Majorité et Opposition sur le pied de guerre !

Jeudi 10 septembre 2015 - 11:15

L’avis de la Cour Constitutionnelle sur le processus d’élection des gouverneurs ainsi que sur le processus électoral dans sa globalité, a provoqué un véritable tsunami au sein de la classe politique congolaise.

Majorité et Opposition ne ratent plus une seule occasion pour se rentrer dedans et s’entr’accuser de tous les maux. Pour dire vrai, c’est l’Opposition qui a ouvert le feu la première. Accusant la Majorité de consacrer le glissement et d’avoir entraîné la Cour constitutionnelle dans un piège sournois.

Les opposants affirment que le fait de déclarer prioritaire l’élection des gouverneurs avant toute autre élection par la Cour Constitutionnelle met le calendrier électoral global en danger.

Car, le Gouvernement a avoué n’avoir pas budgétisé le processus du démembrement des provinces, ce qui indique, au regard de l’avis de la Cour Constitutionnelle, qu’il faudrait d’abord commencer par budgétiser ce processus avant de le déclencher.

Or, la session budgétaire ne débute que le 15 septembre, ce qui laisse logiquement entrevoir que le calendrier électoral global, avec lest provinciales au 25 octobre, ne saurait être respecté. De fil en aiguille, on comprend que tout le processus électoral entre dans une terrible phase d’incertitudes.

Toutes les conséquences

Il faut dire que l’Opposition est montée sur ses grands chevaux depuis que de la bouche la plus autorisée de la Majorité, il est sorti la vision claire de cette famille politique sur le glissement. Pour les troupes kabilistes en effet, le procès des délais butoirs n’a aucun fondement constitutionnel. Le vrai problème, fait savoir la Majorité, réside dans le respect de la disposition pertinente de l’article 70 de la Constitution. Cette dernière stipule que la Président de la république reste en fonction jusqu’à l’élection du nouveau président.

L’Opposition crie au scandale et voudrait en découdre avec la Majorité. La première attend de pied ferme la session budgétaire de septembre pour prendre ses responsabilités.

Comme Le Palmarès l’a révélé dans son édition d’hier, cette session est de tous les enjeux et dangers. C’est elle qui va fixer l’opinion nationale sur la suite réservée au processus électoral. Au calendrier global notamment.

Au regard des signaux, point n’est besoin de se bercer d’illusions. Le pays traverse une très mauvaise passe financière. La chute brutale des cours des matières premières oblige.

Déjà que le trésor public éprouve tout le mal du monde à maintenir les équilibres financiers, ce serait condamner le pays à l’asphyxie si jamais l’on prétendait doter la Ceni de plus de 800 millions de dollars requis pour les élections.

N’importe comment, la pertinence du Dialogue politique commence à s’imposer. Elle va se montrer beaucoup plus pressante dès que les secrets de la loi budgétaire seront rendus publics.

Chacun, dans son état-major politique, pourra évaluer la situation et tirer toutes les conséquences qui s’imposent.

Par LP

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