Les signes de la fin : Troubles dans le camp de la Majorité présidentielle

Mercredi 1 octobre 2014 - 14:44

La question de la modification de la Constitution divise les kabilistes qui se lancent des quolibets dans les médias ; les uns multiplient des réunions pour couler les autres sans aucune réaction de l’autorité morale.

A une année de la fin du mandat de Joseph Kabla à la tête de la République Démocratique du Congo, une grande confusion s’est installée dans le camp de la Majorité présidentielle. Celle-ci qui accusait en longueur des journées la classe politique de l’Opposition d’évoluer toujours en ordre dispersé et d’avoir des points de vue divergents même sur d’importantes questions qui engagent la nation, se distingue aujourd’hui par des contradictions graves, au point de craindre une implosion.

Selon certains analystes et sages de ce pays, ce sont les signes de la fin. Le maréchal Mobutu a vécu exactement la même situation peu avant la chute de son régime. Plusieurs de ses fidèles lieutenants, tant du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) que des Forces armées zaïroises (Faz), se sont désolidarisés de lui.

Déjà, pour la première fois, un parti membre de la Majorité présidentielle, le Msr, a déclaré tout haut, devant l’autorité morale de cette plate-forme, lors d’une « messe noire » tenue à Kingakati, être contre toute révision de la Constitution, principalement l’aricle 220 de cete loi fondamentale.

 

Les flatteurs du Raïs

 

Ce parti s’est attiré la colère de tous les flatteurs du Raïs, s’exposant ainsi aux insultes et autres traitements dégradants. Touts les communicateurs de la MP avaient pris d’assaut les médias audiovisuels pour vilipender le Msr et tous ses membres, sans ménagement. Jusqu’à ce jour, sa position est restée inchangée.

 

Il y a de cela quelques mois, le ministre Lambert Mende Omalanga, lors d’une conférence de presse, répondant à la question d’un journaliste sur la tentative de révision de l’article 220, avait humilié son collègue des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC) Tryphon Kin-Kiey Mulumba, tous membres de la MP, pour ses écrits dans certains journaux indiquant qu’il veut toujours voir le chef de l’Etat diriger ce pays.

 

Mende avait clairement dit que le gouvernement n’avait déposé aucune proposition dans ce sens, et qu’il n’y avait aucun débat par rapport à cela. Même Claude Mashala n’était pas d’accord avec ce point de vue de Mende, lui qui se bat d’ailleurs pour changer complètement la constitution, récoltant ainsi des signatures pour lui, après 2016, « c’est Kabila ou rien ».

 

D’ailleurs, le ministre des PT-NTIC avait adressé une lettre de mécontentement au secrétaire général de la Majorité présidentielle pour manifester son indignation pour avoir été humilié par le porte-parole du gouvernement sur une question aussi délicate pour leur plate-forme politique.

 

Dernièrement, Bernadette Tokwahulu, ancienne Adg de la SNEL, venait d’être interpellée par les services de renseignement pour avoir officiellement donné sa position contre la révision de la Constitution. Olivier Kamitatu, Jean-Claude Muyambo … ont eux aussi refusé toute révision constitutionnelle. Pourtant, tous sont de la Majorité présidentielle, la famille politique à laquelle appartient le chef de l’Etat.

 

Il y a quelques jours, le secrétaire général de la Majorité a convoqué d’urgence tout le staff de communication de sa plate-forme, contre le premier ministre, estimant que ce dernier faisait plus sa propre promotion que celle du chef de l’Etat, dans les réalisations du gouvernement.

Curieusement, le chef de l’Etat est resté muet au regard de toute cette confusion.0

 

Des signes qui ne trompent pas

 

Voilà ! Au départ, le débat était entre l’Opposition et la Majorité. Pour l’heure, la mouvance présidentielle est seule contre l’Opposition politique, l’Eglise catholique, la société civile, la communauté internationale et le peuple congolais.

 

Des signes qui ne trmpent pas. La confusion est dans le camp de ceux-là qui veulent changer la Constitution pour pérenniser une seule personne au pouvoir et profiter eux aussi d’assouvir leurs appétits égoïstes. Leur préoccupation n’est pas le bien-être de la population mais le bonheur de leurs familles respectives.

 

Une telle aventure est d’office vouée à l’échec, car les points de vue sont déjà divergents. Joseph Kabila doit éviter de tomber dans le jeu de ces flatteurs qui sont prêts à l’abanner une fois qu’un nouvel homme fort fait son apparition. Pour preuve, le dernier porte-parole de Mobutu est aujourd’hui dans le gouvernement Kabila, et un de ses fidèles brigue la tête d’une grande institution du pays.

LEFILS MATADY

 

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