POURSUITE DES ATELIERS DU CINQUANTENAIRE DU PRINCIPAL PARTI LUMUMBISTE.
* Le parti cher à Antoine Gizenga favorable à une loi accordant des terres aux indigènes.
Face à l’Etat et aux multinationales, le Parti Lumumbiste unifié, Palu, plaide pour l’octroi des concessions foncières aux indigènes. Car depuis l’époque coloniale, tout a été fait pour déposséder les autochtones. Même la loi Bakajika, sous la deuxième République, n’a pas donné dans la détente en ce sens qu’elle dépossède les gens de leurs terres au profit de l’Etat. Cela est source des frustrations permanentes depuis Léopold II. La volonté du Palu, c’est de pousser l’Etat congolais à voter une loi donnant la terre de façon pérenne aux gens. Notamment les indigènes.
Pour célébrer ses cinquante ans d’âge, le Parti lumumbiste unifié, PALU, donne depuis le 31 octobre dans la réflexion. Le parti cher à Antoine Gizenga s’est arrêté et via des ateliers de réflexions, d’échanges et débats évalue depuis cette date le parcours de sa lutte, celle de son chef et du peuple congolais. Tous les orateurs dissèquent en fait les 54 ans de souveraineté nationale. Qu’avons-nous fait de notre indépendance ? Qu’est-ce qui n’a pas marché et pourquoi ? Quel bilan, quels acquis, quelles perspectives sur le plan politique, économique et social ? Samedi 06 décembre, sous la modération de l’ancien Premier ministre et haut cadre du parti, Adolphe Muzito, c’était autour de Paul Luwansangu, Michel Lokola, Wolf Christian Kimasa, Mumpi, Destin Pelete et Yves Kisombe de plancher sur l’économie congolaise. Cet exercice citoyen a eu pour cadre Congo Loisir, à la Gombe.
Samedi 06 décembre à Congo Loisir, le chef de travaux Paul Luwansangu, le premier des orateurs à exposer, a axé sa communication sur "les banques et la problématique du financement de l’économie de la Rd Congo : défis et perspectives". Le chef de travaux Luwansangu a plaidé en faveur de la lutte contre la dollarisation, la réduction de la forte circulation du franc congolais hors banque, l’augmentation de la rémunération de l’épargne. Il a aussi plaidé pour consolider la stabilité macro-économique et améliorer l’accès aux services bancaires au-delà des banques commerciales, créer des banques spécialisées. Mais avant, Paul Luwansangu s’était attardé sur la contibution des banques à l’économie en précisant que le taux de bancarisation de la RDC (3%) reste faible par rapport à la moyenne africaine qui est de 18%. L’orateur est arrivé au constat selon lequel les banques sont majoritairement basées à Kinshasa et que là où les banques, les coopératives sont installées, elles rémunèrent faiblement l’épargne publique.
LA RDC CONSOMME CE QU’ELLE NE PRODUIT PAS
Le député national et cadre du Palu, Michel Lokola, a planché sur l’évolution de la production manufacturière en RDC depuis 1960. L’orateur a démontré que le pays consomme ce qu’il ne produit pas. Cela a eu pour conséquence, explique Michel Lokola, la désindustrialisation contrairement aux pays devenus émergents qui ont connu une augmentation de la production manufacturière par rapport aux produits d’extraction.
Et pourtant, le développement économique vient de l’industrialisation. Michel Lokola souligne qu’"on ne peut devenir pays émergent qu’en investissant dans l’industrie ". Pour palier cette difficulté qui fait que la RDC soit classée parmi les économies à faible revenu, le député Palu recommande la convocation d’un forum national sur l’industrie manufacturière, l’élaboration d’un plan directeur de l’industrialisation du pays. Il suggère également la création d’une institution financière de développement d’octroi des crédits à faible taux d’intérêt devant soutenir les activités d’industrialisation de la RDC.
NOMMER DES NOUVEAUX CONSEILS D’ADMINISTRATION
"Comment relancer les entreprises publiques transformées", c’est la question à laquelle a répondu, Wolf Christian Kimasa, également cadre du Palu. Dans son diagnostic, il note qu’"il y a plus de difficultés de gestion au sein des entreprises publiques que privées ". Au nombre de difficultés liées à la gestion de ces entreprises de l’Etat, Kimasa épingle " la pléthore du personnel, le manque d’investissements et de modernisation des équipements de travail, l’indiscipline budgétaire caractérisée… ". L’expert du Palu ne s’est pas arrêté seulement à énumérer les difficultés de ces entreprises du portefeuille de l’Etat, mais aussi formulé quelques propositions de solutions. Notamment la nomination des nouveaux conseils d’administration dans le but de mettre fin aux intérims de 5 ans, l’interdiction des engagements fantaisistes ainsi que l’instauration de la culture de la discipline budgétaire.
L’autre cadre du Palu à monter à la tribune ce samedi à Congo Loisir est Destin Pele, qui a rappelé les trois missions régaliennes de la douane : fiscale, économique et sécuritaire. De par le monde, a-t-il fait remarquer, " la douane a toujours joué un rôle de premier choix dans la mobilisation des recettes pour le budget des pays sous-développés et en voie de développement, caractérisant ainsi le sens extraverti de leurs économies".
L’intervention de Pele met en exergue la lutte à mener contre les courants de fraude et les trafics illicites de marchandises susceptibles de menacer la santé et la sécurité de la RDC.
MENER DES REFORMES COURAGEUSES
Invité à exposer sur les défis du redressement économique, le député honoraire Yves Kisombe a fait remarquer à l’auditoire qu’après plus de 50 ans d’indépendance, " le défi du redressement économique de notre pays n’a toujours pas eu lieu malgré les grands efforts consentis ces 15 dernières années. "
Sans pour autant se laisser gagner par le pessimisme, Yves Kisombe en appelle à une grande volonté politique pour relever le défi de stabilité politique et institutionnelle, le défi de la consécration du génie congolais. L’autre grand défi, selon Kisombe, c’est l’implication optimale des Congolais dans les questions d’intégration politique et économique à différentes échelles de même que le défi de la responsabilisation des femmes et des jeunes qui constituent la très large majorité de la population congolaise (près de 90 % de la population a moins de 50 ans).
Kisombe a également rappelé à l’assistance que le développement de la RDC est l’œuvre des Congolais eux-mêmes. Pour cela, le député honoraire conseille au Gouvernement de mener des réformes courageuses et sérieuses pour le redressement économique du pays, sources de progrès social dans un Congo émergent.
Le tout dernier orateur est un haut cadre du Palu, le député national Mumpi. Il a axé sa communication sur l’évolution de l’économie congolaise. Mumpi démontre que le pays a connu une économie forte pendant la période coloniale. Celle-ci était fondée sur de grandes sociétés d’exploitation qui produisaient beaucoup de richesses. Le haut cadre du Palu déplore cependant que, " la mauvaise gouvernance a fini par emporter l’héritage économique laissé par les Belges…".
VIVEMENT LA LOI ACCORDANT DES CONCESSIONS AUX INDIGENES
Face à l’Etat et aux multinationales, le Parti Lumumbiste unifié, Palu, plaide pour l’octroi des concessions foncières aux indigènes. Car depuis l’époque coloniale, cela a souvent été sources de beaucoup de frustrations.
Les autochtones étant dépossédés de terres sur lesquelles ils vivent. Même sous la deuxième République, la loi Bakajika n’a pas donné dans la détente, en ce sens qu’elle dépossède les gens de leurs terres au profit de l’Etat. Cela a entretenu un conflit permanent depuis Léopold II. La volonté du Palu, c’est donc de pousser le Gouvernement à voter une loi donner la terre de façon pérenne aux gens.
On rappelle que c’est sous le haut patronage de son Secrétaire Général, Chef du Parti, le Patriarche Antoine Gizenga et sous la présidence du Secrétaire Permanent et Porte-parole Willy Makiashi, le Parti lumumbiste unifié organise ces ateliers de réflexion, d’échanges et de débats depuis le 31 octobre. Dans12 jours, soit le 20 décembre courant, ces ateliers toucheront à leur terme. Les Congolais retiendront que c’est une première dans l’espace politique congolais où des querelles de positionnement tiennent souvent lieu de débat. Aîné des partis politiques congolais, le Palu montre une fois de plus la voie à suivre. Didier KEBONGO