(KINSHASA)- Le leader du Mouvement Lumumbiste progressiste, Franck Diongo s’est étonné que le président Kabila se soit précipité à
prononcer un discours déconnecté totalement des réalités. L’opposant s’indigne que le chef de l’état n’ait pas annoncé officiellement
devant la nation s’il va quitter ou pas le pouvoir après 2016, si sa famille politique va réviser ou pas la constitution. ‘‘Le contexte
actuel impose à M.Kabila de dire à la nation s’il va partir ou pas’’,a martelé Franck Diongo. L’élu de la Lukunga ne s’explique pas
comment le président Kabila peut conditionner les résultats du recensement à l’organisation des élections. Pour lui, c’est un
glissement que cherche Joseph Kabila pour traverser 2016.
Inacceptable, prévient le radical Franck Diongo qui promet de mener un combat démocratique jusqu’à ce que Kabila raccroche les crampons. ‘‘Il veut dépasser sa mandature mais nous ne lui permettrons pas’’, a-t-il menacé. Le président du Mlp rappelle que la Ceni doit publier un calendrier global. Tout autre schéma sera voué à l’échec. Il confirme que le pays traverse une grave crise politique contrairement à ce qu’a dit le chef de l’état devant les deux chambres du parlement réunies en congrès. ‘‘Si le Congo n’avait pas de crise politique, pourquoi il cherche la cohésion nationale’’, s’est interrogé Diongo. Le leader du Mlp tranche qu’il n’y a pas de main tendue que l’opposition acceptera.
"La main tendue, c’est son départ simplement du pouvoir’’, a-t-il insisté. Il trouve également insultant que le chef de l’état dise que
le peuple congolais n’est pas comme tout autre peuple. L’opposant fait référence à la lutte noble du peuple burkinabé qui a déraciné Campaoré du pouvoir. Croire que le peuple congolais n’est pas en mesure de mener un tel combat, se jouer avec le feu, ajoute l’élu de la Lukunga. Il prévient que les congolais vont s’organiser pour imposer la démocratie malgré la résistance du président sortant. Diongo considère surtout que le président Kabila a étalé toute son ingratitude à l’endroit de la Monusco et de la communauté internationale en crachant sur le travail des casques bleus. L’opposant pense que le moment n’est pas indiqué pour demander le départ des troupes de la Monusco au moment où les massacres se poursuivent à Beni. ‘‘Je suis nationaliste et patriote mais je dois vous dire que nos vaillants militaires ont encore besoin d’avoir l’appui de la Monusco", a affirmé Franck Diongo.
Le discours de M.Kabila déçoit les bonnes consciences qui ont aidé les congolais pendant les guerres d’agression à repetition. ‘‘On ne peut pas dire aujourd’hui que les militaires des Nations Unies ne sont plus importants alors que le pays n’est pas sécurisé et gouverné’’, a encore lâché l’élu de la Lukunga. Selon lui, une telle prise de position traduit purement un nationalisme rétrograde de l’époque stalinienne. Décevant, le discours de Kabila l’a été aussi sur le plan de la santé, de l’éducation, de la lutte contre la corruption, de la chereté de la vie, des droits de l’homme et de la liberté de la presse. L’opposant trouve ridicule que le président Kabila ait passé sous silence toutes ces questions importantes de la vie nationale. Aujourd’hui, argumente Franck Diongo, le système de santé est périmé et inadapté. L’embellie qu’on veut miroiter, n’est que de la poudre aux yeux. Beaucoup de congolais meurent faute de soins de santé adéquats, a-t-il assuré. La solution qui reste à ses yeux, c’est le départ du président Kabila et son régime pour laisser la place à un leadership visionnaire capable de redonner aux congolais honneur et dignité.