« Tu es né aujourd’hui, bravo et félicitation à ton géniteur. Je te baptise au nom de l’honneur que tu as fait à la ville de Kinshasa. Je souhaite que tu sois présent dans les bibliothèques de Kinshasa. Tu viens de nous donner un grand outil de travail » : tels sont les propos énoncés par le gouverneur André Kimbuta le vendredi 4 mars 2016 au Centre Wallonie Bruxelles, lors de la cérémonie de vernissage de l’ouvrage intitulé : «Ngaliema, commune des paradoxes», du député provincial de la circonscription de Ngaliema, Kiaku Mayamba, qui est aussi un ancien bourgmestre de la commune sus évoquée.
«Ngaliema, commune des paradoxes», a précisé le présentateur du nouvel ouvrage, est un ouvrage de près de 400 pages réparties en douze tableaux. Il a été édité par les éditions l’Harmattan/ RDC.
Ngaliema est une commune montagneuse, traversée par des vallées et de nombreuses rivières. C’est la première commune kinoise en terme d’érosions et l’une des plus étendues de la capitale avec une superficie de plus de 220 km2 et une population de près de deux millions d’habitants. L’histoire de Ngaliema se confond d’une certaine manière avec celle de la ville de Kinshasa, a-t-il indiqué. Dans cet ouvrage, le lecteur va découvrir le passé lointain, colonial et les nouvelles réalités de la commune de Ngaliema. En outre, l’auteur a fait le survol de la ville de Kinshasa qui jadis était un gros village. Le mérite de Jean-Baptiste Kiaku est d’avoir suffisamment illustré son livre ( 720 photos) et cette abondante photographie retrace l’histoire de Ngaliema. Le tableau socio économique est peu reluisant ( sérieux problèmes de transport, d’infrastructures, d’eau, d’électricité et 5 types des jeunes….), a ajouté le présentateur du livre.
Comment expliquer que Ngaliema, considéré comme le siège des institutions à caractère sécuritaire et où l’élite préfère s’installer, fasse figure de parent pauvre ?
Il y a aussi d’autres préoccupations, à savoir, la sous administration de la population. Que faire pour aménager cette immense cité construite de manière anarchique? Il a conclu sa présentation en précisant que ces questions s’adressent aux décideurs politiques et aux habitants de Ngaliema
Didier Mumengi, ministre honoraire de l’Information, Jacques Fumunzanza et Jacques André Kabwit, bourgmestre honoraire de Bandal, ont tressé des lauriers à l’auteur pour avoir produit un ouvrage non seulement historique, mais aussi à caractères géographique, touristique. L’histoire se meurt en RDC, a fait remarquer Mumengi. Il a évoqué le cas de 54 étudiants qui ont bénéficié récemment des frais d’études de la part d’un bienfaiteur. En somme, une manière d’encourager ces jeunes qui se passionnent pour l’histoire. Il a lancé un SOS pour que les sciences historiques soient revalorisées en RDC.
Jacques André Kabwit a loué le courage de l’auteur qui n’a pas hésité à dénoncer clairement certaines situations qu’il a déplorées. L’auteur a mis quatre ans pour rédiger son livre et fait un travail de fourmi, a-t-il indiqué.
Fumunzanza a laissé entendre que le nouvel ouvrage est en quelque sorte la « suite » d’autres livres édités récemment, à savoir, «Kinshasa, d’un quartier à un autre». L’auteur nous fait remarquer aussi, a signalé Fumunzanza, qu’en dépit des points communs qui caractérisent les communes de la capitale, Ngaliema a sa propre histoire, son style culturel, son propre potentiel humain.
Le prof Léon Matangila a parlé de l’Harmattan/ RDC qu’il préside avec d’autres intellectuels, entre autres Emile Bongeli et fait des clins d’œil aux compatriotes qui ont des ouvrages en souffrance pour qu’ils les voient pour des raisons évidentes.
De son côté, Jean-Baptiste Kiaku a affirmé avoir vécu certaines situations douloureuses qui l’ont amené à les relater sur un livre plus tard. Comment comprendre que dans certains coins de Ngaliema, on ne voie pas d’écoles publiques, avec des quartiers sans avenues ou simplement dépourvus, d’électricité, des centres de distribution d’eau? a lâché Kiaku.
C’est aussi pour faire voir aux habitants de Ngaliema l’état de précarité de leur entité et les inviter à sortir de leur attentisme, a-t-il signalé.
Après ses études en sociologie urbaine et industrielle, Kiaku a été enseignant, directeur à l’ACP, assistant du directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur….et publié déjà deux autres ouvrages.
Jean- Pierre Nkutu