dans la classe politique. KANDOLO M.