C’est depuis plusieurs années et plus précisément avant la construction du pont Maréchal Mobutu dont le premier coup de pioche a été donné le 5 Mai 1979, que les pêcheurs et vendeuses des poissons frais en provenance du Fleuve Congo occupaient un espace dans les environs dudit pont.
Lequel espace qu’ils avaient ensuite transformé en marché qui était devenu très célèbre à Matadi. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces mêmes pêcheurs et vendeuses qui ne détenaient pourtant aucun titre de propriété, se faisaient passer pour les propriétaires légitimes de cet endroit.
Il y a quelques semaines cependant, ils étaient tous interdits d’y accéder par les autorités sans pour autant connaître les principales causes. Ne sachant à cet effet où étaler et vendre encore les produits de leur pêche, ils ont commencé à crier sur tous les toits et à revendiquer.
Ce qui a en effet attiré l’attention de l’autorité urbaine qui n’a pas tardé à les inviter dans son bureau de travail pour éclairer leur lanterne.
C’est grâce à cette rencontre qu’ils ont enfin été édifiés. Car, selon le maire Jean Marc Nzeyidio Lukombo qui a apaisé les esprits surchauffés de tous ces propriétaires autoproclamés de l’espace querellé, toute cette concession est pour le moment occupé par une entreprise de la place qui l’a racheté en bonne et due forme à l’Etat congolais pour y construire un port. Et pour l’heure, a-t-il indiqué par ailleurs, les travaux de construction de ce port sec avancent à pas de géant.
Suite à ce qui précède, l’autorité urbaine qui a toujours prôné la paix sociale à travers sa ville, a promis à ses interlocuteurs un autre endroit beaucoup plus favorable et spacieux où ils pourront exposer et vendre leurs produits de pêche chaque matin, et, éventuellement, s’approvisionner en d’autres produits agricoles et de première nécessité ; mais sans pour autant indiquer ce nouvel emplacement.
Ce qui n’a pas plu à Mansoni Matamba, l’un des membres influents du Comité directeur de l’Association des pêcheurs de Matadi (Assopema) qui, lui, n’a pas mâché les mots en qualifiant de « distraction » les propos tenus par l’autorité urbaine.
Raison pour laquelle, rangés comme un seul homme, tous les pêcheurs de Matadi présents à la rencontre initiée par l’autorité urbaine ont encaissé cette décision de délocaliser leur marché tout en sollicitant à cette dernière l’octroi gratuit d’un terrain sur place à Matadi où ils peuvent construire, avec l’appui financier du gouvernement provincial du Kongo Central, un marché moderne de la trempe de celui de Kinkole à Kinshasa.
Le maire de Matadi qui est en effet resté insensible à leur demande, a promis de l’étudier avec ses services spécialisés en la matière afin de trouver les voies et moyens susceptibles d’y trouver un remède dans un temps record.
C’est dans ce climat de parfaite compréhension mutuelle que cette rencontre à pris fin à la satisfaction générale des pêcheurs de la ville portuaire de Matadi et de ses environs.
Par Dieudonné Muaka Dimbi