Non budgétisés, les nouveaux médecins projettent un sit-in devant l’hôtel du gouvernement

Mardi 8 mars 2016 - 11:20

N’étant pas prévus dans la loi financière 2016, les nouveaux médecins en ont ras-le-bol.

Ils sont plus de 1300 médecins privés de primes et salaires à travers la République. Et, malgré leurs démarches et celles du Syndicat national des médecins (Synamed) auprès des institutions de la République, aucune réponse concrète et rassurante ne leur est réservée. En plus, la loi financière 2016 n’a pas prévu de crédit pour résoudre leur problème. A leur corps défendant, ceux de Kinshasa ont décidé d’organiser un sit-in le jeudi 10 mars devant l’hôtel du gouvernement.

 

LES FAITS

A travers la conférence de presse du vendredi 4 mars, le secrétaire général du Synamed, Dr Mankoy Badjoky Ndal’Ampeya, a éclairé l’opinion sur cette situation. En effet, a-t- il affirmé, plus de 171 médecins des services publics de l’Etat sont privés de leurs rémunérations depuis la paie de janvier 2016. Et ce, au mépris de la procédure administrative. Leur situation est bloquée par la direction de la paie sur instruction du gouvernement.

 

Sous l’encadrement du Synamed, plus de 100 lettres de recours ont déjà été déposées par les médecins lésés. Après traitement par ne commission technique au secrétariat général à la Santé publique, elles ont été jugées recevables et transmises au ministère du Budget. Le Synamed qui a boudé l’invitation lui adressée par le ministère du Budget, estime que la gestion des ressources humaines relève de la compétence des ministères de la Santé publique et de la Fonction publique.

 

Par sa lettre n°033 du 18 février 2016, le ministère du Budget écrit au Synamed pour s’expliquer sur les 55 premiers recours et promet de mettre sur pied une commission conjointe Budget-Santé publique-Fonction publique-Synamed pour soumettre les médecins qui ont introduit un recours à un contrôle physique et documentaire.

 

Dans la même correspondance, le ministre demande à la direction du Trésor et de l’ordonnancement de continuer à domicilier les allocations de fin carrière et la rente des médecins décédés auprès de la BIAC, conformément à l’engagement pris antérieurement au nom du gouvernement.

 

Constatant l’approche de la paie de mars et compte tenu du calvaire des médecins lésés qui viennent d’aligner trois mois sans salaire ni prime, le Synamed a de nouveau tiré la sonnette d’alarme le 4 mars. Entre-temps, par solidarité avec les médecins lésés, la base a décidé d’organiser un sit-in ce jeudi.

 

De ce qui précède, le Synamed demande au gouvernement de débloquer sans délai la situation des médecins bloquée depuis janvier 2016 et de procéder à une paie complémentaire. Il recommande aussi de respecter le chronogramme du comité de suivi afin que soient explorées des pistes de solutions idoines pour les points repris dans le cahier des charges sur la promotion en grade et l’alignement des nouveaux médecins travaillant plus de six mois.

 

Il est également question de mettre effectivement en place et dans le plus bref délai, la commission conjointe Fonction publique-Santé publique-Budget-Synamed pour analyser la situation de 55 médecins bloquée qui ont des engagements avec la BIAC conformément à la lettre n°033 du 18 février 2016; de réactiver les commissions interprofessionnelles pour l’harmonisation des listings de paie dans chaque secteur utilisateur.

Par VERON K.