Leurs auteurs prennent indistinctement à témoins Dieu, le peuple congolais et la communauté internationale.
Le débat spontané ouvert en RDC depuis de longs mois sur la tentative de révision constitutionnelle ou d’établissement d’une nouvelle Constitution se poursuit sans désemparer ! On a entendu dans un premier temps des voix s’élever du milieu des forces vives du pays pour demander au pouvoir en place d’abandonner son projet de révision constitutionnelle, mais aussi et surtout de ne pas lui substituer celui d’une nouvelle loi fondamentale à soumettre à un référendum.
A ces voix des forces vives du pays viennent se joindre celles des grandes puissances prises séparément et plus particulièrement celle de la communauté internationale, représentée par l’organisation Nations Unies, qui voit à travers les deux projets (celui de réviser et celui de rédiger carrément une nouvelle Constitution) une nouvelle menace à la paix, à la stabilité et à l’unité nationale.
Dans un deuxième temps, les forces vives du pays, dans leur version en tant que formations politiques et organisations de la société civile, se sont exprimées à travers des actions menées sur le terrain dont des meetings (comme celui tenu en août dernier à la place Sainte Thérèse de N’djili) et des marches pacifiques conduites au mois de septembre dernier à Kinshasa (de l’échangeur de Limete à la place triomphale) à Lubumbashi, à Goma, etc !
La volte face de Kengo !
Alors que dans un premier temps, comme d’ailleurs dans le deuxième, les individualités parmi lesquelles se trouvent des élus et d’éminents leaders de formations politiques ayant pignon sur rue en RDC (tels que Léon Kengo wa Dondo, Pierre Lumbi et tant d’autres encore) ne se sont pas montrées vraiment sensibles à la question qui se trouve au centre du débat actuel au pays. Mais avec le temps, leurs attitudes et comportements ont rapidement évolué.
En effet, alors qu’on s’y attendait le moins dans le microcosme politique du pays, Léon Kengo wa Dondo, le président du sénat, qui passait pour » l’opposant républicain totalement acquis à la cause de Joseph Kabila » s’est déclaré opposé à la révision constitutionnelle, tandis que deux mois auparavant le MSR, le parti de Pierre Lumbi, exigeait un débat de fond sur la même question au sein de la Majorité présidentielle, dont il est lui-même membre à part entière !
A partir des faits et gestes de deux personnalités politiques qui se sont publiquement démarquées de la » position familiale » par rapport au projet de révision constitutionnelle ou d’élaboration d’une nouvelle Constitution, la débandade s’est accélérée au sein de la Majorité présidentielle et le nombre de personnalités du pays et de l’étranger s’accroit chaque jour de façon exponentielle pour dire » non » au projet combien scélérat de la Majorité présidentielle ! A ce jour, en effet, des messages et mises en garde pathétiques affluent à cette famille politique à laquelle appartient J.
Kabila parmi lesquels se trouvent celui du sénateur Jacques Tshimbombo Mukuna et du député national honoraire en la personne du Docteur Alafuele Mbuyi Kalala.
Apprenons à penser nous-mêmes !
A travers une communication très pathétique à ses pairs du sénat, Tshimbombo Mukuna met en garde les dirigeants du pays en ces termes: » la paix n’est pas seulement la simple absence de violences ou troubles. Apprenons à penser nous mêmes. Si nous ne le faisons pas, d’autres le feront pour nous… ces autres-là, ça peut être la rue » … !
S’agissant du Docteur Alafuele, la déclaration qui ressort de sa lettre ouverte aux parlementaires congolais édifie tout le monde à plus d’un titre: » il n’y a pas un seul argument qui mérite la révision de la Constitution de 2005 afin de permettre à Mr Joseph Kabila Kabange de se représenter encore en 2016 « .
En 2016 M. Joseph Kabila Kabange aura totalisé 15 ans en tant que président de la République. Si un homme n’a pas pu réaliser en dix ans l’essentiel de ce qu’il espérait réaliser pour une société au sommet de l’Etat, rien ne permet de penser qu’il pourrait réaliser davantage en prolongeant son mandat » !
Dans leurs messages et mise en gardes aux dirigeants de la RDC les auteurs prennent indistinctement à témoins Dieu, le peuple congolais et la communauté internationale mais rien ne semble décider la famille politique dont Joseph Kabila est l’autorité morale à changer de fusil l’épaule
Par Kambale Mutogherwa