Lucha saisit le Groupe de Travail de l’ONU sur les détentions arbitraires

Mercredi 4 mai 2016 - 11:54
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Détention illégale et prolongée des leaders pro démocratie de Lutte pour le Changement

Déçue par la justice congolaise, l’organisation Lutte pour le Changement (LUCHA) s’en remet aux mécanismes internationaux des droits de l’Homme pour plaider la cause de leurs membres détenus illégalement.

C’est ainsi que cette structure a saisi les organes internationaux comme le Groupe de Travail de l’ONU sur les détentions arbitraires, pour dénoncer la répression dont font l’objet ses militants de la part des autorités politiques et judiciaires de la République Démocratique du Congo, et qui s’est beaucoup aggravée depuis mars 2015.

Le Groupe de Travail de l’ONU sur les détentions arbitraires, basé à Genève en Suisse, recevra la requête de Rebecca Kabugho, Serge Sivyavuha, John Anipenda, Melka Kamundu, Ghislain Muhiwa, Justin Mutsunga arrêtés à Goma, et Bienvenu Matumo et Héritier Kapitene enlevés à Kinshasa dans la nuit du 15 au 16 février 2016.

Ces jeunes militants du mouvement Lucha avaient été arrêtés la veille de la  » journée villes-mortes  » organisée le 16 février 2016, date anniversaire de la répression sanglante de la population congolaise par le régime dictatorial de Mobutu, le 16 février 1992.

La Lucha avait joué un rôle déterminant dans la réussite de cette journée dans les principales villes du pays, y compris la capitale Kinshasa.

Alors que les 6 premiers, arrêtés à Goma, ont été condamnés fin février 2016 à six mois de prison ferme en appel, au bout d’un procès  » expéditif  » dénoncé par les organisations de défense de droits de l’Homme et la communauté internationale, les deux militants enlevés à Kinshasa, eux, ont finalement été présentés à la justice et sont actuellement en détention préventive à la Prison centrale de Makala.

Tension et intolérance politique

La République démocratique du Congo traverse une période délicate dans un contexte politique très tendu, notent certains observateurs avertis de la scène politique congolaise.

Dans ce contexte, ajoutent-ils, tous ceux qui réclament la tenue des élections et l’alternance dans les délais constitutionnels sont systématiquement réprimés.

Les cas Fred Bauma, Yves Makwambala et Christopher Ngoy préoccupent le Groupe

Le 5 Octobre 2015, Fred Bauma, un autre militant de ce mouvement citoyen arrêté et détenu à Kinshasa depuis plus d’une année, avait déjà bénéficié d’une résolution du Groupe de Travail des Nations Unies sur les détentions arbitraires.

Ce Groupe avait jugé arbitraire son arrestation et sa détention prolongée, et exigé des autorités congolaises sa libération immédiate et sans condition, ainsi que la réparation des préjudices qu’il a subis. Les militants de la Lucha ont jugé bon de saisir cette structure de l’ONU sur les détentions arbitraires, estimant que la justice congolaise n’est pas partiale.

C’est pour eux une manière de dénoncer la parodie de justice qui a élu domicile en RDC et mettre la communauté internationale devant ses responsabilités en ce qui concerne le respect des droits de l’Homme en République Démocratique du Congo sur les cas Fred Bauma, Yves Makwambala ainsi que d’autres activistes des droits de l’homme qui croupissent en prison comme Christopher Ngoyi Mutamba.

Pour rappel, le 15 mars 2015, Fred Bauma et Yves Makwambala, tous deux militants pour les droits humains et la démocratie, ont été arrêtés lors d’une manifestation pacifique organisée à Kinshasa, à l’occasion du lancement du collectif  » Filimbi « .

Lors de la dernière réunion du Groupe de Travail de l’ONU sur les détentions arbitraires tenue à Genève en suisse, les cas de Christopher Ngoyi Mutamba, Fred Bauma et Yves Makwambala ont été évoqués par les membres de cet organe consultatif des Nations Unies. En effet, la détention de ces trois congolais a été jugée d’arbitraire et d’illégale.

Quid de la LUCHA ?

Lutte pour le Changement (LUCHA) n’est pas un mouvement subversif comme le taxe Kinshasa, mais un mouvement citoyen, non-violent et non-partisan, composé de jeunes congolais de différents milieux, origines, religions… qui partagent le désir d’un Congo nouveau, véritablement indépendant, uni, démocratique, paisible et prospère, et qui militent pour son changement à travers des actions non-violentes.

Par des actions concrètes, les activistes de Lucha contribuent à l’avènement d’un Congo nouveau tel que rêvé par Patrice Emery Lumumba, un Congo de liberté, un Congo de justice, un Congo de paix, un Congo prospère, un Congo véritablement indépendant.

Par Godé Kalonji