L’Opposition politique, toutes tendances confondues, s’est une fois de plus retrouvée hier mardi 27 janvier 2015 à la Paroisse Notre Dame de Fatima pour faire le bilan des manifestations du 12 au 24 janvier 2015 autour de la loi électorale dans la ville de Kinshasa et sur toutes l’étendue du territoire national.
Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Samy Badibanga, Jean-Claude Vuemba, Delly Sessanga, Kalele …ont répondu à l’appel pour marquer l’unité de cette famille politique dans le combat pour l’alternance au pouvoir en 2016.
Dans une déclaration lue par Samy Badibanga, les acteurs de l’opposition ont rendu un vibrant hommage à la population congolaise d’avoir courageusement vaincu la peur par sa mobilisation massive, salué la détermination citoyenne du souverain primaire à défendre la démocratie et exiger le respect de la Constitution et des lois de la République.
Ils ont déploré les morts et nombreux blessés victimes, selon eux, du pouvoir en place, qui a fait usage par les forces de l’ordre des moyens disproportionnés pour réprimer les manifestants alors que cela pouvait être évité en respectant la Constitution et les lois de la République, dont le droit des Congolais à manifester.
L’Opposition condamne, de ce fait, la désacralisation de la vie humaine et la banalisation des morts congolais par les hommes au pouvoir et lance un appel solennel à la population d’identifier et signaler toutes les victimes, blessés et morts, aux fins de faciliter le travail de la commission d’enquête pour connaître et sanctionner les auteurs.
A cet effet, les acteurs de l’opposition ont annoncé l’organisation d’une messe des suffrages ce vendredi 30 janvier 2015 à la Cathédrale Notre Dame du Congo. Tout en prenant acte du retrait , sous pression populaire, de l’alinéa 3 de l’article 8 de la loi électorale, qui conditionnait la tenue des élections à l’organisation du recensement, et de l’engagement de toutes les autorités autour du consensus politique d’organiser les élections de 2016 dans le respect des délais constitutionnels, les forces politiques et sociales de l’Opposition invitent toutes les institutions de la République à prendre la mesure de la crise évidente de confiance née autour de cette loi électorale frappée du sceau de la violence et du sang.
Par ailleurs, les sociétaires de l’Opposition ont mis la Commission Electorale Nationale Indépendante et plus particulièrement son président, en demeure de publier, sans délai, un calendrier électoral global et consensuel, reprenant toutes les opérations préélectorales et électorales, dans le strict respect des échéances prévues par la Constitution en 2016.
Dans cette perspective, ils saluent l’accompagnement de la communauté internationale pour l’élaboration du calendrier électoral global et consensuel et la mise en route d’un processus électoral apaisé, transparent et démocratique.
« Nous dénonçons la transformation de la République Démocratique du Congo en une prison à ciel ouvert par la coupure générale et absolue de tous les moyens de communication par internet, sms et les réseaux sociaux, ainsi que le bouchage des lignes téléphoniques des élus de l’opposition et exigeons le rétablissement sans condition de toutes les communications », ont-ils martelé. Ils ont également réitéré l’exigence de la libération sans conditions, de tous les prisonniers d’opinions, des jeunes, des étudiants, des acteurs de la société civile arrêtés arbitrairement et incarcérés sans jugement en violation des toutes les lois en vigueur, ainsi que la réouverture de tous les médias illégalement fermés ou brouillés.
Enfin, l’Opposition appelle la population congolaise dans toutes ses composantes à rester vigilante et mobilisée comme un seul homme, à maintenir la pression pour que la Constitution de la République soit respectée et que l’élection présidentielle ait effectivement lieu au plus tard le 19 septembre 2016, conformément à l’article 73 de la loi fondamentale.
ERIC WEMBA