NGOY KASANJI MILITE POUR LA RELANCE DE LA MIBA

Lundi 30 novembre 2015 - 06:07

L’émiettement de la concession de la Minière de Bakwanga n’est qu’une solution qui vise à assurer la relance de cette entreprise, pensent certains observateurs. Selon eux, ce processus d’émiettement de la Miba n’entrainerait pas sa faillite comme l’a déclaré dernièrement la délégation syndicale. Cette dernière recommande plutôt la création de petites entreprises minières, selon le modèle de la Générale des carrières des mines (Gécamines), comme l’avait proposé en octobre dernier, l’ONG Dynamique pour l’unité et le développement du Kasaï Oriental.

A en croire certains analystes, le gouvernement devra plutôt exécuter le plan d’urgence de la relance de la Miba qui est connu et dont le besoin d’exécution nécessite neuf millions de dollars américains. Pour Me Ken Mukendi, expert en droit minier, la solution se trouve à double niveau. " La première est de principe. La société à ses propriétaires que sont les associés. La Miba a deux associés, l’Etat qui est majoritaire avec 80% de parts sociales et la CIBEKA qui est un deuxième associé. La solution de principe voudrait que les associés mettent de l’argent à la disposition de la société pour sa relance. Par exemple, il y a le programme d’urgence de la relance de la société qui nécessiterait 9 millions de dollars Us. "
La deuxième solution est palliative, pense Me Ken Mukendi. A défaut de moyens, dit-il, il faut une technique d’autofinancement qui voudrait que la Miba, mettent à la disposition des partenaires financiers, ses concessions qu’elle n’a jamais exploitées. " Vous savez que les concessions de la Miba s’étalent sur les deux provinces du Kasaï, dans leur ancienne configuration. C’est gigantesque comme concessions minières. Par rapport aux problèmes de la Miba, procédons de cette façon-là, non seulement c’est un manque à gagner pour la Miba, mais aussi une charge supplémentaire pour les concessions qu’elle n’exploite pas. Donc, il faut signer des partenariats avec des partenaires disposant des capitaux frais, de manière à générer l’argent pouvant aider la Miba à relancer ses activités. "
Par rapport au permis d’exploitation situé dans ce que l’on appelle " polygone Miba ", poursuit-il, ils doivent rester à la disposition de la Miba pour lui permettre de continuer ses activités. Il n’est pas question de vendre les immeubles de la Miba, souligne ce praticien du droit. " La Miba a des bâtiments et des immeubles dans lesquels il loge les travailleurs. Lorsqu’on propose de vendre ces immeubles, où iront les travailleurs qui, pour la plupart n’ont pas de moyens ?", s’interroge-t-il.
La deuxième technique a déjà produit quelques fruits, signale Me Ken Mukendi. Il y a des contrats que la Miba vient de signer avec des partenaires, fait-il savoir, qui ont permis de juguler la grève qui s’annonçait en son sein. Donc, c’est vraiment une politique qui s’avère salvatrice pour la Miba. 
Dans le contexte actuel de crise où se trouve être placée la MIBA, fait remarquer cet analyste, cette politique de s’ouvrir à un partenariat avec des tiers, n’est pas mauvaise. Mais dans la vision à court terme, pour le maintien et la sécurisation de la production, pensent-ils, " il faut aller dans le contrat d’amodiation. Mais alors, bien le finaliser, bien définir correctement le taux des loyers, mais aussi solliciter la présence de l’exécutif Miba auprès des amodiant pour soutenir correctement la production journalière. C’est-à-dire, nous voulons bien prêter flanc à la politique d’amodiation, parce que ça tire son fondement dans le code minier. C’est un processus, parce que depuis que nous attendons le financement de l’Etat ou des investisseurs étrangers, qui d’ailleurs sont comme des gibiers peureux, disant que nous n’avons pas la certification des gisements, pouvons-nous continuer à sombrer dans cette situation qui n’en finit pas, tout en comptabilisant nos morts ? C’est là que je souscris à l’autre schéma, parce qu’à court terme, ça rejoint notre approche. Parce que nous pouvons à tout prix détenir la sécurisation de notre production. De là, ipso facto, ça nous amène à ce schéma là du contrat d’amodiation. "MOLINA