Tout le monde en convient : la croissance économique exceptionnelle que connait la RD-Congo actuellement, taux de croissance de 9% en 2014 et taux de croissance de 10% projeté en cette année, ne profite pas aux couches les plus vulnérables. Conscient de cela, le premier ministre Augustin Matata a initié une réflexion stratégique sur comment faire pour que l’économie rd-congolaise croisse vite et bien mais qu’elle puisse aussi profiter au plus grand nombre.
C’est la problématique de la croissance inclusive. Question complexe à résoudre, le premier ministre a donc convié la prestigieuse université américaine d’Harvard pour cogiter là-dessus. Bien entendu, la crème des experts rd-congolais est aussi associée à cette méga-réflexion dont le but est la réduction de la pauvreté. Ce mixte entre théoriciens et praticiens ainsi qu’entre étrangers et nationaux, c’est pour éviter les pièges du copier-coller économique. Selon le premier ministre, il n’y a pas de modèle de développement transposable car chaque pays à ses propres spécificités. Sous le thème « Croissance économique inclusive en RDC », une conférence économique de haut niveau se tient au Grand Hôtel de Kinshasa. Les travaux ont débuté hier jeudi 8 et se termineront aujourd’hui vendredi 9 janvier 2015. Dans son mot d’ouverture, le premier ministre a aussi fixé l’objectif de cette conférence, à savoir : élaborer un modèle de développement propre à la RDC. Modèle qui doit concilier croissance qualitative et durable ainsi que réduction de la pauvreté. Ce modèle a-t-il expliqué à la presse doit se nourrir des expériences des autres nations. Pour Matata, le temps est venu de briser le paradoxe congolais : sol riche, population pauvre. « Depuis son accession à l’indépendance en 1960, la RDC connaît un paradoxe majeur, son développement économique et social est resté très bas tel que le renseigne l’indice de développement humain publié par le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), contrastant fortement avec la richesse naturelle du pays. En effet, la RDC est l’un des pays les plus riches au monde en termes de dépôts de minéraux tels que le cobalt, diamant, or, cuivre et coltan ainsi que l’eau, les forêts et autres ressources naturelles. Le défi de transformer ce potentiel en une opportunité de développement qui bénéficie à l’ensemble de congolais est un des enjeux clés du développement de notre époque », souligne le chef de l’Exécutif congolais qui invite la Conférence de haut niveau « à éclairer suffisamment sur cette question qui préoccupe l’élite intellectuelle, sociale et politique de notre pays » a dit le premier ministre. Son discours prononcé devant ses ministres, les hauts fonctionnaires, les invités de marque, le premier ministre s’en est allé pour répondre à d’autres charges d’Etat. Les travaux se sont poursuivis en atelier après la plénière. De cette conférence donc est attendu des solutions originales et opérationnelles pour hisser la RDC dans le concert des nations des pays Emergents. Avec la détermination qu’on lui connait, Matata Mapon mettra le plus grand soin à appliquer rigoureusement la feuille de route qui en découlera.
PAUL MULAND