Le Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo situé à 220 Km sur la Nationale N°1 fait l’objet d’une grande attraction depuis son inauguration. Une mission conjointe, composée des ambassadeurs des USA et de l’Union européenne en RDC, d’une délégation du Fonds monétaire international (FMI) en mission à Kinshasa et des représentants du secteur privé a fait une descente sur le site le samedi 06 décembre 2014. Avec à sa tâte, deux membres du Gouvernement à savoir Jean-Chrysostome Vahamwiti de l’Agriculture et Patrice Kitebi, des Finances.
Ces visiteurs de marque n’ont pas tari d’éloge à l’endroit du Gouvernement congolais pour avoir initié ce projet ambitieux qui va, à coup sûr, relever le défi de l sécurité alimentaire au pays de Kabila. Sa superficie, les différentes cultures qui y seront plantées et le potentiel agricole de la RDC n’ont pas laissé indifférents les hôtes du directeur général de la Société sud-africaine AFRICOM, gestionnaire de Bukanga-Lonzo. Quelques-uns se sont confiés à ‘Forum des AS’ à l’issue de cette visite.
AMBASSADEUR DES USA EN RDC, J. SWAN : « C’EST L’AGRICULTURE QUI VA TOURNER LA MACHINE ECONOMIQUE DU CONGO ».
Je suis venu sur invitation des autorités du secteur privé et aussi des institutions financières internationales afin de voir pour la première fois ce parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Bien évidemment, sa superficie est impressionnante, c’est évident aussi qu’il y a un investissent important afin de promouvoir la production agricole sur ce site. Nous comprenons nous tous que bien qu’il y ait beaucoup d’autres secteurs d’activités économiques au pays y compris les secteurs minier, forestier, hydrocarbures et autres, c’est l’agriculture qui va faire tourner la machine économique du Congo. On espère que ce parc va embaucher davantage des Congolais dont la participation dans ce genre d’activités serait certainement souhaitable. Pour le projet du parc agroindustriel, il n’y a pas eu de contacts directs afin de proposer une collaboration particulière avec les USA. Mais, l’USAID travaille déjà et est en train de développer des programmes dans le secteur agricole y compris en partenariat avec le PAM.
Il y a eu récemment une équipe qui a fait des enquêtes dans les deux Kivu et le Katanga afin de voir dans quelle mesure, en travaillant avec le peuple congolais, promouvoir une production agricole encore plus importante. Mais, je crois qu’il y a moyen de chercher multiple mesure pour augmenter la production agricole. Il y a peut-être un aspect de second investissement de la part du Gouvernement. Il y a aussi peut-être des aspects liés à l’encouragement des cultivateurs et aussi à l’augmentation de leur production et à la capacité même de faire sortir les productions par les voies routières vers les marchés.
CHEF DE MISSION FMI NORBERT TOE : « C’EST UNE BONNE CHOSE QUE LE GOUVERNEMENT AIT INITIE CE PROJET POUR AMENER LE PARTICULIER
A EMBOITER LE PAS ».
Je dois dire que c’est un sentiment d’émerveillement. Depuis qu’on est rentré dans la province du Bandundu, on a vu des étendues à perte de vue. Ce qui démontre le potentiel agricole de la RDC. A mon humble avis, c’est une très bonne chose que le Gouvernement ait initié ce parc agricole qui est un parc pilote, pour amener le secteur privé à emboîter le pas. Je pense que ce genre de visite est nécessaire afin d’ouvrir les yeux et découvrir les potentialités. Le manager du site nous a fait une présentation sur les capacités à venir. Et quand on met ça en relation avec des importations de plus d’1 milliard Usd des produits agricoles, on voir tout le potentiel que le pays peut avoir. Le FMI ne finance pas de projets spécifiques. Il apporte de l’aide à la balance de paiement quand le pays a besoin des ressources pour continuer à participer au commerce international. Mais notre Institution sœur qu’est la Banque Mondiale (BM), je pense, est déjà partie prenante dans ce projet, aura certainement tout l’intérêt à poursuivre avec ce projet.
AMBASSADEUR DE L’UE EN RDC, MICHEL DUMONT : « CE QUI EST IMPORTANT, C’EST DE PRODUIRE AU CONGO ».
Je pense qu’il y a plusieurs modèles. Nous-mêmes, nous sommes engagé dans des projets qui sont de nature un peu différente puisqu’il s’agit d’une part, dans le cadre de la sécurité alimentaire, de développer les parcs agro-forestiers cette fois-ci qui visent à procurer à la fois du bois énergie puis en alternance avec des cultures du maïs, du manioc. Mais plus à une visée agriculture familiale. Et dans les zones qui entourent les grandes aires protégées de la RDC, de développer l’agriculture durable et aussi visant à créer de nombreux emplois et à soutenir l’agriculture familiale. C’est un peu un modèle différent de Bukanga Lonzo, mais la chance de la RDC, c’est d’avoir énormément d’espace.
Le parc de Bukanga Lonzo est dans une zone où il n’y a pas énormément de problèmes fonciers, il y a de l’espace. Donc, on peut développer un autre modèle extrêmement intéressant. Je crois que ce qui est important, c’est de produire ici au Congo, de faire primer la production sur l’importation.
PRESIDENT DE L’UCB, LOSEMBE : « JE PENSE QUE CET EXEMPLE EST TOUT A FAIT POSITIF ET QU’IL EST POSSIBLE DE FAIRE DE GRANDES CHOSES AU CONGO ».
C’est la première fois que je viens visiter ce site. C’est assez impressionnant. Je pense qu’il y a des besoins énormes par rapport à la population de Kinshasa. Il faut prendre le taureau par les cornes et venir avec ce genre de projet pour surmonter le défi de l’autosuffisance alimentaire. Aujourd’hui, il est vrai que c’est un projet qui est mené à 100% par le Gouvernement. Il est nécessaire que le secteur privé s’intéresse à ce type de projet. Je pense que cet exemple est tout à fait positif et qu’il est possible de faire de grandes choses au Congo. Je crois pouvoir passer le message aussi bien aux entrepreneurs congolais qu’aux investisseurs étrangers qui viennent ici. Ce sont des initiatives à encourager. Propos recueillis par Dina BUHAKE