Le leader de l’Ecidé appelle la communauté internationale à accompagner le peuple congolais dans son combat jusqu’à la victoire finale
Aussitôt rentré à Kinshasa après un séjour d’un mois et demi aux Etats-Unis, l’opposant Martin Fayulu a fait la restitution de ce périple américain hier lundi 16 mars 2015 à la paroisse Fatima, à Kinshasa, dans la commune de la Gombe.
En effet, le leader de l’Ecidé, coordonnateur de la plate-forme » Sauvons la RDC » et Forces acquises de l’Opposition (Fac), Martin Fayulu, est parti de Kinshasa le 31 janvier 2015 pour prendre part au Déjeuner de prière, organisé chaque année au début du mois de février à Washington, auquel le président des Etats-Unis assiste également.
L’opposant avoue avoir rencontré les hauts fonctionnaires du Bureau des Affaires africaines au Département d’Etat, les sénateurs et les congressmen, les responsables de l’Institut international républicain ainsi que certaines personnalités américaines.
Après des contacts qualifiés de » fructueux » avec des officiels américains, Fayulu a animé des conférences dans plusieurs villes des Etats-Unis pour échanger avec des compatriotes congolais.
A l’en croire, il s’est, tour à tour, rendu à Washington, Charlotte, Atlanta, Philadelphie, Miami, Chicago, Boston et Dallas. A l’étape européenne, après avoir été reçu au Parlement européen où il a plaidé les cas de ses camarades détenus arbitrairement à la Prison centrale de Makala, il a été à la Direction Afrique du ministère des Affaires étrangères et a rencontré des personnalités politiques européennes.
Le leader de » Sauvons la RDC » a également rencontré des Congolais résidant dans huit villes européennes, dont Bruxelles, Paris, Lyon, Lausanne, Zurich, Berne, Cologne et Vienne.
Concernant le Dr Mukwege : » Martin Fayulu n’a proposé personne »
En rapport avec des propos que Martin Fayulu aurait tenus sur le Dr Mukwege, » Je n’ai proposé personne comme candidat président de la République, à qui que ce soit, lors de mon passage à Washington « , a-t-il clarifié. Selon lui, ses propos ont été mal interprétés et délibérément exploités hors contexte.
Pas de transition en RDC
Le coordonnateur des Fac dit ne pas souhaiter une transition en République démocratique du Congo, parce que la Constitution doit être respectée. Accorder une transition c’est donner des béquilles au régime finissant qui n’a plus qu’une année et quelques mois de survie. » Notre pays est à la croisée des chemins et nous devons absolument refuser de nous laisser distraire par des questions non essentielles « , a-t-il dit.
Du découpage territorial
Pour Martin Fayulu, on ne peut pas coupler, dans la précipitation, les scrutins locaux et l’installation, en même temps, de nouvelles provinces. » C’est dangereux et irresponsable « . Selon l’orateur, non seulement le pays ne peut pas se le permettre, mais c’est aussi une source de conflits meurtriers et d’éclatement de la République démocratique du Congo (RDC). » C’est le chaos et la balkanisation de la RD Congo ! » s’est-il exclamé.
Les locales, municipales, urbaines… après 2016
Le n°1 de l’Ecidé estime que les élections locales, municipales et urbaines doivent être renvoyées après 2016 pour une programmation plus rationnelle. Quant aux provinciales, elles auront lieu cette année pour résoudre la crise de légitimité des députés provinciaux, gouverneurs et vice-gouverneurs, ainsi que des sénateurs dont les mandats ont largement dépassé leurs délais, énervant ainsi la Constitution.
En plus, la révision du fichier électoral est un impératif pour résoudre la question de la violation de l’article 5 de la Constitution en ce qui concerne les nouveaux majeurs depuis novembre 2011 ainsi que la question de sa corruption et des cartes d’électeurs trafiquées.
Ainsi, » nous souhaitons l’élaboration d’un calendrier électoral consensuel, réaliste et réalisable dans les délais constitutionnels « , a-t-il dit.
Martin Fayulu exige, enfin, la libération de tous les détenus politiques et d’opinion, dont Christopher Ngoy, Jean-Bertrand Ewanga, Eugène Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, Cyrille Mopapa, Vano Kiboko, Erick Kikunda…
Aussi, il insiste sur la non-instrumentalisation de la justice aux fins de traquer les opposants ainsi que les journalistes et membres de la société civile, la réouverture de tous les médias privés fermés, ainsi que la garantie de la neutralité de l’armée, de la police nationale, des services de sécurité et de l’administration publique.
Non impliqué dans l’incident Kamerhe
Dans un communiqué de presse du 12 mars signé par le SG Devos Kitoko Mulenda, l’Ecidé porte à la connaissance de l’opinion tant nationale qu’internationale que, contrairement aux informations qui circulent sur les réseaux sociaux, son président national, le député Martin Fayulu, n’est associé ni de près, ni de loin, à l’incident qui s’est produit le 11 mars 2015 lors de la conférence de presse de Vital Kamerhe à Washington, aux Etats-Unis.
D’ailleurs, poursuit le communiqué, l’Ecidé a toujours condamné tout recours à la violence, toutes violations des libertés et droits fondamentaux de l’homme, prêche le dialogue permanent et prône le respect de la Constitution.
Aussi, au regard des enjeux importants auxquels fait face la RDC, l’Ecidé est pour le raffermissement de l’unité de l’Opposition souhaitée tous les Congolais.
Par LM