Un an après la signature des Déclarations de Nairobi
Un an après l’accord de paix entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le groupe rebelle M23, l’ONU et ses partenaires estiment que la mise en œuvre de cet accord reste lente.
L’Envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC, Martin Kobler, et les Envoyés spéciaux de l’Union africaine, de l’Union européenne, des Etats-Unis et de Belgique dans la région ont fait ce constat dans un communiqué de presse conjoint.
Certes, des mesures ont été prises en ce qui concerne l’amnistie et les efforts pour faciliter le rapatriement des ex-combattants du M23, ont-ils noté.
Mais ils ont appelé les gouvernements de la RDC, de l’Ouganda et du Rwanda à renforcer leur collaboration pour accélérer le rapatriement des ex-combattants et de leurs familles et ont demandé aux dirigeants de l’ancien groupe rebelle à coopérer pleinement.
» Au-delà des questions d’amnistie et de rapatriement, un certain nombre de dispositions cruciales des Déclarations (de Nairobi) doivent encore être mises en œuvre « , ont dit les envoyés spéciaux.
Il y a un an, le gouvernement congolais et le M23 signaient les deux Déclarations de Nairobi, au Kenya, s’engageant à des mesures immédiates pour trouver une solution durable aux questions soulevées lors du Dialogue de Kampala et pour mettre fin au conflit entre les forces armées de RDC et le M23.
L’ONU et ses partenaires ont appelé les dirigeants régionaux, en particulier les Présidents de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à accompagner le processus de mise en œuvre de l’accord de paix.
Responsable des crimes au Kivu
Le M23 de triste mémoire fut un groupe armé dont les combattants ont commis des crimes de guerre à grande échelle pendant sa rébellion qui a duré 19 mois, a été vaincu en novembre 2013, grâce à la pression internationale exercée sur les responsables rwandais qui le soutenaient et au déploiement sur le terrain d’une » brigade d’intervention » des Nations Unies
Dans les semaines qui ont suivi la défaite du M23, plusieurs milliers de combattants appartenant à d’autres groupes ont également déposé les armes. Toutefois, le gouvernement a temporisé dans la mise en œuvre d’un nouveau programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) pour les ex-combattants, laissant ceux-ci et leurs familles languir dans des conditions déplorables sur des sites de regroupement.
De nombreux groupes armés restent actifs et leurs combattants continuent de se livrer à des attaques d’une grande brutalité contre les civils, et par ailleurs très peu d’efforts ont été faits pour traduire en justice les commandants du M23 et d’autres groupes armés impliqués dans des exactions.
Par Godé Kalonji Mukend