La Sous-secrétaire générale de l’Onu aux Affaires humanitaires, Kyung-wha Kang, en visite officielle en République démocratique du Congo (RDC), a attiré l’attention des bailleurs de fonds sur la persistance des besoins humanitaires au pays. Elle a appelé à la mobilisation des ressources supplémentaires pour y répondre et au renforcement de la collaboration entre la communauté humanitaire et les autorités congolaises.
A l’issue de son séjour de cinq jours (31 août-04 septembre) en RDC, Kyung-wha Kang, également Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, a indiqué vendredi 04 septembre 2015 à la presse à Kinshasa qu’elle a rencontré des autorités gouvernementales.
Dans l’Est de la RDC, elle a visité les déplacés internes du camp de Mugunga 3, aux environs de Goma (Nord-Kivu) et celui de Lusenda (Sud-Kivu), où sont logés les réfugiés burundais ayant fui des exactions dans leur pays.
L’objectif du voyage de ce haut cadre de l’Onu en RDC, s’inscrit dans le cadre de renforcer la collaboration entre la communauté humanitaire et les autorités congolaises, sur la crise et les besoins humanitaires en vue d’y apporter une réponse appropriée. C’est le cas de l’épidémie de la rougeole qui frappe plus de 20 000 personnes au Katanga.
Les défis
A Kinshasa, Kyung-Wha Kang a rencontré, le mardi 1er août 2015, le Premier ministre Matata Ponyo, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab, et la ministre des Affaires sociales, faisant l’intérim aussi du ministre des Affaires humanitaires et Solidarité nationale, Bijou Kat, avec qui elle a échangé sur les défis de la Coordination des actions humanitaires en RDC.
Après sa visite dans le camp de Mugunga 3 à Goma, Kyung-Wha s’est dit « très touchée » par des conditions de vie des déplacés internes. Avec le Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, elle a insisté sur l’amélioration des conditions humanitaires de ces déplacés.
« Les Nations Unies réaffirment leur engagement à poursuivre ensemble, avec les autorités congolaises, l’assistance envers les personnes en déplacement, afin de mettre sur pied des solutions à long terme », a-t-elle déclaré.
Le jeudi 03 septembre 2015, la délégation de la Coordinatrice adjointe des secours d’urgence s’est rendue au Sud-Kivu où elle devrait visiter, outre le camp de Lusenda, l’hôpital de Panzi du Docteur Denis Mukwegwe.
Mais, suite à l’impraticabilité du pont qui mène vers cet hôpital, elle a rebroussé chemin et s’est contenté de visiter le camp de Lusenda. Ici, on estime à au moins 7000 réfugiés vivant également dans des conditions humanitaires déplorables.
A court de financements
Ayant noté que « la RDC est l’une des crises qui affectent l’humanité », la diplomate onusienne a indiqué que « seulement 50% des personnes dans le besoin reçoivent de l’aide humanitaire ».
A Mugunga 3, Kyung-Wha a constaté que « le seul centre de santé qui était dans le camp, n’est plus opérationnel car le partenaire qui le finançait est à court de financements ».
« Mugunga est l’un des camps dans le monde où la vie est plus difficile », a déploré Mme Kang. Toutefois, a-t-elle relevé, « la fabrication artisanale de savons par les déplacés vivant dans ce camp, est un signe d’espoir pour eux ».
« Ce projet représente la volonté qu’a, la population congolaise pour elle-même, de recevoir une dignité », a ajouté Kyung-Wha Kang.
La Sous-secrétaire générale de l’Onu, qui déplore l’amenuisement des ressources financières, s’insurge contre la décision des autorités du Nord-Kivu qui ont annoncé la fermeture de tous les camps des déplacés internes à Goma.
Affirmant que « les populations dans ces camps n’y vivent pas de bon cœur », elle pense que « la sécurité étant un facteur important, il appartient au Gouvernement congolais de trouver des solutions durables pouvant permettre à ces personnes de rentrer dans leurs milieux d’origine ».
La présence de groupes armés dans les provinces de l’Est de la RDC a, depuis des années, exacerbé les besoins humanitaires et de protection pour des centaines des milliers de personnes.
Dans cette région, des milliers d’enfants, de femmes et d’hommes continuent à fuir l’insécurité régnante, alors que l’arrivée de réfugiés de pays voisins et l’insécurité alimentaires génèrent des besoins additionnels.
L’accès à ces personnes vulnérables et la mobilisation des ressources pour leur venir en aide restent des défis majeurs pour la communauté humanitaire. D’où, le plaidoyer de Mme Kyung qui a promis de faire un rapport aux bailleurs de fonds, dans l’espoir d’obtenir une réponse à cette situation.
En 2013, Kyung-Wha Kang était déjà de passage en RDC. Deux ans après, elle constate aujourd’hui que « la situation s’est relativement améliorée, en dépit de la crise qui affecte le monde entier et dont la RDC n’est pas épargnée ».
Par la même occasion, elle s’est dite « impressionnée par la vision et la volonté que la RDC de passer à une autre situation humanitaire ».