Pour exiger notamment le respect de la Constitution (Limitation mandat présidentiel), un processus électoral transparent, l’enrôlement de nouveaux majeurs et surtout exprimer le refus à tout dialogue politique avec la Majorité présidentielle, l’opposition avait donné rendez-vous le mardi 15 septembre 2015 aux kinois à la place Sainte-Thérèse de N’djili à l’est de la capitale.
Mobilisation plus que réussie pour la Dynamique de l’opposition- une plateforme politique (qui comprend notamment l’UNC, le MLC et ECIDE) car la place mythique de Sainte-Thérèse était noire de monde. Plusieurs banderoles avec des messages anti-dialogue y étaient déployées. Une banderole décomptant le nombre de jours qui restent au président Kabila était aussi particulièrement visible. On pouvait y lire : « non au 3ème mandat de Kabila », « J-436 », « non au glissement », « Skode eboyi koyokana ya suka ya mandat », « le respect de la constitution est non négociable ».
Pour un ouvrable, il faut dire que les opposants ont réussi a drainé un monde fou car des dizaines des milliers des kinois ont répondu présents à leur appel. La Dynamique de l’Opposition est d’autant plus fière de sa mobilisation car l’UDPS, autre parti phare, n’y a pas participé. Mais cela n’a pas empêché un afflux important de la population à ce meeting qui bien qu’ayant débuté normalement a été perturbé vers la fin par des voyous alors que Gabriel Mokia haranguait la foule. Hélas le meeting a dégénéré. Un mouvement de panique s’est observé dans la foule.
Puis la foule s’est ressaisi et a pourchassé les perturbateurs armés d’armes blanches, raconte un témoin. S’en est suivi une bagarre généralisée entre une partie de la foule et les Kulunas. Plus nombreux la foule a finalement pris le dessus sur cette bande des hors-la-loi. Elle a tabassé grièvement plusieurs loubards, réputés proches de la Jeunesse du PPRD, venus perturber le meeting. Hélas, on déplorerait deux morts et des blessés. Le bilan complet n’est pas encore connu. Du sang a encore coulé inutilement pour une manifestation pacifique. Pour revenir aux messages du meeting, les leaders politiques, une vingtaine, ont tous répété, chacun avec ses mots, sur l’inopportunité d’un dialogue politique et la nécessité de respecter la constitution. Ils ont demandé, une fois encore, la libération des prisonniers politiques : Jean-Claude Muyambo, Christopher Ngoyi et Vano Kiboko notamment. Vital Kamerhe, patron de l’UNC,a lui insisté sur la nécessité de l’unité de l’opposition pour faire aboutir l’alternance en 2016. Etaient notamment présents : Eve Bazaiba (SG du MLC), Fidèle Babala (SGA MLC), le député Kiakwama, le député Basile Olongo, le député Fabrice Mpuela, Moïse Moni della, Jean-Lucien Bussa, Kudura Kasongo, Jeannot Mwenze Kongolo, Jean-Claude Vuemba, Joseph Olengakoy, Bertrand Ewanga, madame Tokwahulu et Ingele Ifoto. La tension va crescendo à l’approche du terme du dernier mandat du président Kabila. Ce dernier est soumis à de fortes pressions. La rue, la communauté internationale, l’Opposition et certains de ses partenaires politiques, ne lui demandent qu’une seule chose : une alternance pacifique l’année prochaine. Et pour cela nul besoin du dialogue : le respect de la constitution suffit amplement.