La manifestation de l’opposition contre la révision constitutionnelle, dont le coup d’envoi était donné hier lundi 12 janvier 2015 sur l’avenue de l’Enseignement, dans la commune de Kasa-Vubu, avec pour point de chute le Palais du peuple, a été violemment réprimée par des éléments de la police. Des leaders de cette famille politique, notamment Vital Kamerhe , Delly Sessanga, Kudura Kasongo, Jean Lucien Bussa, Martin Fayul, Pascaline Kudura, Mwenze Kongolo, Jean-Claude Vuemba, Mayo… ont été brutalisés et bombardés de gaz Lacrymogènes, alors qu’ils tentaient de se diriger vers le Palais du peuple, à partir du siège de l’UNC, accompagnés de leurs militants, pour empêcher le débat sur le projet de la loi électorale à l’Assemblée Nationale.
Plusieurs militants des partis politiques de l’opposition tels que l’UNC , l’Ecidé, le MLC, l’Envol, le CEDER, le MPCR… mobilisés pour cette occasion ont été blessés et d’autres arrêtés. Les sièges des partis de l’opposition – MLC, Ecidé, ATD et MLP – situés sur l’avenue de l’Enseignement n’ont pas été épargnés par cette brutalité policière. Kudura Kasongo, président du FIS, a été grièvement blessé à la jambe. Son épouse a parlé d’une balle qui a atteint la jambe de son mari pendant qu’il cherchait à braver la police.
Certains leaders de l’opposition qui se sont retranchés au siège de l’UNC pour faire le point de la situation, à savoir Kamerhe, Fayulu, Mwenze Kongolo, Kudura Kasongo, Pascaline Kudura, Gabriel Mokia… ont été pris en étau, avec leurs militants, pendant plus d’une heure, par la police qui ne s’est pas empêchée de jeter des gaz lacrymogènes à l’intérieur du siège du parti de Vital Kamerhe.
On a noté la présence remarquable de Jean Claude Muyambo, qui a fait le déplacement de Lubumbhasi pour venir soutenir cette action de l’opposition contre la revision constitutionnelle.
Dans la leur déclaration commune, Vital kamerhe, Jean Claude Muyambo, Mwenze Kongolo, Fayulu, Gabriel Mokia, Fabien Mutomb…ont appelé la population congolaise à vaincre la peur pour barrer la route au passage en force de la majorité qui cherche à obtenir le glissement du calendrier électoral par la révision de la loi électorale en vue de prolonger le mandat du Chef de l’Etat en fonction au-delà de 2016.
Unis dans un front commun contre la révision de la loi électorale, ces acteurs de l’opposition ont condamné la répression de leur manifestation pacifique, un acte qui porte atteinte aux valeurs démocratiques acquises au prix d’une longue lutte. Ils ont annoncé d’autres actions de grande envergure pour obtenir coûte que coûte l’alternance au pouvoir lors des élections de 2016.
D’autres députés de l’opposition dont José Makila, Delly Sessanga, Franck Diongo ont été aspergés de gaz Lacrymogènes, en dépit de leur immunité, pendant leur refuge au siège de ATD de José Makila. Indigné, Delly Sessanga, dans une déclaration faite devant le siège du parti de Makila, a dénoncé les actes de violence infligés aux élus du peuple qui ont commis pour le seul péché d’user de leur droit de manifester pacifiquement leur reconnu par la Constitution et d’autres lois du pays comme le statut de l’opposition. .
Il a mis en garde les députés de la majorité contre l’adoption du projet de loi électorale déposé par le gouvernement qui rompt, selon lui, le consensus politique obtenu au prix du sang et des guerres civiles à Sun City.
Le président de l’Envol a dénoncé les pièges contenus dans ce projet de loi qui vise l’allongement du mandat du président de la République et des députés.
Après toutes les tentatives des leaders de l’opposition et leurs militants de braver la police pour atteindre le Palais du peuple, les députés de l’opposition ont finalement levé l’option de rejoindre la plénière de l’Assemblée nationale, pour tenter de bloquer, sans succès, le débat sur le projet de la loi électorale.
ERIC WEMBA