Manifestation de l’Opposition du 15 septembre à N’Djili : Kinshasa conteste le rapport de HRW

Lundi 12 octobre 2015 - 14:54

Après les incidents survenus lors de la manifestation de l’Opposition, tenue le 15 septembre dernier à la place Sainte Thérèse N’Djili, Human Rights Watch avait rendu public un rapport indexant des autorités aussi bien politiques, policières que militaires de la République démocratique du Congo.

Réagissant à ce rapport, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, a adressé une correspondance, le samedi 10 octobre 2015, à Ida Sawyer, chercheuse Senior à Human Rights Watch, dans laquelle il conteste ce document, dont une partie du contenu est qualifiée de  » caricaturale « .

 » Il ne me parait pas vraisemblable au travers du rapport que Human Rights Watch ait eu le moyen d’une enquête susceptible de lui permettre de distinguer parmi ce qu’elle appelle ‘foule de plusieurs milliers de protestataires’ les membres de l’armée, de l’Agence Nationale de Renseignement et de la Police Nationale, tous habillés en tenue civile…  » peut-on lire dans cette correspondance.

Lambert Mende, qui fait l’observation selon laquelle toutes les thèses avancées par l’Opposition par présomption le même 15 septembre, sont exactement les mêmes présentées dans le rapport de HRW, estime que,  » prétendre que des policiers et militaires auraient pris part à une attaque menée avec ‘des gourdins et des bâtons’ en bois, semble plus que caricatural et donne l’impression d’un assemblage d’arguments au forceps destiné à ternir à tout prix l’image des forces de sécurité de la RDC du point de vue du respect des droits de l’homme en vue d’un objectif inavoué « , poursuit cette lettre.

Le porte-parole du gouvernement, qui rappelle que la manifestation du 15 septembre 2015 avait été autorisée par les pouvoirs publics attitrés, pense que  » tous les témoignages neutres attestent qu’elle s’est globalement déroulée sans heurt, les incidents auxquels vous faites allusion n’ayant surgi que vers sa fin « .

Kinshasa annonce qu’une enquête a été diligentée pour établir les faits et les responsabilités.  » Il ne nous semble pas judicieux de présupposer lesdites responsabilités sans s’entourer de suffisamment de précautions méthodologiques « , précise-t-il. En tout état de cause, insiste-t-on, les informations dont Human Rights Watch disposerait sur ce dossier devraient être mises à la disposition des autorités judiciaires qui, le cas échéant, pourront sanctionner ceux qui le méritent, quels qu’ils soient.

Ce membre du gouvernement a également saisi cette opportunité pour évoquer un autre rapport de HRW qui a mis gravement en cause le commandant de la police de la ville province de Kinshasa, accusé d’enlevé, torturé et fait disparaitre les Kulunas que le dernier prétend avoir été instrumentalisés le 15 septembre.

L’opinion tant nationale qu’internationale attend, sans nul doute, la réponse de Human Rights Watch à la lettre du gouvernement congolais qui n’est pas d’accord avec le rapport produit en rapport avec la manifestation de l’Opposition du 15 septembre 2015 à la place Sainte Thérèse de N’Djili.

Par Lefils Matady