Pour avoir été nommés au gouvernement de cohésion nationale
Pour Fidel Babala, SG adjoint de la formation politique chère à JP Bemba, les trois ex-cadres n’ont pas été mandatés par le parti pour effectuer leur entrée dans l’exécutif
Par Lefils Matady
Pour avoir effectué leur entrée, sans l’autorisation du Mouvement de libération du Congo (MLC), ce, contre la ligne du parti, Thomas Luhaka Losendjola, Germain Kambinga et Omer Egbake sont radiés de leur formation politique.
L’annonce a été faite hier lundi 8 décembre 2014, à travers les médias, par le Secrétaire général adjoint, Fidel Babala. « Nous prenons acte que des gens qui étaient hier au MLC sont entrés au gouvernement. Conformément à la ligne du parti, dès leur entrée, ils sont exclus du MLC », a dit Fidèle Babala.
Pour lui, n’ayant pas été mandatés par le MLC, « les formalités de leur exclusion vont suivre. Mais prenez acte qu’à partir d’aujourd’hui, ils sont suspendus de toutes leurs fonctions, en attendant qu’on convoque le bureau politique du parti », a poursuivi Fidel Babala.
La suspension de Thomas Luhaka, n°1 du parti en l’absence de JP Bemba, martèle-t-il, « se fera par les organes délibérant du parti ».
Et d’ajouter, « mais les mesures provisoires ont été prises depuis ce lundi matin par les quatre secrétaires généraux adjoints qui vont prendre acte de son indisponibilité par leur entrée au gouvernement et vont convoquer le collège des fondateurs pour les exclure, conformément aux statuts ». Le SG adjoint du MLC assure que « s’il faut un acte signé par JP Bemba lui-même, ce sera fait ».
Il faut savoir que Thomas Luhaka est le deuxième Secrétaire général à trahir le MLC à un moment extrêmement sensible de l’histoire politique de la République démocratique du Congo, après François Mwamba. D’autres hauts cadres du parti tels qu’Olivier Kamitatu, Delly Sessanga, Thambwe Mwamba, Yves Kisombe et autres se sont également comportés de la même façon, pour se retrouver aujourd’hui dans le camp de la Majorité présidentielle.
Gouvernement de cohésion nationale : lune de miel pour le Pprd, Palu et Mlc
Pour rappel, Joseph Kabila a nommé, dimanche 7 décembre 2014, le gouvernement dit de cohésion nationale. Matata Ponyo reste, sans surprise, 1er ministre. Les trois vice-premiers ministres viennent du PPrd (Boshab), du Palu (Makiashi) et du Mlc (Luhaka).
Cela n’est pas fait de manière hasardeuse. 17 nouvelles têtes ont effectué leur entrée dans cette équipe, parmi lesquelles des « opposants ». 11 anciens ministres ont été reconduits, et trois permutations opérées.
Le nouveau gouvernement comprend trois vice-Premiers ministres. Parmi eux, Thomas Luhaka, secrétaire général viré du MLC de Jean-Pierre Bemba, qui devient vice-Premier ministre et ministre des Postes et télécommunications.
Evariste Boshab, secrétaire général du PPRD, le parti présidentiel, est lui aussi nommé vice-Premier ministre. Il sera en charge de l’Intérieur.
Le troisième vice-Premier ministre est Willy Makiashi. Il a dans ses attributions l’Emploi, le Travail et de la Prévoyance sociale. Dans la nouvelle équipe Matata, figure également deux ministres d’Etat : Michel Bongongo en charge du Budget et Salomon Banamuhere chargé de la Décentralisation et des Affaires coutumières.
Dix ministres de l’ancien gouvernement sont maintenus à leur poste. Il s’agit, entre autres, de Lambert Mende qui garde la tête du ministère de la Communication et des Médias, et Raymond Tshibanda qui reste ministre des Affaires étrangères, de même que Félix Kabange Numbi qui est maintenu à la Santé. D’autres ministres changent de portefeuille. Tryphon Kin-kiey Mulumba quitte les Postes et télécommunications pour les Relations avec le Parlement. Ministre de l’Emploi dans le précédent gouvernement, Modeste Bahati est nommé à l’Economie.
Parmi les nouvelles têtes de cette équipe, on compte notamment Aimé Ngoy Mukena à la Défense nationale, Alexis Thambwe Mwamba à la Justice, Olivier Kamitatu au Plan, Théophile Mbemba Fundu à l’Enseignement supérieur et universitaire, Omer Egbwake à l’Aménagement du Territoire. Plusieurs analystes constatent avec amertume que ce gouvernement peut avoir tous les qualificatifs, sauf celui de « cohésion nationale ».
Il s’agit plutôt de Matata II. D’aucuns se demandent si cette équipe sera en mesure d’appliquer la mission principale lui assignée, celle d’exécuter les recommandations des concertations nationales.
La liste complète du nouveau gouvernement:
Les vice-Premiers ministres
1. vice-Premier et Ministre de l’Intérieur et Sécurité : M. Evariste Boshab
2. vice-Premier et Ministre des PT&NTIC : M. Thomas Luhaka Losendjola
3. vice-Premier et Ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale : M. Willy Makiashi
Les ministres d’Etat
4. Ministre d’Etat et Ministre du Budget : M. Michel Bongongo
5. Ministre d’Etat et Ministre de la Décentralisation et Affaire Coutumière : M. Simon Banamuhere
Les ministres
6. Ministre des Affaires Etrangères et Coopération Internationale : M. Raymond Tshibanda
7. Ministre de la Défense, Anciens combattants et Réinsertion : M. Aimé Ngoy Mukena
8. Ministre de la Justice, Garde Sceau et Droits Humains : M. Alexis Thambwe Mwamba
9. Ministre du Portefeuille : Mme Louise Munga
10. Ministre de Relation avec le Parlement : M. Tryphon Kin-kiey Mulumba
11. Ministre de la Communication et Médias : M. Lambert Mende
12. Ministre de l’EPSP et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté : M. Maker Mwangu Famba
13. Ministre du Plan et Révolution de la Modernité : M. Olivier Kamitatu
14. Ministre de la Fonction Publique : M. Jean-Claude Kibala
15. Ministre des Infrastructures : M. Fridolin Kasweshi
16. Ministre des Finances : Henri Yav Muland
17. Ministre de l’Economie Nationale : M. Modeste Bahati Lukwebo
18. Ministre de l’Environnement et Développement Durable : M. Bienvenu Lihota Ndjoli
19. Ministre du Commerce : Mme Ngudianga Bayokisa
20. Ministre de l’Industrie : M. Germain Kambinga
21. Ministre de l’Agriculture, Pêche et Elevage : M. Kabwe Mwewu
22. Ministre des Affaires Foncières : M. Bolengetenge Balela
23. Ministre des Mines : M. Martin Kabwelulu
24 : Ministre des Hydrocarbures : M. Crispin Atama Tabe
25. Ministre de l’Energie et Ressources Hydrauliques : M. Jeannot Matadi Nenga Gamanda
26. Ministre de la Culture et des Arts : M. Banza Mukalay
27. Ministre du Tourisme : M. Elvis Muntiri wa Bashala
28. Ministre de la Santé Publique : M. Félix Kabange Numbi
29. Ministre de l’ESU : M. Théophile Mbemba Fundu
30. Ministre de l’Enseignement Technique et Professionnel : M. Jean Nengbangba
31. Ministre de l’Aménagement du Territoire, Urbanisme et habitat : M. Omer Egwake
32. Ministre des Transports et Voies de Communication : M. Justin Kalumba
33. Ministre de la Recherche Scientifique et Technologique : M. Daniel Madimba Kalonji
34. Ministre du Genre, Famille et Enfant : Mme Bijoux Kat
35. Ministre des PME et Classe Moyenne : M. Bohongo Nkoy
36. Ministre du Développement Rural : M. Eugène Serufuli
37. Ministre de la Jeunesse, Sports et Loisirs : M. Sama Lukonde Kienge
Les vice-ministres
38. Vice-ministre de l’Intérieur : Mme Martine Bukasa Ntumba
39. Vice-ministre de la Défense nationale : M. René Nsibu
40. Vice-ministre de la Justice et Droits Humains : M. Mboso Nkodia Mpuanga
41. Vice-ministre du Budget : Mme Ernestine Nyoka
42. Vice-ministre de la Coopération Internationale et Intégration Régionale : M. Franck Mwendi Malila
43. Vice-ministre des Congolais de l’Etranger : M. Antoine Boyamba
44. Vice-ministre de l’Energie : Mme Maguy Rwakabuba
45. Vice-ministre des Finances : M. Albert Mpeti
46. Vice-ministre du Plan : Mme Lisette Bisangana Ngalamulume
47. Vice-ministre des Postes et Télécommunications : M. Enoch Sebineza
Le ministère des Affaires sociales oublié !
Le ministère des Affaires sociales ne fait pas partie du gouvernement de cohésion nationale nommé le 7 décembre dernier. On se demande s’il s’agit d’un oubli ou cela est fait à dessein. Dans ce dernier cas, ce sera une faute grave que les Congolais ne pourront pardonner, car le social tant promis depuis des années n’a jamais été réalisé. Pas d’emploi, pas de soins médicaux, pas d’éducation, pas d’eau, encore moins d’électricité, les Congolais avaient encore besoin de ce ministère, surtout que les catastrophes naturelles sont encore à craindre, outre les expulsions des Congolais vivant en dehors du pays, ou des actes barbares qui nécessitent l’assistance du gouvernement.