Le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’Onu chargé des opérations dans l’est de la RDC, le général Abdala Wafy, invite la population du Nord-Kivu à ne pas céder à la campagne d’intoxication et de manipulation contre la Monusco. Au cours de la conférence hebdomadaire des Nations unies mercredi 12 novembre à Kinshasa, le général Wafy a dénoncé l’instrumentalisation de la population, suite aux derniers massacres de civiles par des hommes armés. Il a regretté que ces manipulations tendent à empêcher la Monusco d’atteindre son objectif d’en finir avec l’ADF et ses suppos locaux.
«L’incident qui s’est produit hier [lundi 10 novembre], c’était contre la brigade d’intervention, le bataillon tanzanien, qui quittait Mavivi pour aller à Erengeti. Ils ont été attaqués. Ils ont dû tirer en l’air pour se dégager, pour continuer. Alors, comment on peut vouloir quelque chose et son contraire», s’est-il interrogé.
Pour le général Wafy, on ne peut pas reprocher à la brigade d’intervention son absence et, en même temps, lui bloquer le passage pour l’empêcher d’aller au front.
«Quand les militaires tanzaniens, malawites… descendent pour aller dans la forêt, pour essayer de traquer ceux qui viennent égorger les femmes et les enfants, on leur jette des cailloux, on les empêche d’opérer. Mais posez-vous la question. A qui profite cela», a renchérit l’officier onusien.
Le général Wafy a prévu de se rendre jeudi 13 novembre à Beni afin d’y rencontrer des représentants de la société civile, les autorités locales, ainsi que des élus de ce territoire de Beni.
Il s’agit, selon lui, d’identifier «ceux-là qui, au sein de la population, créent cette confusion cette manipulation».
Lundi, autour de 17h locales, des casques bleus tanzaniens avaient dû tirer des coups de feu en l’air pour disperser la population qui avait installé des barricades sur la route, les empêchant de se rendre à Erengeti.
Le lendemain, des manifestants avaient marché en direction du quartier général de la Monusco, à Mavivi, avec la dépouille mortelle d’un taximan-moto, accusant ces casques bleus d’être responsables de sa mort. Les manifestants s’étaient alors heurtés à la police nationale, qui avait tiré en l’air pour les disperser, faisant deux morts et un blessé.
Pour sa part, le porte-parole militaire de la Monusco, le lieutenant-colonel Félix Basse, avait affirmé qu’au moment où les casques bleus tanzaniens se frayaient un passage sur la route de Mbau, ils n’avaient fait aucun blessé parmi les manifestants.