Gantas Butembo-Beni plaide pour plus de 72.300 personnes déplacées suite aux massacres des ADF. Cette organisation indique que depuis octobre 2014 jusqu’à ce jour, plus ou moins 12.050 ménages (soit environ 72.300 âmes) sont déplacés au sein des familles d’accueil dans les localités qui sont plus ou moins sécurisées (Mavivi, Mbau, Oicha, Eringeti) se trouvant le long de la route nationale numéro 4 sur l’axe Beni-Eringeti, au Nord-Kivu.
Pendant plus d’un semestre, l’accès aux champs est impossible suite à l’insécurité récurrente, causée par les rebelles ougandais des Adf-Nalu dans les zones où se trouvent les champs. Pourtant, cette population sinistrée v.it essentiellement de cette activité champêtre. Faute de mieux, la population en proie à l’insécurité alimentaire se risque sur le chemin qui mène vers leurs champs. Dans ce chômage imposé, plusieurs ménages ont du mal à payer la scolarité et les soins médicaux de leurs enfants dans une zone où la malaria est endémique, fait savoir Caritas Butembo-Beni. Selon cette organisation caritative: “ La situation est tellement alarmante qu’une assistance humanitaire consistante se révèle urgente pour tout l‘axe Beni-Eringeti, aussi bien pour les ménages déplacés que pour les familles d’accueil ».
En fait, en l’espace de 15 mois, le carnage perpétré dans la ville et le territoire de Beni a fait plus de 300 morts. Le signe avant-coureur de ce massacre remonte entre les 11 et 17 décembre 2013, sur l’axe Mwenda-Kikingi (dans secteur de Ruwenzori, au pied, du mot Ruwenzori) où 22 personnes avaient été tuées et auraient été massacrés par les rebelles ougandais des Adf-Nalu. C’est après une année, en octobre 2014, que le ratissage de paisibles citoyens a pris de l’ampleur sur la partie septentrionale, du Diocèse de Butembo-Beni, au Nord du territoire de Beni et en pleine ville de Beni, dans la Province du Nord-Kivu. “Malgré l’expédition punitive des militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), conjointement avec la Monusco, le spectre du carnage plane encore sur le territoire de Beni déplore la Caritas Butembo-Beni dans un rapport circonstanciel daté du 08 mai 2015.
Selon Caritas Butembo-Beni, cette furie meurtrière n’épargne en aucun’ cas les casques bleus de l’ONU. Dans la soirée du mercredi 05 mai 2015, les casques bleus tanzaniens en patrouille sur la nationale N°4 ont tombés dans une embuscade, tout comme le véhicule d’un homme d’affaires de la ville de Butembo en provenance de la Province Orientale, et transportant de la bière en partance pour Butembo. C’est à deux kilomètres de Mayimoya sur l’axe Beni-Eringeti, au Nord de la ville de Beni que l’événement malheureux a eu lieu.
CARROL MADIYA