Pour cette ONG des droits de l’homme, l’organisation sur pression tous azimuts des Nations Unies des dialogues politiques interwandais et interougandais constitue, entre autres, une piste impérative des solutions pour, non seulement favoriser la gouvernance démocratique dans la Région des Grands Lacs, mais aussi, pour garantir le retour sécurisé des leaders et membres des groupes armés opérant à l’Est de la RDCongo, à l’instar du dialogue intercongolais de Sun City en Afrique du Sud, ayant abouti à la transition avec un gouvernement de formule 1+4.
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) exprime sa vive indignation et proteste vigoureusement contre les attaques sanglantes à répétition perpétrées à l’encontre de la paisible population civile dans le territoire de Beni, province du Nord-Kivu par des personnes non autrement identifiées assimilées aux rebelles ougandais des Forces Démocratiques et Alliés (ADF/Nalu), qui ne cessent de semer la désolation et qui ont récemment et atrocement exécuté plus de quatre-vingts (80) personnes en l’espace de deux (2) semaines.
L’indignation de la VSV est d’autant plus grande qu’il est fait état des exécutions massives, barbares et d’une rare cruauté à l’endroit de nombreuses femmes et enfants, massacrés à coups de machettes, haches, houes… en dates du mercredi 15 et vendredi 17 octobre 2014, à Beni, dans les localités d’Eringeti, Kaduwu, Ngadi, Oïcha …
En tout état de cause, il est inadmissible et surprenant de constater que quelques heures seulement après l’inhumation de vingt-sept (27) corps des personnes tuées le 15 octobre 2014, les assaillants usant du même modus operandi aient de nouveau réussi à commettre un autre forfait, et ce, sans coup férir en massacrant également une vingtaine de personnes le 17 octobre 2014.
Ces attaques combien meurtrières et d’une extrême violence sur des personnes sans moyens de défense remettent en cause les propos rassurants distillés par certaines autorités rdcongolaises selon lesquels les rebelles de l’ADF/Nalu auraient été pratiquement défaits après l’opération « Sokola », menée conjointement par les FARDC et la MONUSCO.
La dégradation de la situation sécuritaire depuis plusieurs semaines dans cette zone pourtant contrôlée par les FARDC et la MONUSCO ne peut que générer à juste titre des doutes quant à l’efficacité et l’efficience du dispositif sécuritaire mis en place pour prévenir et contrer en toute éventualité les velléités répressives et la barbarie des forces négatives contre la population civile dans la contrée.
Il revient à la VSV que les jeunes de Beni, interpellés par les attaques meurtrières et prenant conscience de l’insécurité grandissante dans leur contrée ont décidé de se prendre en charge, en organisant des patrouilles nocturnes dans différents quartiers de Beni, malgré l’appel lancé par le maire de la ville de Beni, M. NYONYI MASUMBUKO. Ce dernier a invité la population à rester calme, tout en affirmant que les autorités « maitrisent la situation ».
Par ailleurs, l’opinion publique s’interroge sur le réel contenu du message à décrypter véhiculé au travers de cette série d’attaques ayant porté de graves atteintes aux droits humains et au droit international humanitaire.
En outre, la VSV saisit également cette occasion pour exprimer sa douleur indicible et toute sa compassion aux familles des victimes auxquelles elle présente ses condoléances les plus attristées.
Aussi, la VSV saisit-elle enfin cette douloureuse occasion pour suggérer et réitérer, sans se lasser, la prise en compte des revendications politiques des groupes armés étrangers en matière de gouvernance démocratique, vis-à-vis des Etats dont ils sont ressortissants, tous frontaliers à la RDCongo, notamment le Rwanda et l’Ouganda.
L’organisation sur pression tous azimuts des Nations Unies des dialogues politiques interwandais et interougandais constitue, entre autres, une piste impérative des solutions pour non seulement favoriser la gouvernance démocratique dans la Région des Grands Lacs, mais aussi, pour garantir le retour sécurisé des leaders et membres des groupes armés opérant à l’Est de la RDCongo, à l’instar du dialogue intercongolais de Sun City en Afrique du Sud, ayant abouti à la transition avec un gouvernement de formule 1+4.
En définitive, la VSV recommande au :
1. Secrétaire Général des Nations Unies et au Conseil de Sécurité des Nations Unies de bien vouloir :
- Imposer impérativement l’organisation des dialogues politiques en vue de faciliter et garantir le retour sécurisé des leaders et membres des groupes armés opérant à l’Est de la RDCongo, dans leurs pays respectifs à savoir : le Rwanda et l’Ouganda.
– Accentuer les pressions sur les groupes armés étrangers en l’occurrence les ADF/Nalu et FDLR, en vue de mettre un terme aux agressions meurtrières contre la population civile.
2. Chef de l’Etat, M. Joseph Kabila de :
- Mettre en marche toutes les batteries pour chercher et obtenir auprès des Nations Unies de fortes pressions sur le Rwanda et l’Ouganda, en vue de l’organisation des dialogues politiques devant garantir le retour sécurisé des leaders et membres des groupes armés opérant à l’Est de la RDCongo, à l’instar du dialogue de Sun City afin d’épargner la RDCongo de continuer à payer les effets collatéraux du désarmement forcé ;
- Mettre en place des dispositifs sécuritaires conséquents sur l’ensemble du territoire de la RDCongo en général et dans le territoire de Beni en particulier, en vue de parer à toutes éventuelles attaques ;
– Accélérer la reforme de l’armée tout en s’impliquant activement dans la mise en œuvre du programme DDRRR dans cette partie du pays.
Fait à Kinshasa, le 23 octobre 2014.
LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)