Médias : changements de leadership au sein des organisations

Mercredi 31 décembre 2014 - 10:19

L’année 2014 a été marquée par des changements majeurs intervenus à la tête de quelques organisations professionnelles des médias. Elle restera également marquée par la publication de l’étude menée par l’OMEC (Observatoire des médias congolais), sur le fonctionnement de l’audiovisuel public en République Démocratique du Congo.

Concernant les changements intervenus au sein de la corporation, nombre d’organisations professionnelles des médias ont connu de nouveau leadership à la tête de leurs directions. C’est le cas notamment de l’UNPC (Union nationale de la presse du Congo), et du CSAC (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication).

Après maints reports dus au manque des moyens pour se livrer à l’exercice démocratique en vue de procéder au changement des animateurs, l’UNPC a finalement réussi à organiser son congrès, du 19 au 21 juillet 2014 au centre catholique Caritas.

Conformément aux statuts de l’organisation professionnelle des journalistes, le congrès a permis l’élection du nouveau comité directeur de l’UNPC. Le président intérimaire Momat a ainsi cédé sa place à KasongaTshilunde Joseph Bocard, à l’issue de l’élection.

Hormis les membres du comité directeur d’autres structures de l’Unpc ont également connu de nouveaux animateurs à travers le même mécanisme démocratique qu’est l’élection. C’est le cas des membres de la commission de discipline et de délivrance de la carte professionnelle des journalistes opérant en République Démocratique du Congo et du commissariat aux comptes.

CSAC : Tito Ndombi succède à JB Bahala

Autre organisation des médias ayant changé de leadership, c’est le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac). Ainsi, pour violation des statuts et règlement intérieur régissant l’organisation, Jean Bosco Bahala qui assumait jusque-là les fonctions de président du Csac a été déchu par l’assemblée plénière qui a désigné, à l’occasion, l’un de ses membres, en l’occurrence Christophe NdombiKamakuluakidiko, pour le remplacer.

Il a été reproché au président déchu le fait d’avoir agi seul, en accordant un avis favorable à la requête de l’entreprise de télédistribution Startimes, sans se référer à l’assemblée plénière. En plus, les frais y afférents payés par Startimes n’ont jamais été versés au trésor public. L’argent a été détourné par le président qui n’avait pas daigné suivre la procédure indiquée.

L’audiovisuel public «otage» des pesanteurs politiques

Parmi les faits marquants de l’année, on ne peut passer sous silence l’étude réalisée par l’Observatoire des médias congolais sur le fonctionnement de l’audiovisuel public.

En effet, grâce à l’appui financier de l’ong sud-africaine OSISA (Open society initiative for Southernafrica), l’Omec a mené, de janvier 2013 à avril 2014, une étude sur l’audiovisuel public en République Démocratique du Congo.

Trois chercheurs ont, à l’occasion, sillonné les dix provinces du pays plus la capitale Kinshasa en vue de récolter des données nécessaires à l’organisation administrative et financière, ainsi que l’état de fonctionnement technique des médias officiels en RDC.

Ce travail de terrain a touché aussi les médias audiovisuels privés à caractère commercial, confessionnel, et associatif. Les enquêteurs ont, en effet, fait parler des gestionnaires des médias audiovisuels publics, des médias privés, ainsi que des professionnels opérant au sein desdits médias. Des responsables politiques et administratifs du secteur des médias, des organisations professionnelles des médias, et des représentants des consommateurs des médias ont été aussi interviewés.

Pour mettre d’accord toutes les parties prenantes, l’Omec a organisé, en septembre 2014 à Kinshasa, un atelier de validation des résultats.

Le constat général fait au terme de l’étude, est que l’audiovisuel public rd-congolais souffre d’un grave dysfonctionnement administratif, d’un terrible déficit financier, et d’un grand retard au plan technologique (difficultés de passage de la télévision analogique à la télévision numérique).

Il a été, par la même occasion, constaté aussi que les pesanteurs politiques empêchent l’audiovisuel public congolais d’être réellement au milieu du village.

En vue de sa vulgarisation, cette étude se trouve actuellement sous presse sous la forme d’un livre de poche.

Dominique Mukenza

Kabala Shambuyi