Marie Misamu : trop de couacs dans l’organisation

Mardi 2 février 2016 - 12:24
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Cinq  jours après la mise en terre de Marie Misamu à la Nécropole « Ciel et Terre », Kinoises et Kinois n’arrêtent  d’épiloguer sur les dysfonctionnements  enregistrés dès l’annonce de la disparition de l’auteure de « Salela ngai bikamwa », tout au long des préparatifs de ses funérailles ainsi que durant les deux jours de ses obsèques. Pour d’aucuns, les hommages qui devaient lui être rendus se sont soldés par un fiasco organisationnel.

Les défaillances enregistrées ça et là étaient liées aux dysfonctionnements de la multitude de structures impliquées dans l’organisation des obsèques. On sait que la famille de la défunte était en connexion avec les officiels, même si l’Association des Musiciens Chrétiens du Congo (AMCC) avait logiquement revendiqué et obtenu la coordination des funérailles. Mais cette dernière, au lieu d’élargir son comité d’organisation à quelques  artistes profanes afin de mieux se tirer d’affaire, avait préféré faire cavalier seul.   Pourtant, lors de sa conférence de presse du 23 janvier 2016, l’AMCC avait promis de faire les choses proprement. Mais, il se raconte qu’une centaine de macarons avaient été imprimés  pour être remis aux journalistes pour la couverture de l’événement, alors qu’à Kinshasa, il y a plus de deux cents télévisions, radios et journaux. Entretemps, les membres du comité d’organisation s’étaient empressés de se procurer leurs propres badges.

Les médias invités sur l’avenue Kimbondo , commune de Bandal, le mercredi 27 janvier 2016 dans la matinée, avaient dû attendre vainement, jusque tard dans la soirée les fameux macarons pour leur accréditation. Ils étaient finalement priés de revenir le jeudi 28 janvier 2016.  Estimant avoir été marginalisés, de nombreux journalistes n’y étaient pas revenus.

En outre, l’AMCC aurait dû aménager un « quartier général » où les personnes désireuses d’obtenir des informations sur les obsèques pouvaient se renseigner.

On comprend pourquoi Shaka Kongo s’en est pris à ses collègues de l’AMCC le jour des funérailles. Ignorés par le comité d’organisation, plusieurs artistes de la musique mondaine n’ont pas caché leur déception.

L’artiste musicien Emeneya, par exemple, avait été pleuré à l’esplanade du Palais du Peuple. Présent à ces obsèques et voulant rassurer le public, le gouverneur Kimbuta  avait fait comprendre à quelques confrères chargés de la modération que les funérailles ont été placées dans ce site pour permettre aux citoyens de toutes les conditions  de lui rendre hommage. C’est ainsi que le public avait été prié de se mettre en file indienne et d’aller s’incliner à tour de rôle devant sa dépouille mortelle.

On peut se demander pourquoi on n’a pas adopté la même méthode pour les funérailles de Marie Misamu.
  Tout en admettant  que l’intervention des forces de l’ordre était motivée par la présence d’une foule nombreuse à l’esplanade du stade des Martyrs le vendredi passé et qu’il fallait écourter les obsèques, il est clair que si on avait expliqué aux gens la veille le changement de programme, de nombreux fans de Misamu ne s’y seraient pas rendus. Et il y aurait eu moins de récriminations envers les organisateurs des funérailles. C’était scandaleux de voir de nombreuses personnalités, artistes de tous genres et des proches parents ne pouvoir déposer leurs gerbes de fleurs autour de la chapelle ardente.
Jean-Pierre Nkutu

 

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