On en sait un peu plus désormais sur la rencontre à huis clos entre le Président de la République et le gouverneur de la province du Katanga. Si rien n’a filtré de cette réunion de plus d’une heure, la Journée internationale de la femme aura levé un pan du voile.
Samedi 7 mars dernier au Katanga, Moïse Katumbi, devant une foule nombreuse, a annoné à ses administrés son départ de la tête de la province comme gouverneur. La foule ébahie suivait religieusement son gouverneur. Il attend céder le tablier aussitôt que les animateurs des quatre provinces qui constituent désormais l’ancien Katanga redécoupé territorialement, seront élus.
Selon le nouveau découpage, la République démocratique du Congo comptera 26 provinces au lieu de 11 jusqu’il y a quelques jours. Si dans certaines provinces, ce découpage n’a pas créé beaucoup de remous, au .Katanga par contre, de nombreuses personnes ont boudé la démarche.
Promulguée lundi 2 mars par le Chef de l’Etat, la loi de programmation déterminant les modalités d’installation des nouvelles provinces est diversement appréciée à travers la République. Si certaines provinces s’affirment satisfaites de celle nouvelle loi sur la territoire, le Katanga n’en reste pas moins frustré.
Certains députés provinciaux du Katanga estiment qu’il vaut mieux renforcer la décentralisation au lieu de démembrer les provinces de la RDC. Ils estiment que si la décentralisation n’est pas encore effective, le découpage restera un vain mot. Pour l’évêque de Kiliwa-Kasenga, Monseigneur Fulgence Muteba, la loi sur le découpage territorial vient annihiler l’identité katangaise: “Cette loi qui a été promulguée vient de consacrer la mort de l’identité katangaise. Les générations futures nous condamneront.
L’identité katangaise est une solidarité qui va du Nord au Sud du Katanga malgré des problèmes internes. Il y a une solidarité du Katanga à travers ses innombrables tribus mais on ne peut plus en parler aujourd’hui”.
Cependant, d’autres députés katangais sont favorables au démembrement des provinces car, selon eux, il permet de rapprocher les gouvernés des gouvernants. “Je pense que les anciennes provinces étaient très vastes. Des anciens gouverneurs avaient des penchants pour tel ou tel coin. En démembrant les nouvelles provinces, on aura à gérer des coins gérables », a souligné un député provincial.
Le grand Kasaï dans l’allégresse
La loi de l’installation de nouvelles provinces a été bien accueillie par les députés provinciaux de la future province du Kasaï. Dans leur déclaration politique faite à la presse vendredi 6 mars à Kananga, ces .députés appellent, par ailleurs, la population concernée au calme et soutiennent la cohésion provinciale.
Les députés provinciaux de la nouvelle province du Kasaï saluent cette loi et estiment, que la gouvernance de proximité constitue une voie de progrès pour toutes les nouvelles entités administratives.
“Les députés provinciaux du Kasaï Occidental ressortissants de l’ancien district du Kasaï, réunis au sein du caucus du Kasaï, joignent leurs voix à celles des populations de leurs bases respectives ainsi qu’à celles de la majorité des élus nationaux du Kasaï, députés et sénateurs, pour exprimer leur profonde gratitude au Président de la République […], pour la matérialisation de sas volonté de promouvoir le développement de notre pays à travers la gouvernance de proximité et son corollaire, la création d’un nouveau centre d’impulsion du développement, tel qu’il en sera le cas pour le Kasaï », a déclaré un député provincial.
L’installation des nouvelles provinces devra se faire en deux phases. Au cours de la première, les provinces non concernées par le démembrement à savoir Maniema, Nord-.Kivu, Sud-Kivu, Bas-Congo, qui devient Kongo Central, et la ville-province de Kinshasa seront installées. La deuxième phase concerna les anciennes provinces du Katanga, des deux Kasaï, du Bandundu, de l’Equateur et l’ancienne Province Orientale.
Par LP