Avec le lancement de nombreux chantiers de construction des maisons à caractère domestique et social, les kinois avaient fait un rêve de résoudre dorénavant la problématique des prix fort exorbitants des loyers dans cette mégapole de plus de dix millions d’habitants. Ceux d’entre eux qui avaient vécu pendant l’époque mémorable coloniale dans des quartiers aux maisons en matériaux durables construites par l’Office des Cités Africaines ou OCA devenue plus tard Office National du Logement ont émis l’espoir de pouvoir enfin bénéficier d’un Logement décent à un prix abordable. C’est le slogan lancé par les promoteurs de ces projets, dont notamment ceux de la Cité des Rêves et du Bonheur érigée dans la partie jadis appelée Pépinière de Bandalungwa par les soins de l’entreprise chinoise « KIN-OASIS ». Tout comme la Cité du Fleuve qui rappelle certains quartiers huppés des grandes mégapoles comme New York, Brasilia, Jobourg, Pretoria, etc.
La conférence de presse tenue hier au siège de l’ONG Haki Za Binadamu à Gombe sur l’avenue du Livre avec la participation de quatre ingénieurs civils de génie et architectes de deux entreprises de construction «AZET-Construction » et « BINGOART DECOR» s’est efforcée de relever les prix exorbitants des villas et appartements qui sortent de la terre à un rythme effrayant non seulement dans certains quartiers populeux mais aussi sur des sites jadis réservés aux, espaces verts pour produire de l’oxygène dans cette mégapole. Au départ, probablement pour alléchez les acheteurs, les promoteurs avaient mis en exergue le caractère social de ces nouvelles habitations en promettant que les prix de vente seront à la portée du commun des mortels kinois.
Prix exorbitants pour le kinois moyen
Pour la Cité des Rêves et du Bonheur, le prix d’un appartement variait entre 50.000 et 70.000 dollars pour trois chambres à coucher, une salle des bains, une salle des douches, une toilette, un salon, une cuisine pour une superficie de 120/142/145 m2. Ace jour, il y a trois sortes des villas dont les prix varient entre 440.000, 638.000 et 870.000 dollars Us par pièce. Tandis que les appartements varient entre 203.000 et 291.000 dollars Us la pièce.
Selon les ingénieurs et architectes qui animaient cette conférence, le rêve nourri par le kinois moyen de se procurer un appartement au prix annoncé il y a une année allant de 60.000 à 75.000 dollars Us a volé en éclats. Le caractère social tant vanté n’était que du bluff pour attirer les acheteurs, s’est exclamé l’ingénieur civil François Kabasele. Avant de préciser que depuis quelque temps, l’on assiste à une baisse considérable du prix des matériaux de construction du fait de l’arrivée sur le marché des produits en provenance des pays comme la Chine, la Turquie, l’Egypte, le Liban, le Maroc, etc. Le prix du ciment connait aussi une baisse qui va s’accentuer davantage avec les nouvelles usines encore en construction au Bas-Congo, dans la Province Orientale et au Katanga. Pourquoi alors ces prix exorbitants pour des appartements et villas dont les promoteurs avaient vanté le caractère social lors du lancement des travaux sur des sites offerts gracieusement par ‘l’Etat congolais pour le bonheur du citoyen moyen ? Cela, en vue de faire d’une pierre deux coups : tout d’abord permettre au citoyen moyen d’acquérir un logement à un prix abordable et d’autre part atténuer sensiblement le climat des conflits au niveau de l’exécution du contrat de bail domestique qui est à la base de nombreuses dislocations des ménages tant dans la capitale que dans d’autres grandes agglomérations urbaines du pays. Sans compter des décès provoqués par des crises d’hypertension artérielle ou accidents cardiovasculaires si fréquents à la suite des mesures de déguerpissements intempestifs en, exécution des résiliations des contrats de bail domestiques pour diverses raisons.
Me Alphonse Mampasi de l’ONG Haki Za Binadamu a été plus prolixe en dénonçant l’absence des mesures de contrôle au niveau de l’importation des matériaux de construction et des prix du ciment produit par des usines locales. A ses yeux, l’Etat congolais devrait accélérer le programme de l’implantation des usines des matériaux de construction pour réduire le coût des maisons en vue de résoudre cette question si capitale du logement des populations dans les grandes agglomérations urbaines.
Au lendemain du lancement des travaux de construction des maisons sur le site de la Pépinière de Bandalungwa, les kinois moyens avaient nourri l’espoir de bénéficier désormais des logements décents à des p.rix abordables. Or, les prix aujourd’hui affichés sont fort exorbitants et hors de portée du commun des mortels. Avec quel salaire un Congolais moyen peut-il obtenir un crédit immobilier sur ce site 7 Dès lors que les modalités de paiement sont de deux ordres. Pour un appartement, il est demandé de libérer 100 à la signature du contrat moyennant une réduction de 2,5 %. Pour bénéficier d’un crédit, l’acheteur doit libérer 50 % du prix total soit la somme de 101.000 dollars Us tandis que la Banque sera aussi sollicitée pour libérer les 50 % restant à la signature du contrat. La Cité des Rêves et du Bonheur a suscité pas mal d’espoir au sein des kinois moyens et à ceux qui ont choisi la RDC comme leur seconde patrie. Mais h1as Ces espoirs se sont fondus comme de la neige au soleil à cause des prix exorbitants affichés, s’est plaint Me Alphonse Mampasi.
F.M.