AU RYTHME DE LA POLITIQUE D’EXCLUSION HERITEE DE L’UDPS
* A cette allure, le parti cher à Jean-Pierre Bemba poursuit sa descente aux enfers.
Thomas Luhaka, Omer Egwake Yangembe et Germain Kambinga se sont auto exclus et sont radiés du MLC. La nouvelle est tombée tel un couperet au lendemain de la publication du Gouvernement. Pour avoir accepté de faire partie du Gouvernement de cohésion nationale, les trois nouveaux ministres se sont attirés la foudre du " Collège des fondateurs ". Ce qui pousse les observateurs à se demander si ces cadres du MLC avaient réellement reçu l’autorisation du chef de leur parti ou s’ils avaient agi en se passant des structures de leur formation politique au point que leur nomination ouvre la voie à une nouvelle vague d’exclusions. Voilà qui fait du MLC l’héritier de l’UDPS en matière d’exclusions.
" Tels … se sont auto exclus … " Voilà qui rappelle les différents épisodes de l’UDPS sous le régime Mobutu où, par vagues, certains cadres du parti étaient chassés pour une raison ou pour une autre. Mais, au bout du compte, on se sera rendu compte qu’il ne s’agissait que d’une lutte de leadership où des proches d’Etienne Tshisekedi avaient fini par exclure les trois anciens présidents désignés au même titre que leur leader pour que le " lider maximo " reste le seul maître à bord. Ainsi, Marcel Lihau, Vincent Mbwankiem et Frédéric Kibassa Maliba avaient été emportés par ce vent. Mais, au finish, c’est le parti qui s’en sortait fragilisé parce que chaque cadre s’en allait avec un paquet des membres.
LUHAKA, EGWAKE, KAMBINGA FONT LES FRAIS DE L’EXCLUSION
Exclus du parti, Thomas Luhaka, Omer Egwake Yangembe et Germain Kambinga rejoignent désormais François Muamba, Olivier Kamitatu, Alexis Thambwe Mwamba, José Endundo, Antoine Ghonda, Valentin Senga, Constant Ndom Nda Ombel et autres. Cette vague d’exclusions ne semble frapper, jusqu’à preuve du contraire, que ceux qui étaient aux affaires. Olivier Kamitatu fut président de l’Assemblée nationale, Thambwe Mwamba, Antoine Ghonda, José Endundo, Valentin Senga furent tous des ministres dans le Gouvernement " 1+4 " pour le compte du MLC.
Cette fois-ci, à peine nommés, Thomas Luhaka, Omer Egwake et Germain Kambinga sont exclus du parti. Or, logiquement, pour avoir pris part aux Concertations nationales initiées par Joseph Kabila, le MLC ne pouvait pas ne pas faire partie du Gouvernement de cohésion nationale. Surtout que l’une des recommandations issues de ce forum national portait sur le soutien que le Gouvernement de la République devait apporter au détenu Jean-Pierre Bemba. Ce qui obligeait le MLC à ne pas rater le train pour actionner la machine de soutien. Faut-il, dès lors, croire que l’exclusion de ces trois cadres du parti cher au sénateur Bemba serait le fruit d’une lutte interne pour entrer au Gouvernement ?
A CHAQUE VAGUE, LE MLC ENTERRE SES GABARITS
A chaque vague d’exclusions, ce sont des cadres ayant contribué à l’essor du MLC qui sont mis à la porte. Au début, c’est Olivier qui incarnait le MLC après Jean-Pierre Bemba. Ce qui lui avait permis d’occuper, plus tard, le poste de président de l’Assemblée nationale. Mais, il fut un peu plus tard frappé par le " Chairman " pour finalement créer son parti, l’ARC. Pour leur part, Antoine Ghonda Mangalibi et Valentin Senga, chassés également du MLC, adhérèrent au PPRD. Alexis Thambwe Mwamba, après le MLC, a choisi de rester indépendant jusqu’à ce jour. José Endundo fut contraint, lui, de créer aussi son parti politique comme Olivier Kamitatu, le PDC. Des gros gabarits mis à la porte.
Or, toutes ces vagues d’exclusions ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à fragiliser le parti. Car, chaque cadre emportait avec lui quelques membres du parti. Alors qu’il avait surtout réussi, après Olivier Kamitatu, à maintenir le MLC après l’arrestation de Jean-Pierre Bemba Gombo, François Muamba Tshishimbi ne put terminer la tournée du staff du MLC qu’il avait initiée pour raviver la flamme du parti. Il fut, à son tour, exclu et partit avec une fourchette des cadres. Les députés Jean Lucien Bussa et Delly Sessanga n’avaient pas,eux non plus, échappé à la vague d’exclusions qui sévit au sein du MLC. En fait, comme l’UDPS à l’époque de Mobutu, le MLC active sans cesse la politique d’exclusion et la série, à cette allure, est loin de s’arrêter. Il se trouvera toujours des gens pour accuser d’autres auprès du " Chairman " Jean-Pierre Bemba et obtenir leur exclusion.
LES MEMES METHODES UTILISEES A CHAQUE VAGUE D’EXCLUSION De la même manière qu’ils sont soutenus dans leurs fonctions, de la même manière qu’ils sont démis. C’est à croire que les cadres du MLC, avec le même zèle qui les caractérise, ne semblent pas toujours tirer des leçons. Car, ce sont d’abord ceux qui exercent les fonctions de secrétaire général du MLC qui sont frappés avec les cadres qui partagent leur vision. Olivier Kamitatu, à l’époque secrétaire général, fut exclu avec Antoine Ghonda, José Endundo et autres. Son successeur, François Muamba Tshishimbi fit face à la même situation plus tard pour s’en aller avec ses proches.Le troisième secrétaire général du MLC, Thomas Luhaka, connaît actuellement sa vague d’exclusion du parti.
Peut-être qu’un jour, Fidèle Babala, qui doit en principe succéder à Thomas Luhaka, aura lui aussi droit à une fatwa avec ceux qui semblent parler le même langage aujourd’hui avec lui. En fait, les mêmes méthodes seront toujours utilisées à chaque vague d’exclusion. Apparemment, il se trouve à chaque fois des gens au sein du parti cher à Jean-Pierre Bemba pour souffler à l’oreille du " Chairman " et ainsi obtenir la tête du secrétaire général. A cette allure, la série ne va donc jamais s’arrêter. Les nouveaux " patrons " du MLC feront leur temps avant d’être emportés un jour ou l’autre, à leur tour, par la terrible vague d’exclusion … jusqu’à ce que JP Bemba recouvre sa liberté.
AVEC LES VAGUES D’EXCLUSION, LE MLC POURSUIT SA DESCENTE AUX ENFERS
Combien de cadres et des militants le MLC a-t-il perdus jusqu’à ce jour ? C’est la grande question qu’il faut se poser. Car, chaque vague d’exclusion contribue à fragiliser le parti en précipitant sa descente aux enfers. Faut-il croire que cela découlerait d’une absence de débat interne digne de ce nom au point que seul le point de vue du " Chairman " compte ? Qu’est-ce qui avait donc milité en faveur de la participation du MLC aux Concertations nationales à l’époque pour qu’en fin de compte l’entrée au Gouvernement de cohésion nationale devienne un sujet tabou ? C’est à croire que tous les prétextes sont bons pour justifier autant de départs qui entretiennent finalement la descente aux enfers du parti. Et tant que Bemba sera en détention, il y a à craindre que le cycle ne continue. M. M.