L’UPC RÉCOMPENSE LES PERFORMANCES ÉCONOMIQUES DE MATATA PONYO

Lundi 30 novembre 2015 - 06:09

C’est une première dans l’histoire de la République démocratique du Congo. Voir élevé au rang de ’’Docteur Honoris Causa’’ un Premier Ministre congolais en fonction. Heureux promu, Augustin Matata Ponyo a été à l’honneur le samedi 28 novembre dernier à l’Université protestante au Congo (UPC), où le titre lui a été décerné. Cérémonie haute en couleurs qui a mobilisé une fourchette d’invités du monde politique, économique, social et culturel.

Le moment est historique. Quand, devant un parterre d’invités, le Professeur-Recteur de l’UPC, Mgr Ngoyi Bolia, après le prononcé du jury, remet au récipiendaire le diplôme et le revêt de la toge et de la toque. Symbole que Matata Ponyo entre désormais au panthéon d’hommes qui ont marqué positivement l’histoire de la RDC.
Constitué des professeurs Mabi Lukusa, Kabamba Nteba, Kabuya Kalala, Tshiunza Mbiye, Kalala Tshimpaka, Sumata ainsi que du professeur Ilashi Ushengo, le jury relève les différents points qui ont milité pour le choix du récipiendaire : la stabilité du cadre macro-économique, la résilience de l’économie de la RDC face aux chocs externes, d’importantes réformes en matière des finances publiques, la construction des infrastructures de base, la valorisation des ressources humaines, des innovations managériales...
Président du jury, le professeur Adolphe Ilashi Ushengo justifie, lui, le choix porté sur le récipiendaire par tant de mérites à la base des performances économiques : recherche de l’excellence, constance, ténacité, sérieux, discipline… "Autant de qualités réunies en un seul homme, qui a réussi à bâtir une gestion économique du pays", commente-t-il.

L’EXPOSE DU RECIPIENDAIRE
Invité pour présenter sa leçon académique, le récipiendaire, Matata Ponyo axe son intervention sur la "Stabilisation macro-économique et croissance économique en République Démocratique du Congo de 2002 à 2015, de la théorie à la pratique". Le Premier Ministre livre les secrets de sa réussite : la confiance placée en lui par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, et la détermination de l’ensemble du Gouvernement qu’il dirige.
Il s’agit ensuite, selon lui, des performances économiques et sociales exceptionnelles réalisées par la RDC. Ces performances qui, d’après le récipiendaire, trouvent leur explication fondamentalement dans le leadership fort et la bonne gouvernance.
"Il faut que cette flamme soit transmise de génération en génération, de République en République, de gouvernement en gouvernement, pour espérer un Congo plus beau qu’avant, pour aspirer à une économie développée d’ici 2050, avec un revenu brut par tête de plus de 10.000 USD. Le rêve est permis et possible, si nous le voulons. Car, à toute vision, Dieu apporte la provision", conclut le Premier Ministre.

UN PARCOURS ELOGIEUX
C’est à la Faculté des Sciences économiques de l’Université de Kinshasa qu’Augustin Matata fourbit ses armes. Une formation universitaire, sanctionnée par une promotion à la Banque centrale du Congo, où il consolide ses aptitudes à la Direction des Etudes. S’ensuit un long passage au ministère des Finances. Matata Ponyo gravit tous les échelons jusqu’à en prendre les commandes en 2010. Parallèlement, commentent ses proches, il se distingue par sa prestation au Bureau Central de Coordination (BCeCo) comme Directeur général jusqu’ à avril 2012 quand le Chef de l’Etat lui confie les commandes du Gouvernement.
Selon un de ses proches, ’’Matata Ponyo a aligné, depuis sa nomination à la tête du Gouvernement, des résultats économiques dont la pertinence a traversé les frontières nationales. Pour le cas particulier, la Banque africaine de développement (BAD) l’a honoré à deux reprises, en l’associant à son siège d’Abidjan aux rencontres autour de l’avenir économique de l’Afrique’’.

ECHANGE D’EXPERIENCES
"La première, c’était en marge des assemblées annuelles de la BAD en mai dernier, poursuit la source. La BAD l’avait convié quelques jours après dans la même capitale ivoirienne à un séminaire-atelier sur le défi énergétique de l’Afrique. Par la suite, c’est à Accra (Ghana) que Matata est allé exposer, à côté de la Banque mondiale et de la BAD, l’expérience congolaise dans la mise en œuvre des stratégies de réduction de la pauvreté. Son séjour dans la capitale ghanéenne s’est achevé par un exposé magistral à l’université du Ghana".
Devant le monde scientifique ghanéen, Matata Ponyo a défendu le modèle congolais de lutte contre la pauvreté. Il se résume, a-t-il dit, en une formule que toute l’Afrique devait prendre comme référentiel dans l’élaboration de toute stratégie de réduction de la pauvreté. 
Selon lui, la réduction de la pauvreté était la résultante d’un leadership fort combiné à la bonne gouvernance. D’où, sa formule magique : RP (Réduction de la pauvreté)= LE (Leadership fort) + BG-(Bonne gouvernance). "Il était temps qu’en RDC, le monde universitaire reconnaisse, à l’instar de l’université du Ghana, la portée de performances économiques qu’aligne le gouvernement", conclut le collaborateur du Premier ministre.

UN FIN TECHNOCRATE
"Fin technocrate, Matata a su imposer un rythme, permettant à la RDC d’enregistrer la plus grande période de stabilité du cadré macroéconomique de son histoire. Aujourd’hui, la RDC aligne fin période, comme en 2014, un taux d’inflation d’à peine l%, à côté d’une croissance- robuste", commente un analyste.
"Récemment, commente-t-il, le Fonds monétaire international (FMI) a classé la RDC dans la liste étriquée de trois grandes économies mondiales en pleine croissance. Aussi, malgré le choc exogène exercé par la chute des cours des matières premières sur le marché mondial, la RDC vise-t-elle un taux de croissance de 7,7%, largement au-dessus de la moyenne africaine". Yves KALIKAT