Musique Congolaise : une nouvelle génération des cantatrices s’impose !

Mardi 30 août 2016 - 09:19
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A chaque génération ses héritières. De Lucie Eyenga, Mpongo Love, Abeti Masikini, Tshala Mwana, Mbilia Mbel, Faya Tess, Beyou Ciel, en passant par Déesse Mukangi, Jolie Deta, Scola Miel…, la musique congolaise a connu des chanteuses aux talents exceptionnels. Elles ont réussi, chacune, à marquer son temps dans le microcosme musical africain et certaines sont considérées comme des légendes en RDC.

Aujourd’hui, l’heure est à une nouvelle génération des chanteuses qui ne remplacent pas les ainées mais elles apportent leur touche glamour et sensuelle dans le vocal pour pimenter la musique à leur manière. Toutefois, la rumba, ce genre de musique, qui est l’identité et la spécialité des Congolais, reste un dominateur commun de ladite génération montante.

Ces nouvelles princesses de la rumba congolaise n’ont pas beaucoup d’expérience de la scène, mais elles brillent et ont  beaucoup d’estime du public. Nombreuses  parviennent à imposer leurs pénates dans un univers très dominé par la gente masculine.

Alors que cette rumba congolaise a été popularisée dans les années suivant l’indépendance de la RD Congo en 1960, par des grands noms tels que : Kalé Jeff, Franco Luambo, Tabu Ley, cela n’a pas empêché à quelques unes des femmes de se démarquer dans ce milieu à majorité des hommes.

A nos jours, elles font parler d’elles et de cette musique congolaise dont elles sont toutes héritières au même titre que leurs collègues hommes (Fally Ipupa, Ferre Gola, Fabregas, etc.). Ces jeunes chanteuses peuvent être différentes par leurs timbres vocaux mais toutes ont, en commun, leur genre.

Grâce à leurs œuvres percutantes, ces héritières de la nouvelle génération commencent à faire des preuves qui leur ouvrent des portes des annales de la rumba.

Elles sont une dizaine, parmi lesquelles Barbara Kanam, Cindy-le-cœur, MJ30, Laurette La perle et Nathalie Makoma s’illustrent en véritable tête d’affiche et assurent valablement la relève de cette rumba.

Des étoiles qui montent 

Actuellement, il y a quelques-unes qui se font parler d’elle, et contrôlent la scène à Kinshasa, où le public n’accepte pas n’importe quoi et surtout n’importe qui dans la musique. On cite par exemple les étoiles montantes comme :

Barbara KANAM : C’est sans conteste l’une des chanteuses congolaises et africaines à la voix aussi belle que glamour. Avec 5 albums à son actif, elle a réussi à dompter les Kinois grâce à son tube « Zawadi » et aussi son humilité et respect vis-à-vis des mélomanes. C’est son deuxième album «Téti» qui la révèle au continent africain dans la chanson «Bibi Madeleine», en collaboration avec Awilo Longomba. Barbara, surnommée la «Diva», est propriétaire de son propre label « Kanam Music », qui a produit son dernier album en date, «Zawadi», dont la danse du Président fait rage sur terrain.

Nathalie Makoma : Elle fait ses débuts dans le gospel, aux côtés de ses frères et sœurs dans le groupe chrétien congolais « Makoma » avec qui elle sort 3 albums et remporte, en 2000, le prix du meilleur groupe de gospel aux MTV Africa Awards. Après trois disques à succès, la jeune chanteuse, avec sa corde vocale aiguë, abandonne l’orchestre familial, pour tailler son propre chemin. Ainsi, elle s’élance dans la Pop et la Rumba. Le public a encore découvert son exploit dans la chanson « 6 millions ya ba soucis» chantée en featuring avec Papa Wemba. Nathalie participe au concours Hollandais «Idols» et finit deuxième en 2008. D’une voix puissante à la Tina Turner, elle fait vibrer les hauts parleurs de Kinshasa, sa ville natale et à Amsterdam, sa ville résidentielle. Son récent titre « Papa G» lui permet d’être à cheval entre les Pays-Bas et la RDC où elle est devenue très proche des amoureux de la bonne musique.

Laurette La perle : «La Rihanna Congolaise», Laurette la Perle a été présentée à ses débuts par les médias comme la nouvelle Mbilia Mbel. Très sensuelle dans ses clips, tant mieux ! Elle est élue meilleure artiste féminin de l’Afrique centrale au « All Africa Music Awards ». Son récent album « Love Story » sortie en décembre 2015 a confirmé son talent au pays et continue à le faire en Afrique. L’un des ses meilleurs tubes « Follow me » réalisé en featuring avec la Tour 2 Garde (Groupe Ivoirien) fait que Laurette soit encore et toujours visible sur les médias internationaux.

Cindy le Cœur : Ancienne musicienne chrétienne, peu connue aux côtés du chantre Kool Matopé, elle rejoint Koffi Olomidé en 2007 et voit sa popularité grimpée dès le premier album «Bord Ezanga Kombo» auquel elle participe magistralement. Sa voix douce et pleine de charme fait sa personne, son style capillaire aussi. Déjà en train de faire de l’ombre à certains musiciens hommes, tout en étant dans l’ombre de son mentor, qu’arrivera-t-il lorsqu’elle volera en solo comme ses sœurs ? Ce qui est sûr, Cindy, baptisée « Wankoro», promet un avenir meilleur grâce surtout  à sa voix angélique et douce, qui s’adapte à toutes sortes musiques du monde.

MJ 30 : C’est auprès de la Mamu nationale, Tshala Mwana, avec qui elle se sépare en 2013, qu’elle éclate après s’être essayée chez Koffi Olomide en 2007. Tout comme Cindy le cœur, MJ 30 chante avec Kool Matope avant de faire le choix de se rediriger vers la musique populaire à Kinshasa. Sensuelle, mais aussi éducative, ce qui est normale lorsqu’on est aux côtés de Tshala Mwana, elle a réussi à développer une diversité artistique dans ses créations. Son premier album « Mastor » sort en 2012 et fait découvrir au grand public une chanteuse pleine de maturité. Avec un esprit ouvert, MJ qui a élu domicile en France, se prépare déjà de lancer son 3ème  album.

A l’instar de leurs collègues qui sont installées sur place au pays, on a eu à détecter certaines chanteuses congolaises évoluant en France et en Belgique, telles que Dyzi Show et Akanyi La Douce. Celles-ci regorgent en elles des talents qui méritent de l’attention particulière de Congolais.

Sans soutien de l’Etat, toutes ces cantatrices travaillent, créent et tracent leur chemin, pour défendre la musique congolaise qui connaît une menace farouche face à celle des Ivoiriens et nigérians sur le marché continental.

Qui dit mieux ?

Jordache Diala