Libération du marché des assurances : la mise en place de l’ARCA se fait toujours attendre

Mardi 26 juillet 2016 - 13:50
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Le grand retard pris dans la nomination des animateurs de l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (ARCA), retarde la libéralisation du marché des assurances en RDC. Au gouvernement, précisément au ministère des Finances, on ne s’empresse pas.

 

En République démocratique du Congo, la libéralisation du secteur des assurances peine à franchir les murs vitrés du ministère des Finances. Alors que l’ordonnance-loi portant libéralisation du marché des assurances est entré en vigueur depuis mars. 2017, la mise en place de l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (ARCA) se fait toujours attendre. Le décret du Premier ministre n°16/001 du 26 janvier 2016 portant création, organisation et fonctionnement de l’ARCA est loin de connaitre un début d’exécution.

 

Le ministre des Finances chargé d’actionner ce mécanisme semble avoir la tête ailleurs. Pourtant, plusieurs opérateurs potentiels se bousculent déjà au portillon pour opérer dans le vaste marché congolais des assurances qui est, depuis 1966, sous l’entier contrôle de la Société nationale d’assurances (Sonas).

 

Tout récemment, le cabinet Ernst&Young avait organisé, au Kempinski Fleuve Congo Hôtel, un séminaire pour préparer les esprits à cette libéralisation. Il avait, à cette occasion, convié le gouvernement à nommer le plus rapidement les animateurs de l’ARCA. Ses vœux sont malheureusement restés lettres mortes.

Tout se passe comme si la promulgation de la loi portant libéralisation n’a été qu’à des fins cosmétiques, sans réel engagement de l’Etat congolais.

 

On se rappelle que la mise en œuvre de l’ARCA était l’une des mesures adoptées par le gouvernement lors de la 8ème réunion extraordinaire du Conseil des ministres du 26 janvier 2016. Cette série de mèsures visait à accroitre les recettes publiques, la résilience de l’économie nationale, l’éradication des tracasseries, la fuite des capitaux ainsi que la dilapidation des ressources du Trésor et attirer les capitaux en RDC grâce à la normalisation des rapports d’investissement dans un climat des affaires serein.

 

L’on sait également qu’Afrik Interim, qui avait reçu mandat de recruter des inspecteurs de l’ARCA pour le compte du gouvernement, avait lancé un appel d’offre qui couvrait la période du 25 février au 26 mars 2016. Depuis, silence radio ! « Que se passe-t-il?», s’interroge l’opinion. La firme Afrik Interim s’est-elle essoufflée ? Si, comme ça se murmure dans les couloirs du ministère des Finances, elle a déjà transmis son rapport au gouvernement, qu’est-ce qui bloque la machine dans la mise en place des animateurs de l’ARCA?

 

Il est temps que le gouvernement remette de l’ordre dans ce secteur. Car, on ne peut pas concevoir la relance de l’économie sans un secteur des assurances capables de couvrir tous les risques liés aux affaires. Depuis sa création en 1966, et avec la croissance démographique, la Sonas peiné à couvrir l’ensemble de produits. Il faut que d’autres opérateurs lui emboitent le pas pour un nouvel élan dans le secteur des assurances. Aujourd’hui, la mise en place de l’ARCA est une urgence dans la voie de l’émergence de la RDC.

Le POTENTIEL