La manoeuvre des FDLR dévoilée

Jeudi 18 septembre 2014 - 11:59

Image retirée.Le général Abdallah Wafy, numéro 2 de la Monusco, est revenu à la charge hier mercredi 17 septembre 2014 en confirmant que le processus de reddition volontaire des éléments des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) bat de l‟aile. « Depuis le dernier point de presse, rien n’a bougé, autant à Kanyabayonga qu’à Walungu, il n’y a plus eu d’opération de reddition. Le dernier événement en date, c’est la lettre envoyée au président en exercice de la SADC, le Zimbabwéen Robert Mugabe, par le président intérimaire des FDLR disant qu’ils ne quitteront la RDC sous aucune condition… », a-t-il souligné, tout en imputant ce blocage à cause des atermoiements funestes du leadership des rebelles rwandais. En effet, avait-il déjà indiqué le mercredi dernier, ce processus connait des blocages uniquement à cause des FDLR qui refusent de concrétiser une promesse qu‟ils avaient eux-mêmes faite. Face à ce refus manifeste des FDLR, ce chef des casques bleus a conclu qu‟il revient aux partenaires de ce processus, la Communauté internationale (ONU, UA, SADC, CIRGL, etc.) de prendre des décisions à l‟endroit de cette force négative. D‟ores et déjà, une rencontre d‟évaluation de l‟ultimatum décidé à Luanda se tiendra en début octobre pour examiner ce qui parait comme un défi des FDLR à la communauté internationale. « Je leur ai même dit que j’étais prêt à mettre à leur disposition un hélicoptère pour les femmes et les enfants, ils n’ont pas répondu à l’appel. Ils n’ont pas envie de partir. C’est tout ! », avait-il conclu. Cependant, a-t-il dévoilé, il faut attendre le 2 octobre 2014 à la suite de l‟évaluation à mi-parcours pour connaitre l‟option qui sera prise par la SADC, la CIRGL et les autres acteurs face à cette mauvaise foi des FDLR. D‟ores et déjà, révèle-t-il, les activités guerrières menées ces derniers temps par les FDLR avec les Maï-Maï Cheka pourraient être des manoeuvres pour « tuer » ce processus. Il convient de noter à cet effet, d‟après la radio onusienne, que des vagues de déplacés arrivent depuis trois jours dans les localités de Bukumbirwa, Kishongya, Rusamambo et Kanune, au Nord-Kivu. Ces habitants fuient les combats entre des miliciens dissidents au mouvement Ndumadefense of Congo de Cheka et les combattants hutus rwandais des FDLR dans les villages de Bukonde, Kabingu et Ngaha, à plus de 250 km, au nord-ouest de Goma. Selon la société civile, la plupart des habitants des villages d‟accueil ont eux aussi abandonné leurs maisons depuis lundi 15 septembre. Dans les villages de Bukumbirwa, Kishongya, Rusamambo et Kanune, la plupart des habitants ont également fui, craignant pour leur sécurité. Epuisés et affamés après deux à trois jours de marche, les déplacés se disent incapables de poursuivre leur route. Le président de la société civile du groupement d‟Ikobo, Sylvain Mohindo, évoque même la présence de femmes enceintes dont le processus d‟accouchement a été déclenché. Sur place, pourtant, il n‟existe aucune structure médicale pouvant les assister, s‟inquiète-t-il. D‟après la société civile, la prise en charge alimentaire des déplacés aussi pose problème. Les autorités administratives locales avouent leur incapacité à les encadrer. Elles invitent les organisations humanitaires à effectuer une mission sur les lieux pour évaluer leurs besoins.

 

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