En prévision de la fin du deuxième et dernier mandat du président Kabila en décembre 2016, la question qui préoccupe la majorité des Congolais est de savoir si: «Joseph Kabila va se représenter ou pas ? » Dans sa tribune, Me Jean-Claude Katende, président national de l’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO) relance encore le débat sur l’après Joseph Kabila Kabange et sur l’alternance démocratique en République Démocratique du Congo.
En effet, cet avocat bien connu dans sa lutte contre l’impunité interpelle l’élite congolaise et souhaite voir en 2016 le peuple congolais assister à une cérémonie de passation du pouvoir entre le président sortant, Joseph Kabila et l’entrant.
Pour Me Katende, cette question de l’après Kabila n’est pas fondamentale, car l’article 70 de la Constitution dispose que « Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ».
Cet article ne donne au président de la République aucune possibilité de briguer un troisième mandat, d’une part, et les incidents des 19, 20 et 21 janvier 2015 démontrent à suffisance qu’en refusant «le glissement du délai constitutionnel relatif à l’organisation de l’élection du président de la République ».
La CENI interpelée
L’avocat appelle la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), la classe politique et la société civile à tout faire pour qu’en décembre 2016, un autre président élu soit installé à la tète de la RD Congo.
Pour lui, le peuple ne pardonnera pas à ceux qui ont le pouvoir aujourd’hui une prolongation du mandat du Président de la République quelles qu’en soient les raisons.
« Toute autre carte qui tendrait à créer une nouvelle transition, avec la possibilité de mettre en place un Gouvernement d’union nationale ou celle d’imposer le Président Joseph Kabila à la tète du pays par la force des armes ne sera jamais acceptée », dit-t-il.
« Tout ce que le peuple attend pour 2016, c’est le passage civilisé du flambeau entre Joseph Kabila, président sortant, et le président entrant, dont le nom n’est pas encore connu.
Dans cette perspective, même le silence de l’actuel locataire du Palais de la Nation à ce sujet ne l’inquiète pas, car la question est déjà réglée par la Constitution qu’il a jurée de respecter et de faire respecter. Partir en décembre 2016 est la seule voie qui pourrait lui garantir un avenir paisible au pays estime le juriste.
Le président national de l’ASADHO regrette la manière dont la classe politique et la société civile préparent «l’après Joseph Kabila ». Pourtant d’après lui, le départ du numéro un congolais est un événement qui concerne tout le monde : lui même, la majorité présidentielle, l’opposition, la société civile et toutes les congolaises et tous les congolais, raison pour laquelle chaque partie prenante a l’obligation d’agir dans le sens de renforcer la paix et de consolider la démocratie, insiste Me Katende.
Ne pas parler du départ constitutionnel du président Kabila, ne pas y penser est un acte d’irresponsabilité que les générations futures ne nous pardonnerons jamais, affirme cet avocat.
La majorité au pouvoir interpellé
Me Jean Claude Katende interpelle les hommes et les femmes de la majorité présidentielle. Ils doivent réaliser que Kabila n’est pas irremplaçable, dit il. Il exhorte les hommes et les femmes de la Majorité présidentielle à s’ouvrir au débat transparent et démocratique sur la succession du Président Joseph Kabila.
« Nous ne voulons pas que la majorité actuelle se désintègre, ce n’est pas utile à la démocratie. Or, la manière dont la question de la succession du président Kabila est gérée au sein de la majorité est de nature à faire disparaitre cette force politique qui pourrait être encore utile au pays » écrit il.
Me Katende exhorte le chef de l’Etat à se choisir un dauphin que la majorité présidentielle pourrait soutenir à la prochaine élection présidentielle. Il prie la MP à organiser des primaires pour que la majorité se choisisse un chef capable de la conduire à la victoire en 2016.
Par GKM