Députés et sénateurs congolais sont, depuis hier lundi 6 octobre, en séminaire pour parachever la réforme du système de sécurité de la RD Congo. C’est aussi l’occasion indiquée pour les élus de bien s’armer pour mieux évaluer la mise en œuvre de ce système de sécurité par le Gouvernement et les différents corps concernés. Placée sous le thème " le contrôle parlementaire des systèmes de sécurité ", cette formation organisée en partenariat avec l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) concerne essentiellement les parlementaires membres des commissions Défense et sécurité, et Relations extérieures des deux Chambres.
Donnant le go des travaux, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, s’est rapidement souvenu de ce que le chef de l’Etat avait dit lors de son investiture à la magistrature suprême.
Le Président de la République, a-t-il rappelé, avait inscrit la réforme du système de sécurité parmi les défis à relever, tant il est vrai que les trois piliers de ce système, à savoir la Justice, la Police et l’Armée sont le socle de tout Etat. " La société d’un pays est hautement tributaire du bon fonctionnement de cette trilogie. Vu l’importance de ces fondamentaux, quel que soit le pays, les Organisations internationales et interparlementaires ont édicté des principes, des mécanismes et pratiques afin d’aider les élus du peuple à mieux accompagner et contrôler les pouvoirs exécutifs dans la définition et la mise en œuvre de la politique de sécurité nationale. C’est le cas de l’Union interparlementaire (UIP), de l’organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de l’Organisation pour la coopération et le développement en Europe (OCDE)", a souligné le speaker de la Chambre.
En RDC, a précisé le président de l’Assemblée nationale, la Constitution confie au gouvernement le pouvoir de déterminer la politique de la Nation en concertation avec le président de la République. " La justice, la police et l’armée sont parmi les attributs les plus régaliens de cette politique. Cependant, dans tout Etat de droit, le peuple, à travers ses représentants, doit veiller à ce que cette politique réponde à ses besoins et aspirations ; le cas échéant, ce peuple peut demander, voire exiger de ses dirigeants d’engager des réformes salutaires, à court, moyen et long terme. Voilà pourquoi le présent séminaire est une réelle opportunité pour nous élus congolais dans un contexte singulier caractérisant notre République ", a rappelé le tribun Aubin Minaku.
Minaku a souligné que malgré la victoire des FARDC sur le M23, l’année dernière, l’armée congolaise demeure en pleine reconstruction pour atteindre une capacité dissuasive appropriée à la défense du pays. Les députés et sénateurs, en tant que législateurs et contrôleurs, doivent se saisir des expériences d’ailleurs pour agir en conformité non seulement avec les lois et pratiques, mais aussi avec le standard international en la matière.
Pour l’OIF, a signalé le speaker de la Chambre, toute réforme du système de sécurité doit avoir pour finalité notamment la consolidation de l’Etat de droit, la gestion apaisée de la vie politique, le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, la consolidation de l’Etat et de la démocratie, la consolidation de la paix et la prévention des conflits.
Pays post-conflit et scandale géologique, la RDC, avec l’aide des partenaires bi et multilatéraux, s’est fait un point d’honneur de s’attaquer résolument à la réforme de son système de sécurité (justice, police et armée).
" La réforme ainsi engagée est appelée à donner des résultats significatifs sur le terrain. Le Parlement, pour ma part, a accompagné la réforme par l’adoption de plusieurs textes législatifs, notamment les lois sur le fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire, la Cour constitutionnelle, la CNDH pour le secteur de la sécurité, la loi sur l’organisation et le fonctionnement des Forces armées et la loi sur le statut du militaire des FARDC dans le domaine de l’armée ", a souligné le speaker de la Chambre.
Au-delà de la dimension législative, a martelé le président de l’Assemblée nationale, les élus du peuple ont toute la latitude de mieux accompagner la réforme à travers les allocations budgétaires et le contrôle parlementaire.
L’ouverture de ce séminaire qui se clôture ce jour, s’est tenue en présence des membres des bureaux des deux Chambres, des membres du gouvernement, des diplomates en poste à Kinshasa, du chef de délégation de l’UE, des représentants de l’OIF et de l’APF et des autres personnalités. Dorian KISIMBA