Les médias face aux questions électorales : élections en 2017 ?

Mardi 1 mars 2016 - 10:58

Comme annoncé à la fin de l’année passée, le forum national sur les contenus médiatiques pour un processus électoral crédible et apaisé en RDC a ouvert ses portes hier lundi 29 février 2016 au Centre Interdiocésain de Kinshasa. Cette cession de formation à l’intention des professionnels des médias venus des quatre coins du pays a pour objectifs d’amener les participants à améliorer la quantité et la qualité des contenus d’informations liées à la promotion des droits humains, à l’éthique et à la déontologie en période électorale.

Ladite formation, organisée par « Journalistes pour les Droits Humains » (JDH), avec l’appui de l’Ambassade du Canada en RDC, prendra fin ce mercredi 2 mars 2015.

Selon Freddy Mata, Directeur National de JDH, cette activité est motivée par les expériences des échéances électorales de 2006 et 2011 caractérisées par la diffusion, par la plupart des médias, des programmes inadaptés, souvent partisans et haineux, qui violaient en réalité le Code d’éthique et de déontologique que tout journaliste est
censé respecter.

La RDC se prépare à organiser de nouvelles élections dans un climat politique tendu, où les passions soulevées par la perspective d’accès au pouvoir provoquent des tensions entre prétendants aux mandats électifs mais aussi entre leurs partisans. C’est ainsi que JDH a initié une série d’activités visant à amener les médias à produire des contenus médiatiques responsables et inclusifs pour les futures échéances électorales.

Freddy Mata a indiqué que ce cadre est également une façon de promouvoir un cahier de charges qui identifie, de manière claire, les contraintes que rencontrent les journalistes en cette période, afin de faire un plaidoyer pour remonter la pente.

Dans ce même ordre d’idées, Rachel Pulfer, Directrice Exécutif de JDH, a exhorté les médias, bien que instrumentalisés par des hommes politiques, à toujours traiter les informations en toute impartialité.

Elle a rappelé les événements tristes de 2011 à Mbandaka, où certains médias propageaient des messages haineux qui déshonoraient la profession.

Revenant sur la raison qui a poussé l’ambassade du Canada à parrainer cette activité, Ginette Martin a indiqué que son pays veille à ce que les prochaines élections se déroulent de manière crédible et transparente. Et dans le souci d’apporter une contribution positive à ce processus électoral, son ambassade a tenu à financer cette
activité, étant donné que la presse constitue un facteur déterminant dans le destin d’un pays en sa qualité de 4ème pouvoir. Elle a réitéré le vœu de voir les journalistes renforcer leurs connaissances sur les grands principes qui doivent guider leur travail.

Elections en 2017 ?

Lors de différents exposés, Jerôme Bonso, expert en questions électorales, a fait savoir que techniquement, il est pratiquement impossible que les élections se déroulent dans les délais constitutionnels, faute de temps, même si on disponibilisait l’argent maintenant. Car le fichier électoral actuel doit être révisé totalement pour qu’il soit crédible, avec l’enrôlement de nouveaux majeurs et des membres de la diaspora, l’élagage des morts, le
recensement général de la population, etc.

Certaines études révèlent que c’est seulement vers décembre 2017 que la RDC pourrait organiser des élections générales, dans les normes.

Selon lui, au regard des aléas techniques, la solution est que toutes les parties prenantes se mettent autour d’une table pour trouver un consensus sur la tenue des élections en temps réel.

Il a estimé que ce retard serait évité si l’on avait pris la précaution de préparer ces élections juste après celles de 2011, en votant les lois ad hoc et mobilisant les fonds requis, en amont et en
aval.

Dans cette même lancée, Désiré Molekela, Directeur de Sensibilisation à la CENI, a assuré que l’élection des gouverneurs de nouvelles provinces aura bel et bien lieu. Mais cette institution d’appui à la démocratie a besoin de suffisamment de temps pour organiser les autres élections qui découleront du consensus que vont trouver les parties prenantes. Elle ne veut pas publier un nouveau calendrier, au risque de le voir contesté par une partie de la classe politique et de la société civile.

Perside DIAWAKU