Les points focaux de la CIME de la ville de Kinshasa à l’école de l’intégrité

Mercredi 25 février 2015 - 08:10

La Commission d’intégrité et médiation électorales (CIME), en partenariat avec le Réseau éthique global Globethics.net, a ouvert le lundi 23 février 215 à la Maison des élections dans la commune de la Gombe un atelier de formation en faveur de ses points focaux de la ville-province de Kinshasa et axé sur l’intégrité électorale dans ses différentes applications.

Animé par le docteur Christoph Stückelberger (photo), professeur d’éthique à l’Université de Bâle en Suiss, et directeur de Globethics.net, cet atelier de trois jours fait suite à celui qui a eu lieu du 17 au 18 novembre 2014 sur le programme dénommé «Formation pour l’intégrité des élections responsables (FIER)» en faveur des points focaux de Kinshasa.

La CIME répond ainsi au défi du renforcement des capacités de ses membres afin qu’ils soient suffisamment nantis pour bien remplir leur mission pendant le processus électoral en rapport avec des questions qui entourent le processus électoral, les lois, les principes démocratiques ainsi que leur propre intégrité en tant qu’acteur de la médiation.

Les modules du jour ont tablé sur l’éthique du financement

Les travaux ont essentiellement porté sur les normes et le financement des élections. Concernant les normes, le professeur Christopher a dit que la recherche de l’intégrité des élections passe notamment par la connaissance des normes internationales sur les élections

Car, a-t-il expliqué, les élections découlent des droits politiques et des libertés fondamentales garantis par les instruments juridiques universels et régionaux auxquels la RD Congo a adhéré dans l’exercice de sa souveraineté. Il a mis l’accent sur le concept de l’intégrité dans ces différents aspects, dont l’intégrité des acteurs de la médiation.

Il s’est particulièrement attardé sur les valeurs FIER en rapport avec la loi divine, la loi humaine et l’éthique d’intégrité. Vis-à-vis de la loi, l’intégrité éthique d’une personne comporte plusieurs éléments dont le respect de loi nationale et des conventions internationales.

«Cette intégrité est liée à la capacité de la personne de s’engager pour l’amélioration de ces lois ou pour renforcer les valeurs éthiques et à son courage de résister aux lois inhumaines et de porter les conséquences», a-t-il indiqué.

Dans ce contexte, a-t-il dit, « les Croyants sont citoyens du Royaume de Dieu, mais aussi citoyens d’une communauté humaine, d’un Etat ».

« Respecter, promouvoir et développer les lois et les règles de cette communauté sont une responsabilité de chaque croyant comme membre de cette communauté. L’Etat et ses lois ne sont ni divins ni diaboliques. C’est pourquoi, Paul dit qu’il faut donner à l’Etat ce dont il a besoin pour délivrer ces services auprès de ces citoyens -Romains 13:7»,a rappelé le professeur Christopher.

A son avis, il y a des situations d’exception où les croyants doivent résister à une loi, si elle est clairement une violation forte de la volonté de Dieu ou si elle remplace Dieu. «Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes -Actes 5:29», a-t-il affirmé, citant la Bible.

Le professeur Christopher a estimé que « résister dans une démocratie peut se faire par les moyens démocratiques et parlementaires afin de changer la loi ; et si les moyens démocratiques n’existent pas suffisamment, la résistance non-violente peut être nécessaire ».

Le financement doit répondre à un certain nombre des valeurs

En outre, le professeur Christopher Stückelberger a parlé du financement des élections. Pour lui, ce financement doit répondre à un certain nombre des valeurs parmi lesquels: l’équité et égalité des chances, la participation des citoyens, la liberté d’expression, la prévalence du bien combien sur le profit personnel, le partage et le contrôle du pouvoir, la transparence des transactions, etc.

A côté de ces valeurs, le financement des élections doit également répondre à 7 principes pratiques éthiques, notamment la diversification et la limitation du financement des campagnes électorales.

« La diversité des ressources de financement et la limitation des montants diminue la dépendance et augmente l’égalité et la liberté de choix. Si les élections sont financées par différentes sources comme des contributions de l’Etat, des cotisations des membres des partis, des dons des personnes privées et des contributions du secteur privé, le danger de l’abus et de la pression par ce financement diminue», a-t-il indiqué. Il a cité également la transparence par la publication du financement, le contrôle indépendant du financement de la campagne.

Parlant des ressources et moyens des élections, Christopher Stückelberger a relevé que les ressources dont il est question ne sont pas que financières.

« Elles peuvent tout aussi bien être des médias sociaux, technologiques, intellectuels -idées innovatrices- ou spirituels. Etant donné que les médias sociaux et la technologie sont moins coûteux et rapides, la CIME devrait investir dans ceux-ci pour bien mener sa mission », a-t-il recommandé.

Cette séance de formation avec les points focaux de la CIME/Kinshasa a été entrecoupée d’exercices pratiques en groupe où les participants ont émis leurs avis par rapport à des problèmes réels liés au bon déroulement des élections.

Par ailleurs, les membres de la plénière de la CIME ont aussi bénéficié de cette formation.

 

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