Une vive tension a régné lundi 10 novembre au siège de l’assemblée provinciale de l’Équateur, où la police a interpellé quatre anciens députés provinciaux qui avaient occupé divers postes au sein de l’exécutif provincial. Ces derniers étaient partis, au nombre de sept, pour reprendre de force leurs places dans l’hémicycle, affirment des témoins, en application d’un arrêt de la Cour suprême de justice ayant accordé cette possibilité à leurs collègues de la Province Orientale. L’avocat conseil des personnes interpellées dénonce une «réaction démesurée de la police sur des civils inoffensifs.»
Les quatre députés provinciaux honoraires interpellés sont Roger Mwamba, Jean-Faustin Mokoma, Norbert Endoto et Felly Ilonga. D’après le chargé de communication au commissariat provincial de la police à l’Équateur, ils ont été interpellés pour avoir troublé l’ordre public à l’hémicycle de l’assemblée provinciale.
Le rapporteur de cette institution, Louis Manzomba, indique que sept de leurs anciens collègues ont voulu ainsi accéder à la salle peu avant le début de la plénière de ce lundi, prévue à 10 heures. Grâce à l’intervention de la police, a-t-il poursuivi, ils ont été interceptés et évacués de la salle. Puis la plénière a pu se tenir à partir de 11 heures 45.
Aussitôt, les députés interpellés ont été acheminés au commissariat provincial de la police pour interrogatoire, avant d’être relaxés. Mais leur dossier sera transféré au parquet général.
Pour Me Mopila, l’avocat conseil de ces ex-députés, ses clients étaient partis simplement rencontrer le président de l’assemblée provinciale pour un dossier administratif. C’est pourquoi il a dénoncé les traitements dégradants dont ils ont été l’objet.
Depuis le samedi 1er novembre, une dizaine de ces anciens députés tente de réintégrer l’organe délibérant, suite à la lettre de rappel que le ministre de l’Intérieur a adressée au président de l’assemblée de l’Équateur, en date du 14 octobre dernier.
Cette correspondance rappelle l’exécution mutatis mutandis de l’arrêt de la cour suprême, rendu le 18 novembre 2013. Cet arrêt autorisait la réintégration de certains anciens députés provinciaux de la Province Orientale conformément à la réforme de 2011.